Chapitre 1 : L'Aube du Châtiment
Le silence s'insinuait dans sa vie comme une brume matinale, d'abord léger, puis de plus en plus dense, jusqu'à obscurcir toute perspective.
Fredoski se souvenait encore des premiers murmures de cette solitude naissante, des échos lointains de désaccords, des silences pesants qui s'installaient lors de conversations autrefois animées.
Il n'avait pas su les interpréter alors, les attribuant à la fatigue, au stress passager.
Pourtant, insidieusement, ces fissures s'étaient agrandies, creusant un fossé entre lui et le monde.
Il repensait aux occasions manquées, aux paroles retenues, aux gestes d'affection non rendus. Chaque souvenir était une pierre ajoutée à l'édifice de son isolement.
Le châtiment, il ne l'avait pas vu venir, il s'était installé progressivement, comme une maladie sournoise.
Les autres s'étaient éloignés, lassés de ses humeurs changeantes, de sonRepli sur lui-même.
Il se remémorait les regards interrogateurs de ses proches, leurs tentatives maladroites pour percer sa carapace.
Mais la fierté, ou peut-être une forme d'orgueil mal placé, l'avait empêché de répondre, de se confier.
La solitude était là, à présent, palpable, une présence constante dans la pièce vide. Elle n'était plus une menace lointaine, mais une réalité suffocante. Fredoski sentait le poids de cette sentence s'abattre sur ses épaules, le début d'une longue expiation.
Comment en était-il arrivé là ? Le chemin avait été sinueux, parsemé de petites négligences, de non-dits accumulés, jusqu'à ce point de non-retour où la solitude s'érigeait comme son unique et inéluctable châtiment.
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