Chapitre 48

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Alexis

Ma foi, je ne suis pas fâché de voir la page de cette année se tourner. Elle a été riche, difficile. Elle m'a obligé à réfléchir à mon engagement, à faire des choix. A accepter aussi mes faiblesses, mes failles. D'une certaine manière, elle a ressemblé à l'année de la mort de mon père. De profonds bouleversements, des choix aussi, un deuil à encaisser, des proches à soutenir.

Mais je retiens surtout de cette année qu'elle m'a apporté Layla. Son amour, sa générosité, sa force, sa beauté. Et qu'elle m'a aussi apporté un nouveau lieu de vie, tout un défi à relever. De nouvelles connaissances, une famille qui s'élargit avec désormais celle de Layla dans mon univers.

Nous sommes rentrés tard dans la nuit, les garçons se sont vite endormis à l'arrière de la voiture, fatigués de leur journée et de leur soirée, mais ravis d'avoir pu assister au feu d'artifice avec nous. C'était un petit cadeau totalement gratuit et je suis bien heureux d'avoir pu le leur offrir. Je ne sais pas si Pauline et Aglaé auront pu voir celui tiré près de la Tour Eiffel. Je prendrai des nouvelles dans la journée.

Layla dort encore, entre mes bras. Il doit être tôt, la lumière du jour me semble un peu hésitante. La veille, avant de quitter la maison avec les garçons, Liliane nous avait rappelé de prendre une bonne nuit de sommeil et de ne pas nous forcer à nous lever tôt. Elle, son mari et ses parents, qui sont restés dormir ici, suivent toujours le même rythme, à peu de variations près. Mais nous et les garçons pouvions nous offrir une grasse matinée si nous en avions envie.

Et j'avoue que j'en ai bien envie. J'ai bien envie de câliner Layla, de lui offrir une belle première étreinte pour ce début d'année. Dans la nuit, quand nous sommes rentrés, nous étions fatigués tous les deux, sans compter que nous nous étions occupés des garçons endormis. Il avait fallu les porter jusqu'à leur chambre ; je m'occupais de Jacob, plus lourd, et Layla se chargeait de Maxime, puis les mettre en pyjama et au lit.

Nous nous étions endormis très vite, dans les bras l'un de l'autre. Mais ce matin, je compte bien m'occuper d'elle.

Ses longs cheveux blonds s'étalent sur son dos et sur l'oreiller. Sa main repose sur mon torse, de même que son visage, dans cette attitude qu'elle a prise dès notre première nuit. Et que j'apprécie particulièrement. J'aime la tenir entre mes bras, la sentir tout contre moi. J'aime sa douce chaleur qui irradie contre ma peau. J'aime le poids de sa main qui repose, légère, sur mon cœur.

Et j'aime aussi quand cette main commence à glisser sur mon ventre, que ses doigts s'arrêtent à dessiner mes muscles. J'aime quand son visage se tourne vers le mien, qu'elle m'offre son premier sourire et ce regard merveilleux. J'aime quand ses lèvres viennent chercher les miennes et que je peux l'embrasser longuement. J'aime aussi quand elle se couche sur moi, que son corps cherche l'union avec le mien et qu'elle m'emporte tout au creux d'elle-même.

Layla

C'est un petit matin tranquille, tout doux. Pour un peu, je me croirais encore à Aizac. Sous mon oreille, j'entends battre le cœur d'Alexis, de ce rythme régulier, apaisant, rassurant. Sa force est là, aussi. Je le sais.

Je garde les yeux fermés encore quelques instants, reprenant lentement conscience de sa présence. Je savoure ce nouveau moment hors du temps, que lui seul sait m'offrir. Sa main passe dans mes cheveux, descend dans mon dos. Un long frisson me parcourt et je m'étire lentement tout contre lui. Puis ma main glisse sur sa taille, l'entoure. J'ouvre les yeux, le regarde.

