Chapitre 7 : Le Piège du Haut Conseiller

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L’atmosphère dans le palais était plus oppressante que jamais. Les murs, autrefois symboles de pouvoir et de richesse, semblaient se refermer sur Lydia, qui, malgré ses efforts pour rester calme, sentait un danger imminent. Magnus, son père, bien qu’aussi glacial que d’habitude, la regardait d’une manière différente ces derniers jours. Comme s’il savait. Ou comme s’il soupçonnait. Mais Lydia refusait de céder à la panique. Elle devait continuer à jouer son rôle d’épouse fidèle à Julius et de fille loyale à Magnus, tout en continuant à soutenir le Réseau Libre dans l’ombre.

Cependant, elle ne se doutait pas que le Haut Conseiller, son propre père, avait déjà enclenché un piège. Les informations qu’elle faisait parvenir à Elara et au Réseau Libre étaient précieuses, mais elles n’étaient plus aussi sûres qu’auparavant. Magnus avait mis en place une surveillance discrète, utilisant des espions et des systèmes de détection qu’elle ne pouvait voir. Il savait que quelque chose clochait, et il était prêt à découvrir la vérité.

De l’autre côté de la ville, dans les quartiers où l’oppression du régime se faisait sentir à chaque coin de rue, le Réseau Libre préparait une nouvelle opération. Leur objectif était de pénétrer dans les serveurs centraux du gouvernement pour récupérer des données cruciales sur les déplacements de la Garde Silencieuse. Ces informations pourraient donner un avantage décisif à la résistance.

Elara, debout devant une table couverte de plans et de cartes, donnait ses instructions à son équipe.

— Ce soir, on ne peut pas échouer, dit-elle, son visage marqué par la fatigue mais déterminé. Les informations que Lydia nous a fournies sur la sécurité des serveurs sont fiables. Nous devons agir vite et frapper fort.

Les autres membres du Réseau Libre acquiescèrent. Parmi eux, certains étaient impatients, d’autres nerveux, mais tous savaient que cette mission serait un tournant. S’ils réussissaient, ils mettraient un sérieux coup au régime.

Lydia, qui avait réussi à glaner des informations capitales lors d'une conversation "involontaire" avec Julius, savait que ce soir serait crucial. Elle avait confirmé l'emplacement des serveurs et donné les horaires des rondes de la Garde Silencieuse à Elara. Cependant, elle ignorait que Magnus avait volontairement permis à certaines informations d'atteindre le Réseau Libre.

Alors que le groupe de résistants s’enfonçait dans les ruelles sombres de la ville, Elara sentait une tension croissante. Il y avait quelque chose d’étrange ce soir-là. Une lourdeur dans l’air, une présence invisible qui la mettait mal à l’aise. Mais elle repoussa ses doutes. Lydia n’avait jamais failli auparavant, pourquoi ce serait différent aujourd’hui ?

Ils atteignirent les locaux des serveurs du gouvernement, où tout semblait étonnamment calme. Trop calme. Aucun garde en vue, aucune ronde suspecte. Elara fit un signe de la main pour indiquer au groupe de se disperser et de commencer à travailler sur les systèmes de sécurité. Ils réussirent à forcer l’entrée et pénétrèrent dans la salle des serveurs.

— Trop facile, murmura un des membres, Kevien, tout en piratant l'un des terminaux. Ça sent pas bon.

Elara se crispa. Ses doutes initiaux refirent surface, mais il était trop tard pour faire demi-tour. Juste au moment où Kevien parvenait à accéder aux fichiers recherchés, un bruit sourd retentit. Les lumières de la salle se mirent à clignoter, puis une alarme déchira le silence.

— C'est un piège ! hurla Elara, le cœur battant à tout rompre.

Les portes se refermèrent brutalement derrière eux, emprisonnant plusieurs membres du groupe à l’intérieur. De l’autre côté, des soldats de la Garde Silencieuse, menés par Julius en personne, firent irruption, armes en main. Le Réseau Libre venait de tomber en plein dans le piège tendu par Magnus.

À des kilomètres de là, dans sa chambre, Lydia était nerveusement en train de relire un des derniers messages cryptés envoyés à Elara. Elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une angoisse profonde. Quelque chose n’allait pas. Elle le sentait au plus profond d’elle-même, une sorte d’intuition que le piège se refermait autour d’eux tous.

Elle décida de sortir discrètement du palais pour se rendre à leur lieu de rendez-vous secret, espérant pouvoir intervenir en cas de besoin. Elle n'avait aucune idée que la mission de ce soir allait prendre une tournure catastrophique.

De retour sur le site de l'opération, le chaos régnait. Les résistants, pris au piège, tentaient désespérément de trouver une issue. Elara, Kevien, et quelques autres avaient réussi à s’échapper par une porte de service, mais plusieurs membres du groupe furent capturés par la Garde Silencieuse, parmi eux, certains des plus proches alliés d’Elara.

— On doit partir, vite ! cria Kevien en aidant Elara à se relever.

Ils parvinrent à s’échapper dans les ruelles adjacentes, mais à quel prix ? Le Réseau Libre venait de perdre des membres précieux, et la Garde Silencieuse avait maintenant un avantage.

Alors qu'Elara tentait de reprendre son souffle, une ombre apparut dans l’allée où ils s’étaient réfugiés. C’était Lydia, essoufflée, les yeux agrandis par la panique.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda-t-elle, la voix tremblante.

Elara, le visage sombre, répondit avec amertume :

  • C'était un piège. Nous avons été trahis.

Lydia sentit le sol se dérober sous ses pieds. La trahison… Elle savait que Magnus était capable de tout, mais le fait que leur groupe ait été manipulé à ce point la fit frémir de rage. Cependant, elle n’avait pas été découverte. Du moins, pas encore.

Mais la peur se lisait dans ses yeux. Si son père la soupçonnait, elle serait la prochaine sur la liste. Et si Julius, son époux, découvrait son rôle d’informatrice pour la résistance, sa vie serait en danger. L’équilibre fragile qu’elle avait maintenu jusqu’ici risquait de s’effondrer.

— Il va falloir redoubler de prudence, déclara Elara, les sourcils froncés. Ils connaissent nos mouvements. On a un traître parmi nous, ou bien ils ont trouvé un moyen de nous surveiller.

Lydia serra les poings. Plus que jamais, elle se rendait compte à quel point elle marchait sur une ligne mince. Chaque mouvement, chaque mot pouvait être le dernier. Et maintenant que Magnus avait déployé ses pions, elle allait devoir jouer encore plus intelligemment si elle voulait survivre dans ce jeu mortel.

Au même moment, dans son bureau sombre, Magnus contemplait une carte de la ville. Un sourire calculateur se dessina sur ses lèvres. Le piège avait fonctionné à la perfection, et bien que certains rebelles aient réussi à s’échapper, le coup porté à la résistance était significatif. Il se pencha en arrière dans son fauteuil, satisfait, mais loin d’être rassasié. La guerre n’était pas finie, loin de là.

Pour lui, il n’y avait aucun doute. Le Réseau Libre finirait par tomber, tout comme Lydia. Il la surveillait de plus près qu’elle ne le pensait. Il ne restait plus qu’à attendre le moment où elle ferait un faux pas, et alors, il frapperait.

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