Chapitre 53 : Le cadeau

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Une fois entré dans la pièce exiguë, Adam prit place sur la table à côté de moi. Sa hanche touchait la mienne et ce contact me fit frissonner. Son épaule me frôla, de même que sa cuisse, lorsqu’il écarta les jambes pour poser ses coudes sur ses genoux. Je croisai les miennes pour m’éloigner de lui. J’adorais le sentir aussi proche mais en étais aussi gênée. La tension était palpable entre nous. Il avait beau me considérer comme sa petite sœur, son attitude ne s’accordait pas à ses dires. Car il semblait aussi perturbé que moi par cette soudaine proximité. Il soupira.

Pour une fois, il n’avait pas l’air énervé, plutôt... déstabilisé. Il m’expliqua que la semaine dernière, il avait eu un flash à mon sujet. Une simple image de moi, comme un rappel de mon existence. Il s’était souvenu approximativement de la date de mon anniversaire (« en avril, de mémoire ») et voulut me faire une surprise. « En tout bien, tout honneur », précisa-t-il.

Ben voyons.

Alors, il avait demandé à sa mère si elle savait où et quand aurait lieu la fête. Ses parents n’étaient pas invités, puisqu’il n’y avait que des jeunes, mais nos familles étant toujours en contact, elle le renseigna.

Ce soir, malgré l’heure déjà avancée, il se rendit compte qu’il était à proximité du lieu des festivités et s’y arrêta. Ma meilleure amie lui indiqua l’étage où elle m’avait vue grimper avec Aurélien, quelques minutes auparavant. Comme il n’y avait pas de trace de ma personne au premier, il s’interrogea, avant de comprendre que la seule pièce fermée devait s’ouvrir sur l’enfer de Dante. Il m’avoua avoir écouter à la porte pour s’assurer de ne pas se méprendre.

— J’ai trouvé que tu l’avais clairement envoyé bouler... mais comme il avait l’air bouché, j’ai préféré intervenir. Tu m’en veux ?

— Non, bien sûr que non. Il avait un peu bu. Je pense qu’un bon coup de pied dans les burnes l’aurait calmé, mais j’ai un peu paniqué, je dois dire.

— Tu le connaissais ?

— Juste de vue.

Le silence se fit, doux et apaisant à la fois. Sa présence me suffisait. Je n’avais pas besoin de plus quand il était là. Le sentir à mes côtés me faisait du bien et j’aurais juste voulu qu’il me serre dans ses bras. Rien d’autre ne m’intéressait à cet instant. Pas même mon projet fou de perdre ma virginité entre ses draps. Cette histoire commençait d’ailleurs à me souler tant tout le monde en faisait cas. Je voulais l’oublier, la tenir éloignée de moi.

— J’ai un cadeau pour toi, dit-il doucement, interrompant mes pensées confuses.

— Tu m’as déjà offert un téléphone, Adam. Je n’ai besoin de rien d’autre.

— À quelle heure devez-vous rendre la salle ?

Je regardai mon portable qui indiquait une heure et quart. Je lui répondis qu’on devait la quitter à deux heures du matin, par respect pour le voisinage, et précisai que le lendemain on devait revenir la nettoyer pour la remettre en état.

— Tu dors où ce soir ? Chez ta mère ?

— Non, chez ma meilleure amie. Soirée pyjama.

— Si tu es d’accord, dis-lui que tu pars avec moi et que je te ramènerai chez ta mère, après t’avoir offert ton cadeau.

— Je ne comprends pas. Ce fameux cadeau, tu ne l’as pas avec toi ?

— Non, ce n’est pas un cadeau matériel. C’est... une expérience.

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