Nos desserts sont arrivés, les garçons se jettent sur leurs glaces. Tout en buvant mon café, j’observe Stella qui le regard dans le vide, n’a toujours pas touché le sien.

- Maman ?

- Oui, Sammy ?

- Est-ce qu’on peut aller jouer, s’il te plaît ? me demande-t-il.

Je suis son regard, brillant d’excitation, et remarque l’aire de jeu mise en place pour les enfants.

- Bien sûr, mais vous faîtes attention et vous restez dans l’espace, compris ?

- Oui, maman. Tu viens Dorian ?

- Ouais ! s’exclame ce dernier.

Une fois qu’ils ont quittés la table, je pose à nouveau mon regard sur mon amie, qui n’a pas dit un mot. Pour tout dire, je doute même qu’elle ait remarqué l’absence des garçons.

- Stella ? Eh ! Tout va bien ?

Elle semble reprendre ses esprits quand je claque des doigts devant son visage. Elle secoue la tête et cligne plusieurs fois des yeux.

- Ca n’a pas l’air d’aller, affirmai-je.

Comme pour confirmer mes dires, sa fille se met à émettre de petits sons du haut de sa chaise. Stella la récupéra et l’installa sur ses genoux. Elle lui souriait tristement en jouant avec ses mains, la petite riait. Je me levai et m’assied à la place qu’occupait Dorian peu de temps avant, juste à côté d’elle.

- Bon, arrête de faire cette tête de déterrée, et dis-moi ce qui ne va pas, ordonnai-je.

- Je suis juste un peu fatiguée, c’est tout.

- Hum, marmonnai-je peu convaincue.

Je me concentrais sur mon téléphone, répondant à un message de mon frère.

- Excusez-moi ?

Je relevais la tête en même temps que Stella qui jouait avec sa fille. La serveuse était de retour.

- J’apportais seulement les surprises comprises dans le menu de vos enfants, expliqua-t-elle en brandissant deux jouets.

- Oh, attendez, je vais les chercher, assurai-je.

Je partis laissant mon amie seule avec la jeune femme.

- Sam, Dorian, venez. Vos cadeaux vous attendent.

Ils me suivirent, pressés.

- Tenez les héros, voilà vos cadeaux ! s’exclama la serveuse en leur tendant les figurines à l’effigie de Hulk pour Sammy, et de Batman pour Dorian.

- Merci ! s’écria Sam.

- Elles sont trop géniales, renchérit le fils de Stella.

- Le plaisir est pour moi, je vous souhaite une très bonne fin de journée, déclara-t-elle.

- Merci, vous de même, dis-je.

Elle repartit vers la femme en fauteuil roulant avec qui elle parlait tout à l’heure. Je me retournais vers mon amie, elle avait baissé la tête et serrait sa fille contre elle, elle paraissait déçue.

- Stella ?

- Tout va bien, Constance, répliqua-t-elle froidement.

- Je… je voulais juste savoir si on continuait la visite ou si tu préférais rentrer à l’hôtel ? dis-je, un peu vexée.

- Excuse-moi, je ne voulais pas être désagréable. Bien sûr qu’on continue, assura-t-elle en souriant.

Je lui rendis son sourire. Je préférais quand elle était comme ça, je ne supportais pas la voir mal. En seulement, même pas deux jours, je me suis beaucoup attachée à elle.

- Je préfère quand tu souris, t’es beaucoup plus jolie, déclarais-je en accompagnant mon compliment d’un clin d’œil.

- Merci, dis-moi, serais-tu en train de me draguer, Constance ? demanda-t-elle malicieusement.

- Moi, pas du tout ! répliquai-je, faisant mine d’être offusquée et choquée par son accusation.

Elle se mit à rire et je ne tardais pas à la rejoindre.

- Bref, trêve de bavardage. En route, mauvaise troupe ! m’exclamai-je, une fois calmée.

On se mit donc à marcher entre les différents stands et à rire ensemble comme de vielles amies qui viendraient de se retrouver.