Baptiste et la lune
« Baptiste ! Baptiste ! »
Et Baptiste ne répond pas. Il regarde la lune qui lui fait des grimaces.
« Baptiste, mon enfant, répond quand on t’appelle ! »
Mais Baptiste est trop absorbé par les grimaces de dame la lune qu’il n’entend pas.
« Baptiste ! Baptiste ! Ta grand-mère est très malade. »
Baptiste s’en fiche. Il préfère les grimaces de la lune à la maladie de sa grand-mère. D’ailleurs, il n’aime pas sa grand-mère. Elle rouspète trop, et ne veut pas lui donner du chocolat.
« Baptiste ! Baptiste ! Ta grand-mère va mourir ! »
Mais Baptiste fait la sourde oreille.
« Va Baptiste, lui dit la lune. Je t’en ferai d’autres demain, quand ta grand-mère sera morte.
— Elle ne mourra pas. Elle est plus coriace qu’un chêne.
— Alors, quand elle sera guérie.
— Elle ne guérira pas. Elle aime bien jouer les malades.
— Quoi qu’il en soit, Baptiste, demain je t’en ferai d’autres. »
Alors Baptiste se lève et sort de sa chambre.
« Baptiste, Baptiste, lui crie sa mère, tu arrives trop tard. Elle vient de mourir. »
Baptiste regagne sa chambre, et se met à regarder la lune, mais elle est en grande conversation avec des étoiles voisines. Elles parlent tricot et cuisine.
« Ô lune, lune, ma grand-mère est morte. » Mais la lune ne l’entend pas : « Ma grand-mère est morte ! Ma grand-mère est morte ! Crie-t-il.
— Toutes nos condoléances, répondirent les voisins. Maintenant laissez-nous dormir. »
Alors, en désespoir de cause, Baptiste ferme la fenêtre, et s’en va au lit en espérant que demain soir la lune lui fasse de nouvelles grimaces.
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