Chapitre 29 : Le journal intime

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Je sortis de sa chambre à la vitesse de la lumière, le cœur en lambeau et l’esprit paralysé. Heureusement, Adam ne me suivit pas, probablement conscient de l’état dans lequel j’étais et de la blessure qu’il venait de m’infliger. Je verrouillai la porte derrière moi, vérifiant la clef à deux reprises.

Puis, je m’adossai contre le bois, le ventre tordu d’une douleur indicible. Comment aurait-il deviné mes intentions à son égard si ce n’était en lisant mon journal intime ? Il n’avait pas reconnu les faits mais je ne voyais pas d’autres explications. Pourtant, je le tenais bien gardé dans cette pièce, à l’abri des regards indiscrets. Sauf que parfois, il m’arrivait de le laisser traîner...

Mon regard embrassa la chambre et je compris qu’il était entré ici en mon absence. Je ne fermais pas la porte à clef. Nous étions invités et nos hôtes étaient respectueux et charmants. Je n’avais aucune raison de douter d’eux et de leur probité.

Mais cela ne concernait pas Adam apparemment.

Lui avait fouillé dans mes affaires. Même si cela m’apparaissait complètement dément, j’étais sûre qu’il l’avait fait. Peut-être cherchait-il quelque chose à lui, qu’il croyait avoir égaré. Peu importe la raison, il était rentré là et était tombé sur mon journal. Et la couverture aurait suffi à intriguer n’importe qui. Le prénom de l’homme de ma vie y était notifié dans un cœur. Il n’avait pas besoin d’être Sherlock Homes pour comprendre les sentiments qui m’animaient à son égard. Ainsi, cela avait dû éveiller sa curiosité et l’inciter à en lire « deux, trois phrases », comme il disait.

Incroyable, ce vaurien avait violé mon intimité !

Cette idée me mit mal à l’aise, mais je réalisai que j’avais fait la même chose chez lui, en m’accaparant l’un de ses bouquins tout griffonnés. Nous étions quittes d’une certaine façon, sauf qu’en réalité, nous ne l’étions pas du tout. Moi j’avais eu une bonne raison d’agir ainsi, ce qui n’était pas du tout son cas. Moi, j’étais amoureuse de lui !

Certes, cela ne me donnait pas tous les droits, mais au moins, j’avais une excuse, des circonstances atténuantes. L’amour nous faisait faire des choses stupides, parfois immorales, parfois illégales. En revanche, lui avait agi par pure... méchanceté ?

Je ne voyais pas d’autres explications à son intrusion. Peut-être avait-il remarqué ma façon de le regarder... ou plutôt de le dévorer des yeux ? Il avait sûrement voulu en avoir le cœur net, et ce, dans l’unique but de me rembarrer derrière. Si j’avais été lucide, je me serais dit qu’il l’avait fait dans mon intérêt, pour me préserver d’une future déception amoureuse. Il avait compris mon manège et avait souhaité rétablir la vérité pour m’éviter de souffrir. Si je suivais son raisonnement, il avait voulu tuer dans l’œuf mes sentiments naissants et ne pas leur laisser la possibilité de grandir. Si j’avais été lucide, je l’aurais remercié pour sa prévenance.

Oh mais quel gentleman il était en réalité !

Mais, bien sûr, je n’étais pas lucide. J’étais amoureuse de lui jusqu’au trognon et il n’avait rien d’un homme bienveillant, charmant ou attentionné.

Comment aurait-il pu l’être alors qu’il n’arrêtait pas de me briser le cœur ?

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