Ses paillettes dorées scintillent tendrement. Ce n'est pas le regard flamboyant, irradiant, quand le plaisir déferle, mais la douce chanson de l'amour et de la tendresse. Et cela me réchauffe tout autant. Nous nous sourions et j'approche mon visage du sien pour l'embrasser.

- Bonjour et bonne année, mon amour, me fait-il quand nous rompons notre baiser.

- Bonjour et bonne année, pour toi aussi, mon amour, dis-je en souriant. Quelle heure est-il ?

- Aucune idée, répond-il. Mais je sais une chose : c'est que c'est le moment de bien débuter cette nouvelle année.

Et il me fait aussitôt basculer sur le dos, se couche sur moi, ses mains encadrent mes épaules et ses lèvres s'emparent à nouveau des miennes. Mon corps s'embrase instantanément, lui répondant avec ferveur. Et cette première étreinte est à l'image de ce que nous vivons depuis le premier jour : passion et tendresse, respect et intensité.

Et amour, toujours et plus que jamais.

Alexis

Cette première journée de l'année se déroule sur un rythme un peu lent. A peine avons-nous fini notre petit déjeuner que les garçons m'entraînent à l'étage, dans la salle de jeux, pour les aider à monter leurs légos. Je ne vois pas le temps passer et m'amuse bien avec eux. Cela me permet aussi d'observer Maxime dans un autre contexte que celui du repas de la veille, dans une activité enfantine. Si, dans sa tête, il est en avance et ses capacités de lecture et de calcul en sont directement la preuve, sur le plan de la motricité, il est comme tous les enfants de cinq ans. Déjà habile, mais manquant un peu de précision. Jacob, lui, est plus à l'aise. Je note aussi que les deux frères s'entendent bien et qu'ils sont plutôt complices.

Le repas est plus léger que la veille, mais quand même copieux. Puis au cours de l'après-midi, nous voyons défiler la famille : Gabin et Margot les premiers, puis un oncle de Layla, frère de Liliane, avec sa femme et une de leurs filles. Justine et son petit ami, Luc, passent en fin d'après-midi.

C'est l'occasion pour moi de faire leur connaissance dans un peu moins de précipitation que la veille, même si tout le monde est un peu "éteint" après les festivités de la nuit passée. Luc s'endort presque dans le fauteuil, Justine a beaucoup moins d'énergie que lors de son passage éclair hier. Margot et Gabin, eux, ont passé une bonne soirée, moins "folle" que la plus jeune des sœurs, mais ne se sont pas pour autant couchés plus tôt. Ils semblent bien contents que l'on ait gardé les garçons.

Les conversations vont néanmoins bon train, se croisent, se mélangent. Les sujets sont légers, personne ne parle de travail ou de politique, et c'est très bien ainsi. Maxime et Jacob vont de l'un à l'autre, même si je note que le plus jeune semble avoir une préférence pour les genoux de Layla quand il s'agit d'avoir un petit câlin. Je ne peux pas lui en tenir rigueur : les genoux de sa tante sont non seulement très beaux, mais aussi très doux. Lorsqu'il y prend place, il échange un regard complice avec moi et un grand sourire. Ses yeux pétillent. Il est heureux de voir sa tante et de pouvoir en profiter. Et en cela, je le comprends bien.

Je reconnais me sentir un peu "sonné" par l'agitation ambiante, cette distribution de vœux, de petits cadeaux - les garçons de Gabin ne sont vraiment pas à plaindre. Je note quelques moments d'absence pour Dominique : très certainement que ces journées particulières, à voir défiler beaucoup de monde, le fatiguent.

Enfin, le frère et la belle-sœur de Liliane prennent congé, reconduisant les grands-parents chez eux, Gabin et Margot embarquent leurs garçons. Justine et Luc restent pour le repas du soir, sorte d'apéritif dînatoire au cours duquel chacun peut piocher selon son appétit - ou sa gourmandise.

Nous ne veillons pas très tard : le lendemain, Layla a prévu de passer la journée à Libourne pour voir ses employés et elle m'a proposé de l'accompagner.

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