Chapitre 3 : L'Épreuve de l'Absence
Les premiers temps de cet isolement volontaire furent paradoxalement agités.
Fredoski avait imaginé un calme plat, une sérénité forcée. Mais l'absence, au contraire, se manifesta avec une violence inattendue.
Le manque des conversations banales, des rires partagés, des silences complices, tout lui revenait en pleine figure.
Il se surprenait à tendre l'oreille au moindre bruit, espérant une visite, un appel, une preuve que le monde ne l'avait pas complètement oublié.
Mais le silence persistait, lourd et accusateur.
Il errait dans sa maison, hanté par les échos de voix familières. La solitude qu'il avait choisie lui apparaissait sous un jour nouveau, non pas comme un refuge, mais comme un vide béant.
Il réalisait avec amertume qu'il n'était pas aussi autonome émotionnellement qu'il le croyait.
Le besoin de connexion humaine était une forcePrimitive, impossible à ignorer totalement.
Des moments de panique le submergeaient, la peur de sombrer dans la folie, de se perdre complètement dans cet isolement auto-infligé.
Il luttait contre l'envie de reprendre contact, de briser les vœux qu'il s'était faits.
Mais l'orgueil, toujours présent, le retenait. Il s'était infligé ce châtiment, il devait le supporter.
Cette phase fut une épreuve douloureuse, la confrontation brutale entre son désir d'isolement et son besoin fondamental d'appartenance.
La solitude n'était pas aussi facile à atteindre qu'il l'avait imaginé, elle nécessitait un renoncement constant à une partie de lui-même.
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