Chapitre 29 – Alexia (2)
### Corina ###
Ce matin, je me sentais différente, était-ce parce que j’étais responsable de deux enfants qui allaient être opérés aujourd’hui, ou parce que j’avais dormi avec mon doudou chéri qui m’aimait et me protégeait ?
Je le regardais dormir, ce lit était quand même étroit, Marc était beau, il baisait bien et ce qui n’était pas négligeable : il était fortuné. Chaque fois que l’un de nous deux bougeait on se touchait à des endroits sensibles : mes seins étaient constamment sollicités et j’avais fréquemment une main sur son mat de misaine qui comme ce matin était plus souvent en érection qu’au repos ! Je ne pouvais pas m’étaler comme dans son lit King-size ; je ferais bien d’acheter un lit plus grand… d’autant plus que les dimensions de ma chambre le permettaient.
Marc était beau en dormant, je dus me retenir de ne pas passer ma main dans ses cheveux, encore moins de le couvrir de baisers.
J’avais quand même encore beaucoup de questions, La Fondation qui avait enquêté sur mon statut ? Sans en parler à Marc ? Quelle organisation se cachait sous cet ensemble ? Il avait bien parlé de plus de deux cents collaborateurs, mais étaient-ils tous attachés à l’activité philanthropique ?
Je fantasmai un peu, quelle force obscure se cachait sous l’activité de charité ? Par quels moyens pouvait-il d’un simple coup de fil stopper la publication d’une enquête lancée par un grand quotidien (de gauche de surcroît) ? Cela me fit penser à un film que j’avais vu « la firme » où un simple cabinet d’avocats cachait en fait une organisation mafieuse ! Cela ne lui avait pris qu’un appel de quelques minutes, pour apprendre que sans attendre sa réaction, quelque part, quelqu’un avait mis son pied sur le frein ! À part en politique, qui avait assez d’influence pour stopper un grand journal dans une publication à sensation touchant à notre bulle, à notre vie privée ? Je comprenais un peu mieux la réticence de Marc qui n’autorisât qu’on se déshabille sur le pont que lorsqu’il n’y avait vraiment personne à des miles autour de nous !
Cela remit en mon esprit, les rumeurs qui avaient circulé dans le club de voile disant que Marc était peut-être mêlé à des activités suspectes. Certains l’avaient vu recevoir des coups de fil à maintes reprises où chaque fois il s’isolait pour parler. Était-ce à propos des enfants ? ou d’autre chose ? Marc avait raison, les apparences et les rumeurs pouvaient parfois faire plus de mal que la vérité. J’imagine sans peine le trio des « pisseuses » se confier à un journaleux de Closer pour qu’on mette en dessous de notre photo prise sur le pont dans une activité privée, des commentaires graveleux !
Je pris mon courage à deux mains et sortis du lit sans le réveiller. C’était une performance, lui qui d’habitude était en alerte sur le bateau au moindre mouvement ; avait-il un sixième sens qui le tranquillisait lorsqu’il était à terre ? Ou était-il en train de rêver de moi, d’Alexia, ou d’autres pin-up que j’avais vues à son bras lors de soirées mondaines ?
Je préparai le café et les croissants, j’étais pensive pendant que je versais l’eau chaude sur le café moulu, lorsque je sentis deux bras immenses m’encercler par derrière, mon doudou avait senti le café ! Il me fit des caresses sur mon ventre et me retourna pour que je lui fis face ; il avait son merveilleux sourire qui m’avait déjà fait craquer maintes fois !
– Kalimera Corina ! me dit-il en plantant un bisou à la jonction de mon cou et de mon épaule.
– Bonjour mon capitaine ! dis-je en me mettant sur la pointe des pieds et prenant ses lèvres.
Ce n’était pas évident vu notre différence de taille, je devais toujours m’agripper à ses épaules pour atteindre sa bouche. Le contact avec son corps me procura des petits frissons que j’aurais bien prolongés mais ce matin, il était plus sérieux que d’habitude.
Nous prîmes le petit-déjeuner debout, sans trop se toucher, je me serais volontiers lovée dans ses bras…
– Une belle journée qui s’annonce, dit-il, mais je suis désolé, je ne pourrai pas rester près de toi ce matin, je reviendrai ce midi avec le repas. Tu as une préférence ?
– Des souvlakis et une salade me suffiront.
– D’accord, et après la sieste on repasse à l’hôpital pour prendre des nouvelles de tes protégés. Ah oui, j’allais presque oublier, Alexia passera ce matin avec la robe bleue et elle te proposera aussi d’autres ‘chiffons’ comme elle dit.
– Marc !
– Corina, les photos de nous dans les journaux ont déclenché un processus à la Fondation : ce soir nous sommes invités par le Conseil d’administration de la Fondation, ils tiennent à te rencontrer, ils voudraient voir ma petite amie. Rassure-toi, ce n’est pas une convocation mais une invitation, ils ont vu les photos et te trouvent, je cite : « très mignonne ».
– Je serai présentée à « papa-maman » ?
– En quelque sorte, oui mais ne t’inquiète pas, ils sont très gentils !
– Ce sont des personnes âgées ?
