Lettre à un lecteur
Tes annotations et tes remarques me sont extrêmement précieuses, car elles m’apportent deux choses.
La première est la correction de bêtises que ma proximité du texte m'avait cachées, malgré le travail de relectures auquel je m’astreins. Vous livrez un texte mal ficelé, incohérent, bourré de fautes, je ne veux pas faire.
La seconde est ton ressenti, tes réactions, car tu t’es impliqué dans mon histoire. C'est extrêmement intéressant, car cela m'oblige à réfléchir et à expliciter ce que mon intuition a produit.
Tu réagis sur des personnages, des situations qui te semblent incongrues. Voilà bien la magie de l'écriture et de la lecture.
Ce à quoi tu réagis, ce n'est pas à mon texte, mais à la lecture que tu en as faite. J'ignore complètement ce que tu as projeté dessus, tes expériences, tes souvenirs, les fruits de ton imagination. Mille lecteurs, mille lectures.
En fait, dix lecteurs au mieux, mais c'est sans importance, car une seule lecture comme la tienne justifie cette publication.
Je t'ai entraîné, j'ai usé de ruses pour maintenir ton attention. J'en ai assez dit pour que tu comprennes, mais j'ai laissé des vides pour que tu construises ta vision.
J'ai triché en étant ambiguë, en te lançant sur de fausses pistes. Nous jouons ensemble, tu le sais, et c'est l'essentiel.
Le jeu est bien sûr faussé, car je fais les règles, sans être obligé de les respecter.
J'ai pris du plaisir à écrire et si j'ai pu t'en apporter un peu avec cette lecture, le contrat est respecté et nous repartons heureux de cet échange.
La difficulté est que, toi aussi, tu aimes écrire. Bien sûr, tu n'aurais pas amené les personnages ainsi, ni développé les situations de la sorte. Quelle déception !
Mais non ! Car, à mon tour, je t'ai donné à réfléchir sur ta façon d’écrire.
Cette émulation est d'une richesse incroyable. Continuons à nous lire et à nous critiquer, à transformer notre besogne en élixir de joies partagées.
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