Chapitre 78
Alexis
Lorsque je referme le cabinet ce soir-là, je me rends compte que je n'y reviens pas avant deux semaines. Que ce sont les vacances. J'ai terminé plus tard que prévu, ayant vu deux patients un peu en urgence en fin d'après-midi, pour un renouvellement d'ordonnances. Rien de bien long, j'ai pu les caser entre deux rendez-vous qui n'allaient pas me prendre tout à fait la demi-heure. Mais enfin, cela a décalé un peu tous mes autres patients de fin de journée. Cette semaine, sachant que j'allais prendre mes vacances, j'ai reçu aussi plus de demandes de rendez-vous, notamment pour quelques suivis de traitements. J'ai réduit les visites à domicile, notant déjà que j'en ai moins à faire l'été : souvent, les enfants reviennent pour les vacances et peuvent alors amener leurs parents ou proches jusqu'à Antraigues. J'ai ainsi vu au cabinet, au cours du mois de juillet, quelques personnes chez qui je me rends habituellement le reste du temps.
Je ferai un saut durant le week-end, peut-être quand les filles seront à Vals au marché dimanche, pour ranger et nettoyer. Bien sûr, la femme de ménage passera dans la semaine, mais il y a des éléments auxquels elle ne touche pas, et notamment tout ce que je laisse sur le meuble : boîtes de compresses, de gants, de seringues...
Pas question de m'attarder plus ce soir : Layla est arrivée, elle m'a envoyé un petit message en milieu d'après-midi pour me dire qu'elle se trouvait aux Auches, mais qu'elle allait profiter de ce que Serge repartait pour Aubenas pour s'arrêter au gîte et y retrouver Pauline et Aglaé. Je suis donc attendu.
Lorsque j'arrive chez moi, je n'entends que des rires et des grands cris. La table est dressée sur la terrasse, les trois filles se trouvent à l'intérieur et ça jacasse comme des pies. Aglaé est la première à sortir en portant une assiette de tomates et de mozzarella. Elle la pose vite sur la table et retourne aussitôt dans la maison en criant :
- Alexis est arrivé !
C'est alors Layla que je vois sortir, tout sourire, et ravissante dans une petite robe d'été qui lui va à merveille. Elle se précipite dans mes bras, je l'enlace et l'embrasse avant qu'on ait eu le temps de dire le moindre mot.
- Bienvenue chez toi ! me sourit-elle lorsque nous rompons notre baiser tout en demeurant proches.
- Merci, dis-je. Super accueil ! Tu vas bien ?
- Très. Il était temps que tu arrives, car Aglaé meurt de faim ! Et je t'avoue que moi aussi...
- De même, parviens-je à lui souffler à l'oreille. Et de toi.
**
Nous passons une soirée très joyeuse. Aglaé raconte tout ce qu'elle a fait cette semaine à Layla qui l'écoute avec une patience d'ange. Layla propose qu'on invite ses amis proches pour une soirée dimanche. Puis nous établissons un petit programme de balades pour les jours à venir, et notamment une excursion à la journée dans la vallée de l'Ibie pour qu'Aglaé puisse chercher de nouveaux fossiles. Nous ne retournerons pas voir la Grotte Chauvet, mais nous irons à celle de la Madeleine ou à l'Aven d'Orgnac, ce qui devrait aussi intéresser grandement Aglaé.
Nous laissons Pauline et sa fille au gîte et remontons dans la nuit tombante, Layla et moi, aux Auches.
- J'ai adoré le bouquet sauvage, me dit-elle alors que nous traversons la terrasse.
- Aglaé y tenait, mais a lancé l'idée à une heure un peu improbable pour aller acheter des fleurs. On a trouvé ce qu'il fallait sur le bord de la route.
Layla
Ma maison. Ma chambre. C'est tout naturellement que nous nous y retrouvons bien vite, alors que la nuit est en train de tomber et que nous avons laissé Pauline et Aglaé au gîte. Nous les verrons demain, pour une première journée plutôt détente pour profiter de ce début de vacances, pour Alexis et moi.
