Chapitre Neuf - Celle qui avait été cambriolée

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Bloquée dans les bouchons sur Farringdon Road, Liv commençait à perdre patience. Elle venait de vivre une journée très chargée entre son cabinet, à La City et le tribunal où elle avait plaidée plusieurs affaires, dont une qui ne semblait pas bien engagée. L’accusé qu’elle était censée défendre n’était pas coopératif, et plus l’affaire avançait, plus elle découvrait de nouvelles choses, pas très reluisantes, sur son client. Pour couronner le tout, il n’arrêtait pas de pleuvoir. Une pluie lourde, abondante, qui tapait contre le pare-brise et faisait se refléter la lumière des lampadaires sur la route, génant la visibilité. Liv faisait tout son possible pour garder la tête froide. Elle s’encouragea en se disant qu’elle arriverait bientôt, pourrait retirer ses vêtements humides, prendre une bonne douche bien chaude et terminer sa soirée en dégustant une pizza réchauffée au four et un bon verre de vin devant un bon film.

La vérité, c’est qu’elle était épuisée. Cela faisait un moment qu’elle n’avait pas passé une bonne nuit. Chaque nuit, elle se revoyait dans cette camionnette surchauffée, qui sentait la rouille et l’essence. Ou dans cette cabane, les mains et les pieds entravés. Cette nuit, elle avait même rêvé que la cabane prenait feu, et qu’aucun cri ne sortait de sa gorge. Personne ne l’entendait. Elle allait mourir, disparaître dans un brasier.

Et puis, depuis quelques jours, elle avait, régulièrement, une sensation bizarre. Comme si elle était épiée, suivie. Elle se disait que c’était la fatigue, qu’elle n’avait pas trop le moral, et qu’elle devenait juste parano. Mais la sensation persistait, comme une ombre.

Une lueur rouge la sortit soudain de ses pensées. C’était le véhicule devant le sien qui freinait. Elle pila sur la pédale et s’arrêta de justesse à quelques centimetres de la voiture. Le cœur battant, elle reprit ses esprits, se concentrant davantage pour atteindre sa destination.

Enfin, elle arriva quelques longues minutes plus tard dans sa rue. Elle engagea sa voiture pendant que la porte de son garage s’ouvrait lentement. Elle descendit de sa voiture, s’assura que tout était bien verrouillé et monta rapidement à l’étage de vie, comme une petite fille qui a peur de mains qui pourraient la saisir par derrière. Elle referma la porte du sous-sol en haletant et la verrouilla. Elle était enfin chez elle. Elle sourit de satisfaction en envoyant valser ses chaussures. Elle se dirigea vers sa cuisine et s’arrêta net.

On aurait dit qu'un ouragan avait traversé la pièce. Les pots d’épices, de farines et de sucre étaient brisés au sol, leur contenu répandu sur le carrelage noir et blanc. L’étagère en bois qu’elle avait chinée chez un brocanteur avait été renversée et tout son contenu gisait, éparpillé dans la pièce. Elle se rua dans le salon et ne put que constater que le chaos y avait aussi fait des ravages. Son canapé éventré, ses livres au sol, certains déchirés. Même ses tableaux étaient au sol. Rien n’avait été épargné. Liv sentit qu’elle manquait d’air. Ses mains se mirent à trembler frénétiquement. Il fallait qu’elle appelle Jake… la Police… quelqu’un… Une frayeur indescriptible la prit à la gorge, et les flashbacks violents de son enlèvement l’achevèrent et lui coupèrent les jambes. Elle tomba sur le sol et sombra rapidement.

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