Chapitre 1 : L’Empire du Contrôle
Sur le continent d’origine, bien loin de l’île isolée des exilés, s’étend une civilisation qui s’est transformée au fil des décennies en une machine implacable de contrôle et de domination. Les grandes tours de verre et d’acier s’élèvent vers le ciel, symboles d’une puissance inébranlable, tandis que des écrans géants diffusent en continu les messages de propagande du gouvernement. Ici, tout est sous surveillance. Chaque parole, chaque mouvement, chaque pensée semble appartenir à l’État, incarné par une figure charismatique et terrifiante : Le Haut Conseiller Magnus.
La place centrale de la capitale, autrefois un lieu de vie et de rassemblement, est maintenant un espace oppressant, couvert de caméras et de haut-parleurs. Les habitants se déplacent en silence, les regards baissés, craignant le moindre faux pas. Des affiches géantes recouvrent les murs, prônant la loyauté et le sacrifice pour le bien de la nation. Chaque visage semble porter le poids d’une vie dictée par des règles strictes, sans espace pour la liberté ou la dissidence.
Au cœur de cette ville se dresse le Palais de l’Harmonie, un bâtiment colossal et froid, siège du gouvernement. C’est ici que Magnus et son cercle restreint règnent en maîtres absolus, traquant toute forme de rébellion avec une précision chirurgicale. Les membres de l’élite politique sont des figures impeccablement dressées, suivant chaque ordre sans questionner. Le moindre signe de désobéissance est immédiatement réprimé, et la peur maintient l’ordre dans les rangs.
Au sein du Palais, des centaines d’agents travaillent jour et nuit dans la salle de contrôle, un espace immense rempli d’écrans et de terminaux. Les flux d’informations circulent sans cesse, analysant les comportements de chaque citoyen, enregistrant les conversations, et prédisant les potentielles menaces à l’ordre public. Le système, connu sous le nom de l’Œil, est un réseau d’intelligence artificielle qui compile chaque donnée pour anticiper et neutraliser les dangers.
Au centre de cette machinerie se trouve le Commandant Julius, chef de la sécurité intérieure et bras droit de Magnus. Avec son regard perçant et son attitude impitoyable, Julius est l’incarnation du régime : calculateur, froid, et déterminé. Il ne laisse rien au hasard et dirige d’une main de fer l’unité de répression connue sous le nom de la Garde Silencieuse, une force redoutée pour sa brutalité et son efficacité.
Cependant, même dans un système aussi hermétique, des poches de résistance persistent. Dissimulés dans les quartiers pauvres et les ruelles oubliées de la ville, de petits groupes de dissidents se battent pour échapper à l’emprise de l’État. L’un de ces groupes, le Réseau Libre, dirigé par une ancienne scientifique du gouvernement nommée Elara, œuvre en secret pour dénoncer les abus du régime et tenter de rallumer une étincelle de liberté.
Elara, ayant autrefois contribué à la création de l’Œil avant de réaliser l’ampleur de son cauchemar, est désormais traquée par ses propres inventions. Elle utilise son savoir pour déjouer les systèmes de surveillance et organiser des actions visant à réveiller la conscience des citoyens. Elle envoie régulièrement des messages codés dans les émissions radio interdites, exhortant la population à résister. Mais elle sait que le chemin est long, et que chaque faux pas pourrait lui coûter la vie.
Dans une salle de réunion secrète, Magnus se tient face à ses conseillers, les bras croisés derrière son dos. Sur une table holographique devant lui clignote une image : celle du robot envoyé autrefois sur l’île des exilés. Depuis le dernier signal émis, l’État a appris que le robot s’est réveillé, mais son état actuel reste un mystère.
- « Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre le contrôle de cette situation, » déclare Magnus, sa voix résonnant avec une autorité glaciale. « Le robot détient des informations sensibles sur notre passé. Si jamais il tombait entre de mauvaises mains, cela pourrait semer le doute dans l’esprit de notre peuple. Nous devons le récupérer à tout prix. »
Julius hoche la tête et active une série de commandes sur l’écran. Un plan d’action s’affiche, détaillant les étapes pour infiltrer l’île et récupérer le robot en toute discrétion. Des unités spéciales de la Garde Silencieuse seront déployées, déguisées en explorateurs, pour s’assurer que l’opération reste secrète.
- « L’échec n’est pas une option, » insiste Magnus. « Si ces exilés ou quelque groupuscule rebelle mettent la main sur le robot, c’est la stabilité même de notre empire qui est en jeu. »
En dehors des murs du Palais, la vie continue sous l’œil vigilant du régime. Les citoyens, ignorants des manœuvres en cours, se contentent de survivre dans un quotidien morne, acceptant l’oppression comme un mal nécessaire. Pourtant, des murmures commencent à se répandre, des rumeurs d’un monde au-delà des frontières, d’une vérité cachée que le gouvernement tente désespérément de dissimuler.
À la nuit tombée, Elara et ses alliés du Réseau Libre se retrouvent dans un sous-sol miteux, échangeant des informations sur l’activité militaire inhabituelle observée ces derniers jours. Ils savent que quelque chose se prépare, et que le régime est prêt à tout pour protéger ses secrets.
- « Ils veulent récupérer le robot, » murmure Elara, les yeux fixés sur un vieil écran grésillant. « C’est notre chance. Si nous parvenons à le devancer, nous pourrions avoir enfin une arme contre eux. »
A l'époque, Elara avait travaillé à l'élaboration de ce robot et le connaissait tout aussi bien que Œil. Toutes les informations contenue dans cette machine sont en effet vulnérable à l'état et elle contait bien s'en servir pour se libérer de ce régime .
Loin des regards, l’opposition silencieuse prend forme, prête à défier l’empire totalitaire. Les tensions montent, et une guerre secrète se prépare, où chaque camp sait que le moindre faux pas pourrait déclencher un bouleversement irréversible. La chasse au robot ne fait que commencer, et l’avenir du continent tout entier en dépend.
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