Pour le moment, nous avons bien l'intention de profiter surtout l'un de l'autre, de nous retrouver. Ma main court sous son t-shirt, alors qu'il me serre contre lui et m'embrasse d'un long baiser profond. J'ai déjà le sentiment de fondre et de ne faire qu'une avec lui. Ma robe glisse le long de mes jambes, suivie de près par ma petite culotte de dentelles qu'il n'a même pas pris le temps d'admirer. Après tout, on s'en fiche.
Je ne veux pas être en reste, alors je romps notre baiser et fais voler son t-shirt à travers la pièce. Puis, alors qu'il n'a pas encore touché le sol, je m'attaque à son pantalon de toile. Alexis sourit, s'amuse. Titubant, nous nous retrouvons sur mon lit, lui nu, moi portant encore mon soutien-gorge. Il en caresse les dentelles du bout des doigts, dépose un baiser sur l'arrondi de mes seins, avant de le dégrafer et de me le retirer avec une lenteur presque insoutenable.
- C'est tellement bon de te retrouver, Layla, me souffle-t-il à l'oreille. J'ai tellement envie de toi !
Je souris, heureuse. Je l'aime si fort !
Je saisis sa nuque, approche son visage du mien et l'embrasse à nouveau. Puis nos mains entament ce ballet fou, réveillant nos corps, aiguisant notre désir, merveilleux instruments de notre plaisir.
Son corps épouse le mien, mon corps épouse le sien. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Juste que c'est lui, moi.
Nous.
**
Une aube timide nous trouve étroitement enlacés, encore imbriqués l'un à l'autre, à peine recouverts du drap. Je suis couchée sur Alexis, ma tête repose sur son cœur. Très certainement que son battement régulier m'a aidée à dormir. La chaleur de son corps se diffuse au mien. Lui dort encore, même sans regarder son visage, je le sais. Je ne bouge pas, profitant de ces moments merveilleux où je le retrouve, où il est près de moi.
Où nous sommes ensemble.
Puis je referme les yeux, replonge dans le sommeil.
C'est la main douce et caressante d'Alexis, sur mes reins, qui m'en fait ressortir. Je soupire, bouge un peu pour me blottir plus encore contre lui. Il rit doucement à mon oreille :
- Alors, petit chaton... Bien dormi ? On dirait que tu veux encore te faire câliner...
- Hum... Tu ne crois pas si bien dire... Mais... Hum... Il est possible que ce soit plutôt moi qui te câline ! dis-je en me redressant et en prenant appui sur ses épaules.
Son premier regard est magnifique. Ses paillettes scintillent de mille feux et avant même de m'avoir touchée, il m'embrase. Un frisson descend tout le long de mon dos, ses mains glissent de mes reins à mes fesses et les caressent avec volupté. L'un de ses doigts s'entête juste dans le petit creux de mes reins et le désir s'installe en moi.
Mes mains parcourent son torse, je l'embrasse partout où je peux, animée d'une faim dévorante. Il me laisse faire et savoure, sans perdre cependant la moindre occasion de me caresser ou m'embrasser quand je passe à sa portée. Son sexe est dur contre mon ventre, mon désir de lui grandit.
Je plonge vers son visage, l'embrasse profondément tout en le faisant glisser en moi. Oh... Que c'est bon ! Que c'est bon de le retrouver, d'être enfin avec lui ! Dormir avec lui. Le sentir tout contre moi, dans la nuit. Et là, le sentir en moi. Etre totalement avec lui.
De désir en plaisir, notre corps à corps s'enflamme. La sueur perle sur nos peaux. Mon souffle court se nourrit du sien. Ses plaintes répondent aux miennes. Son cri me fait chavirer. Et je l'entraîne au gré de ces ondes délicieuses avant de m'embraser totalement en plongeant mon regard dans le sien, juste quand le plaisir me fait succomber.
Annotations
Versions