Une faim sanguine
Un homme se tenait prêt d'un feu, avec ses camarades de la rébellion. Le froid mordant de leur campement était en train de se battre avec la chaleur précaire du feu en face d'eux. Le morceau de gibier qui était en train de cuire tournait lentement au dessus des flammes, un long filet de graisse tombant sur les flammes, les ravivant temporairement. L'un des hommes se risqu'à parler.
- "Dites... Je me suis toujours demandé. Pourquoi tu as rejoins la rebellion Geo ?"
L'intéressé se tourna, et répondit à moitié.
- "Une longue histoire. Pas sur que tu veuilles l'entendre."
- "Dit toujours. Au moins ça fera passer le temps."
- "Si tu le dis..."
Geo commença alors son histoire, et à mesure qu'il la racontait, il avait l'impression de la revivre, encore une fois.
- "Je m'en rappelle comme si c'était hier. Malgré le soulèvement du pays contre l'empire, mes parents avaient tenu à fêter mon anniversaire dignement. Ma mère s'était préparée toute la journée, mon père avait abattu notre plus gros porc, et ma petite soeur s'était amusée à se vêtir avec des robes de mère, pour montrer qu'elle aussi était grande. Je finissais d'enfiler mes chaussures quand Freya passa sa tête à travers la fenêtre de ma chambre. Elle était ma meilleure amie depuis tout jeune, et nos parents s'amusaient à dire que ce n'était qu'une question de temps avant que nous ne finissions ensemble."
Deux des hommes autour du feu se mirent à rire doucement, entre trois grelotements.
- "En entrant, elle me complimenta sur ma tenue, tout en m'annonçant qu'elle aurait un truc à me dire à la fin de la fête qui s'annonçait. Je rigolais alors en lui disant que je ferais tout pour elle, et je rejoignis mes parents dans la grange pour les aider. A mon entrée, tous les villageois me firent une ovation en me souhaitant un bon anniversaire ! Je croulais alors sous les présents, les baisers, et les accolades de mes amis du village. Rapidement tout le monde s'installa et commença à festoyer allègrement."
- "Après 2 longues heures où je du supporter la honte que me faisait Mère en révélant des anecdotes croustillantes à mon sujet, Freya me fit signe, et je la rejoignit alors à l'étage, à l'abris des regards. A peine arrivé là haut, elle empoigna ma tenue et me plaqua ses lèvres contre les miennes. Je lui rendit son baiser, et nous restâmes ainsi un bon moment, à discuter de l'avenir et de cette nouvelle flamme qui brulait entre nous."
Un des hommes se risqua à tenter d'imiter Geo et sa dulcinée, mais un regard assassin de ce dernier le fit stopper net sa performance.
- "Au bout d'un moment, nous entendîmes un grand choc à l'extérieur, comme si une lourde charge était tombée devant la grange. Je me libérais alors de l'étreinte de freya, en me faufilant pour regarder par la fenêtre. Ce fut un choc de voir de si prêt un Drack ! Et qui portait également le symbole impérial ! Un homme richement vêtu se trouvait dessus, ainsi qu'une dizaine de soldats à ses pieds. Mon père sorti alors de la grange avec les autres pères du village. L'émissaire impérial annonça la défaite des rebelles et leurs intention de tous nous emmener afin de servir d'exemple. Mon père fut le premier à exprimer son refus, et aussi le premier à mourir, empalé par un lancier. Les autres villageois voulurent reculer mais se firent mettre en pièce rapidement, je me couchais alors à plat ventre, indiquant à Freya de faire la même chose. Mon sang ne fit cependant qu'un tour, lorsque l'homme au Drack donna l'ordre d'ouvrir la porte de la grande, et de faire cracher son feu destructeur au dragon. Les cris de douleur des villageois se firent instantané."
Un silence de mort s'abbatit sur le camp. De tous les soldats présents dans le camp, rares étaient ceux sans histoire. Tous avaient vécus des choses horribles à cause de l'empire. Tous comprenaient sa peine et sa rage.
- "Ma soeur, ma mère, mon père... Je refusais de tous les perdre, sans réfléchir je pris une fourche et je me jetai alors par la fenêtre, fourche en avant, visant l'homme sur le Drack. Le destin, la providence, la fatalité, appelez la comme vous voulez, mais à cette précieuse seconde de mon existence..." Geo prit une pause avant de continuer. "Mon coup ne toucha pas sa cible initiale... A la place, et sous le choc de la chute et de mon poids, la fourche se planta dans le cou de la créature. Elle s'effondra au sol, l'homme roula alors avec elle. Un lancier m'attrapa et m'immobilisa sur le champ."
