Chapitre 99 : Fusion

4 minutes de lecture

— Anna, qu’est-ce qui t’arrive ?

Voyant mes larmes redoubler, Adam paniqua :

— Anna, pourquoi tu pleures ? Qu’est-ce que j’ai dit ?

Je secouai la tête de droite à gauche, essayant de me calmer.

— Rien, rien, je t’assure mais... je comprends, hoquetai-je. Je comprends que tout ce que j’ai cru à propos de toi n’était pas la vérité. Tu es différent de ce que je croyais...

— Mais différent en mieux, ou en pire ?

— Tu es merveilleux, Adam. Je pensais que tu n’avais pas de cœur, que tu sautais sur tout ce qui bougeait pour assouvir tes envies animales, mais je réalise que tu es... plus réfléchi que ça. Et qu’au lieu de te battre inutilement à rétablir la vérité à ton sujet, tu as juste laissé les gens baver sur ton compte en évitant de t’en préoccuper. Tu as fait ton petit bonhomme de chemin malgré les on-dit. Je suis tellement admirative de ta force, et de ton intelligence. Tu ne t’es pas rabaissé à leur niveau et tu as construit ta vie malgré les difficultés. Je suis... tellement fière de toi et de ce que tu es.

Il sécha mes larmes de son pouce et me prit tendrement dans ses bras. Il m’enlaça en me tenant fort contre lui, mu par ce besoin que je ressentais aussi, celui de nous rapprocher encore et toujours. La tête dans mon cou, il s’en ouvra :

— C’est gentil de me dire ça, ma chérie. Ça me fait vraiment plaisir.

Heu, rewind, please, rewind !

Ma princesse, ma belle, ma chérie. Entendais-je donc des voix ?

Cette fois, je ne pus me retenir de relever le qualificatif dont il m’avait gratifiée.

— Ma chérie ? C’est ce que tu as dit ?

— Heu... oui, ça te dérange que je dise cela ?

Je décalai un peu mon visage pour affronter son regard. Il pétillait de joie, de malice et d’une certaine anxiété. Je le rassurai aussitôt, ne pouvait plus me contenir plus longtemps :

— Adam, je t’aime.

Il me regarda droit dans les yeux comme s’il me voyait pour la première fois. Puis ferma les siens. Je ne savais pas si mes mots lui faisaient peur ou lui faisaient du bien. Mais j’imaginais que cela lui plut car un léger sourire se dessina sur son visage. Ses yeux se rouvrirent. Ils brillaient d’un nouvel éclat, inhabituel, lui qui avait si souvent eu le regard dur et froid.

— Anna... je tiens à toi. Je... crois-moi, tu es importante pour moi.

Je hochai doucement la tête, comprenant qu’il ne pouvait m’en dire plus. Ses mots avaient déjà une sacrée portée à ses yeux, et aux miens, bien évidemment. Je savais qu’il était au max de ses capacités. Il m’avait confié n’avoir jamais aimé. Était-ce toujours d’actualité ? Comment le savoir... je ne voulais pas le lui demander. Je lui avais déjà fait subir un interrogatoire et c’était bien assez. Adam m’avait ouvert son cœur, je ne pouvais pas lui extorquer son âme. En revanche, je pouvais lui offrir la mienne.

— Je t’aime vraiment, répétai-je, comme s’il n’avait pas bien entendu. Je t’aime vraiment, Adam. Je t’aime tellement fort que ça me fait mal. Je t’aime tellement fort que je serai prête à tout pour toi. Je ne crois pas que tu saches combien tu m’es précieux, combien cette nuit restera la plus belle de toute ma vie.

Il approcha tout doucement son visage et posa son front contre le mien. Lorsque ses lèvres effleurèrent ma bouche entrouverte, il murmura :

— Moi aussi, Anna.

C’était presque inaudible mais mon cœur s’envola. Il l’avait dit, même faiblement, il l’avait dit. Pourquoi l'avait-il dit ? En réponse à mon envolée lyrique, à cette passion qui brûlait en moi, m’obligeant à m’en ouvrir à lui en toute sincérité ? Pour me faire plaisir ? Parce qu'il le pensait vraiment ?

Je m’arrêtai dans mon élan et fis taire mes pensées, concentrée sur sa bouche qui me dévorait de nouveau.

Profite, Anna, profite, me morigénai-je.

Après sa timide déclaration, je le suppliai de me faire l’amour, de me prendre sur le champ. Il refusa d’abord, quoi qu’en souriant, prétextant que je risquais d’avoir mal, mais je ne pouvais accepter cette excuse. Je le voulais en moi, ici et maintenant, pour sceller la révélation inattendue de nos sentiments réciproques. Il ne résista pas lorsque je l’attirai à moi, entre mes cuisses, et l’obligeai presque à me pénétrer. Cédant à mes avances, il ne fût pas long à convaincre, son sexe érigé contre mon intimité. Il écarta mes cuisses d’un genou, et glissa une main vers mon entrejambe. Il me connaissait de mieux en mieux et savait très exactement où aller. Il savait les caresses qui me rendaient folle et me faisaient perdre toute notion de la réalité.

Ensuite, une fois assuré que je sois préparée, il me prit sans plus attendre et avec beaucoup moins de retenue que durant la nuit.

Une légère douleur s’ensuivit mais elle n’était rien comparée au plaisir de le sentir à nouveau en moi. Nos corps s’unirent avec intensité. Il s’enfonça en profondeur dans mes entrailles, comme il ne l’avait jamais fait jusque-là. Dans cette prégnante proximité, j’avais le sentiment qu’il m’appartenait, qu’il faisait partie de moi, que nous ne faisions plus qu’un. C’était le sentiment le plus incroyable que je n’avais jamais connu. J’en avais des larmes de joie qui roulaient le long de mes tempes. Lorsque qu’il releva la tête pour m’embrasser et qu’il s’en aperçut, il sourit, conscient de l’émotion qui me gagnait. J’exultais tant qu’il comprit que ce n’étaient pas des larmes d’inconfort qui s’échappaient de moi. Je vis à ses yeux brillants qu’il en était ému à son tour.

— Je t’aime, Anna, dit-il tout bas, mais très clairement cette fois.

Mes yeux se fermèrent lorsqu’il reprit mes lèvres et s’enfonça en moi dans le même mouvement. Une plénitude m’envahit. Tout y était. La fusion de nos corps, l’union de nos cœurs et nos âmes qui se scellaient.

Il y avait tant de force entre nous, en nous, que nos bouches et nos corps semblaient soudés l’un à l’autre. Nous étions en osmose totale, en extase complète, et rien, ni personne n’aurait pu nous séparer.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Caroline Rousseau (Argent Massif) ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0