J’arrêtai de marcher et m’accroupis devant mon fils.

- Sammy, arrête de bouder, lui dis-je doucement.

- Mais moi je voulais rester à la maison, râla-t-il en faisant la moue.

-Ecoutes Sam, c’est pour mon travail, on rentrera après ça ne durera que quelques jours, c’est tout, assurai-je.

- Mais marraine m’a promis qu’on irait à la fête foraine et si on n’est pas à la maison, comment je vais y aller moi !? s’exclama-t-il en faisant de grands gestes avec ses bras.

- Tu iras en rentrant.

- Mais je pouvais rester à la maison avec parrain, tatie et marraine, et toi tu pars à ton travail. Parce que je vais m’ennuyer tout seul là-bas !

- Chéri, je ne peux pas te laisser à la maison, parrain et tatie travaillent et marraine a encore cours.

- C’est pas juste, répliqua-t-il en croisant les bras.

- En arrivant on ira manger au Mcdo, d’accord ?

- Vrai de vrai ?

- Promis.

- Mais je pourrai quand même aller à la fête foraine avec marraine en rentrant, hein ?

- Bien sûr, allez maintenant on y va, on risque de rater le train à force, ordonnai-je.

Je repris la main de Sam, qui se mit à courir dans la gare.

- Doucement, m’exclamai-je.

Il éclata de rire et s’arrêta.

- T’es déjà fatiguée, maman ?

- Tu cours vite pour moi !

- Je suis comme Flash ! s’écria-t-il en imitant le super-héros qu’il aimait tant.

Je récupérai la valise et me mis à marcher en surveillant Sam. Il venait de s’arrêter devant la vitrine d’un tabac presse. Je le rejoignis et passai ma main dans ses cheveux blonds en bataille.

- On entre ? demandai-je.

- Oui ! s’écria-t-il avant de passer la porte.

- Choisis-toi un ou deux magazines pour la route, Sammy, dis-je.

- D’acc’.

Il attrapa le livre de super-héros qu’il observait devant la vitrine depuis quelques minutes.

- Je peux prendre celui-là, s’il te plaît ?

- Oui, et prends-en un autre et on va payer.

Il se retourna et en pris un autre de la même collection. Nous nous dirigeâmes vers le comptoir pour payer. J'achetai aussi une sucette Chupa Chups à la fraise que je tendis à mon fils.

- Merci maman, dit-il en rangeant les livres dans son sac.

Je lui pris la main et nous marchâmes tranquillement jusqu’au train. Nous nous installâmes sur les sièges qui nous étaient attribués. Sam prit ses magazines et commença à les ouvrir pour récupérer les petites figurines qu’ils contenaient. Il se mit à jouer avec, inventant des histoires toutes plus farfelues les unes que les autres. Pendant que je regardais mon fils s'amuser, une femme et deux enfants vinrent s’asseoir en face de nous.

- Bonjour, dit-elle poliment, Stella.

- Bonjour, Constance, enchantée, me présentai-je. Sam, dis bonjour, ordonnai-je gentiment à mon fils.

- Bonjour Stella, je m’appelle Sam, dit-il joyeusement.

- Bonjour Sam.

Sam et le fils de Stella, Dorian, commencèrent à jouer ensemble avec les figurines à l'effigie de leurs héros favoris.

- Et elle, elle s’appelle comment, cette petite princesse ? demandai-je en souriant.

- Eléa, me répondit Stella.

Nous discutâmes tout le long du trajet. Stella, éditrice, participait elle aussi à l’évènement littéraire où j’avais été invitée. Elle logeait par un agréable hasard dans le même hôtel que nous. Quand nous annonçâmes la bonne nouvelle aux garçons, devenus bons copains, ils se mirent à parler très fort, exprimant leur joie d’avoir un ami avec qui passer ces quelques jours. Ce fut donc dans la bonne humeur que nous nous rendîmes à l’hôtel déposer nos bagages dans nos chambres respectives, avant de nous diriger vers le fast food promis à Sam. En rentrant, je récupérai le pyjama de mon fils dans son sac et le laissai l’enfiler tout seul, avant de le rejoindre, moi aussi changée, et de lui lire une histoire de son nouveau magazine. Il s’endormit une vingtaine de minutes plus tard, j’éteignis la lumière et m’allongeai à ses côtés. Je me tournai et me retournai quelques fois dans le lit avant de tomber dans les bras de Morphée.