A ce moment, Geoffroy continuait de raconter, mais son esprit était ailleurs. Il revivait la scène dans son esprit, comme s'il n'était plus qu'un spectateur impuissant.
- "FILS DE PUTE ! QU'AVAIT VOUS FAIT ?" Hurla Geo aux soldats impériaux.
Après s'être relevé, le Drackonnier gifla le jeune homme, avant de lui cracher au visage
- "IMBECILE ! Combien crois-tu que vaut un Drack comme celui là ? Tu viens de me coûter une véritable fortune petit effronté"
Le Drackonnier attrapa Geo à la gorge et le tira vers le corps du Drack.
- "Tu vas goûter à ce que tu m'as couté"
Il retira la fourche du cadavre du Drack. Un lancier ouvrit un peu plus la blessure du Drac qui suintait de sang, et aida le draconnier à enfoncer la tête du garçon dans la blessure.
Le contact du sang lui fit l'effet d'une atroce brûlure, qui s'étendait jusqu'à ses os. Dans sa tourmente, il réussit à entendre les hurlement de Freya, dont la robe prenait feu suite à l'incendie de la grange. Réussissant à sortir la tête de la blessure, il vit Freya chuter depuis le premier étage de la grange. Sa robe était en feu et elle essayait de l'éteindre en se roulant au sol. Un des lancier l'aida en déchirant sa tenue, puis il entreprit de s'allonger sur elle, tout en se dévêtant. Un autre se déshabillait en même temps.
- "Prenez votre temps soldats !" Commença le Dracconnier "Sans drac, nous devrons attendre l'arrivée des Capitaines Skaïe, Galen et Vlad. Assurez vous juste de ne pas laisser de preuves..."
Le Drackonnier s'arrêta en constatant le regard assassin de Geo, que ce dernier lui lançait. Il essaya de lui replonger la tête dans la blessure, certain que le sang ultra toxique du Drack aurait raison de lui. Toute sa douleur s'évanouit alors d'un coup.
Il ne ressentit qu'une puissante chaleur provenant des endroits où le sang avait été en contact avec son corps. Sans même réfléchir son corps prit feu, mais il n'avait pas mal. Les hommes qui maintenaient Geo dans la blessure le lachèrent alors, incrédules.
- "Chef, c'est quoi ce truc ??!" dit le lancier nu au dessus de freya, qui elle aussi regardait Geoffroy avec horreur.
Sentant un besoin de puissance très envahissant, le jeune sang-béni plongea alors son bras entièrement dans la blessure du Drack. Il arracha une artère, et un flot puissant de sang jaillit alors, l'englobant entirèrement. Ses mains s'embrasèrent alors d'une flamme bleue. Sans même réfléchir, il la projeta sur tous les hommes présents dans la zone. Il ne s'arrêta que lorsque le dernier d'entre eux n'était plus qu'un tas de cendres fumantes.
Freya se releva alors, hésita quelques secondes, puis prit Geo dans ses bras. Elle le sera si fort qu'il eu cru se faire casser les os un par un. Le jeune homme alla rapidement constater ce qu'il craignait. La grange en feu avait prit la vie de tout son village. Sa famille, ses amis... Sa soeur... Il ne restait rien de tout ça... Les deux survivants attendirent la fin du feu, afin de récupérer les corps et de leur offrir une tombe décente. Ils ne discutèrent pas de ce qu'ils avaient vécu juste avant, et encore moins de l'étrange pouvoir que le sang de Drack venait de réveiller en Geoffroy. Ils devaient s'occuper de leurs morts, c'était bien assez dur comme ça.
Quelques heures plus tard, un groupe de trois hommes arriva, et d'après leur tenue il s'agissait surement de soldats impériaux. Surement les trois hommes que le draconnier avait dit plus tôt. Leurs noms étaient connus de tous. Ces hommes étaient des exemples de droiture. Même si freya conseilla vivement à Geo de se cacher, son instinct lui dicta de ne point le faire et d'aller les voir.
Geoffroy repris conscience après son récit. Tous ses camarades autour du feu étaient en train de l'observer, attendant la suite de l'histoire. Il finit alors sur une dernière phrase, que tous comprenaient, car ils étaient tous passé par là.
-"Si j'en suis là aujourd'hui, c'est parce que j'ai suivi mon instinct ce jour là."
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