la panière
Tu es revenu ! Je ne t’en veux plus.
Tu es parti tellement vite. Tu savais que tu allais me manquer, je l’ai vu dans tes yeux quand tu les as fermés. Quel vide ! Plus personne ne m’écoutait comme tu savais si bien le faire. Quand tu venais me consoler, me faire oublier cette vie médiocre, j’étais la plus heureuse. Je n’ai jamais senti un reproche de ta part, tu m’acceptais comme j’étais. Toujours présent, attentif.
Tu es arrivé quand mon premier mari est mort. Je ne l’ai pas beaucoup regretté, il était encore plus ordinaire que moi. Le second est parti très vite. Tu es devenu ma seule raison de vivre, même si j’ai su que ce ne serait pas éternel.
J’ai refusé qu’il te mette des yeux en verre. Il t’a positionné comme si tu dormais. Tu es dans ta panière, sur le meuble près de mon bureau. Les clients ne font pas attention à toi, moi je te regarde, souvent.
Tu es toujours là, avec moi, pour toujours, mon kiki adoré.
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