– Au départ, c’étaient des amis de mes parents, aujourd’hui certains ont laissé la place à leurs héritiers mais ils agissent dans le même esprit. C’est une équipe très dynamique, tu verras ! Le Conseil est le garant de la bonne réputation de la Fondation, mes parents voulaient s’entourer de gens raisonnables, ils font énormément de lobbying auprès de grandes fortunes du monde et auprès des fabricants de matériel médical et de médicaments. C’est grâce à eux que la Fondation a connu son essor depuis bientôt vingt ans. Depuis le décès de mes parents ce sont eux qui composent ma famille.
– Ils sont riches aussi ?
– Oui Corina, très riches !
– Ils sont américains comme toi ?
– Non, pas tous, sur les vingt personnes, il y a deux Anglais, deux Français, un Belge, une Allemande et une Grecque ! Les autres sont en effet Américains. Mais tous parlent parfaitement l’anglais qui est la langue de communication entre nous !
– Ce sont des gens célèbres ?
– Non, pris individuellement certains sont connus et on les retrouve dans des réunions de charité mais dans l’ensemble ils sont très discrets sur leurs activités.
– Vous vous réunissez souvent ?
– Oui et non, il y a des réunions virtuelles par Internet sur un réseau très protégé et parfois des réunions physiques. Au moins une fois par an, comme dans une société commerciale, il y a une présentation des comptes annuels où on résume les fonds reçus par les donations et les dépenses pour financer des actes médicaux, l’achat de médicaments et autres dépenses de charité. Il y a aussi bien sûr les frais de fonctionnement et les défraiements des dépenses des bénévoles, mais aucune information ne filtre à l’extérieur. Le rapport publié reprend le strict minimum légal pour la défiscalisation des donations. Le hasard fait bien les choses, la prochaine réunion est en Grèce, à l’occasion de la présentation de la nouvelle administratrice grecque.
– Tu la connais ? Elle est belle comme toutes les femmes grecques ?
– Oui, elle remplace sa mère décédée l’an dernier. Je suis allé souvent dans sa famille, elle a des enfants adorables ! Tu t’entendras bien avec elle !
Je vais te laisser, me dit-il en me donnant un bisou.
J’aurais bien voulu lui soutirer plus d’informations mais dans un certain sens j’étais rassurée, si ces gens apparaissaient en public de temps en temps ce n’étaient donc pas des mafieux se cachant pour leurs activités illicites.
***
Je me mis au travail, j’avais reçu le premier fichier du dossier russe, ce n’était pas simple, mais au bout d’une bonne heure, j’avais retrouvé mes marques. Je reçus aussi un avis de ma banque, mon compte avait reçu le premier acompte ! Je fus un peu honteuse en voyant le solde de mon compte, je n’avais jamais eu un solde aussi confortable avant la fin de mois. Il faudra que je me fasse à l’idée que mes soucis d’argent étaient de l’histoire ancienne… Je n’avais jamais été dans le rouge mais j’avais dû quand même me priver de choses inutiles et futiles ! Je pourrai m’offrir un grand lit sans remords et faire l’amour avec mon doudou sans sentir les ressorts de mon matelas ! Et pourquoi pas quelques fringues ordinaires pour remplacer mes vêtements usés.
Je pris mon courage à deux mains pour regarder les possibilités d’achat en ligne, mais ne commandai pas encore, je voulus l’opinion de Marc en précisant que c’était mon lit dans ma maison et que c’était moi qui faisais la dépense…
Puis, pour me détendre je pris un moment pour surfer sur Google sur le nom complet de Marc et la Fondation. J’étais déçue, presque rien !
Pour Marc, juste un article sur la mort de ces parents sans détails nouveaux pour moi et pour la Fondation : une mention : c’était une organisation philanthropique américaine avec un numéro fiscal rien de plus ! Les comptes annuels n’étaient pas publiés mais disponibles sur demande au secrétariat à une adresse Internet. Je n’étais pas très avancée !
Je fus interrompue par l’arrivée d’Alexia, toute pimpante et joyeuse !
– Alors Corina, heureuse ? Tu étais magnifique dans ta robe verte, par contre ta blouse et ton jean destroy, ce n’était pas terrible ! Tu vas devoir soigner ton look ma grande !
– Bonjour Alexia, oui je l’accorde, pour aller à l’hôpital je savais qu’on nous donnerait une blouse blanche et puis je ne m’attendais pas à être prise pour cible par un photographe en mal de pellicule !
– Oh, tu t’habitueras ! Puis ton capitaine m’a donné des instructions très précises : une robe de soirée en plus de la verte : ce sera donc la bleue, deux ou trois robes cocktail, une robe de plage un peu sexy, un ensemble chic pour le Conseil et quelques accessoires mais pas de bijoux ! Il m’a dit qu’il te donnerait quelque chose de discret venant de sa maman !
– Tu es sûre qu’il veut une robe de plage sexy ?
– Non, le mot sexy vient de moi, il a demandé une robe de plage style paréo que tu peux transformer selon les circonstances ! Mais pour revenir à sa maman…
Oh Corina, sa maman était une beauté et un ange ! Discrète, toujours attentive, je crois que c’est elle qui a poussé son mari à la création de la Fondation, il faudra demander un jour à Marc.
– Oui, Marc m’a montré quelques photos d’elle et de son père. Marc a la stature de son paternel mais le regard ensorcelant de sa maman ! Tu as vu sa mère ?
– Oui, à l’époque je ne connaissais pas encore Marc et je travaillais pour une grande maison de couture française à Paris où sa maman était une cliente very VIP (le top !), plus tard lorsque je me suis installée à mon compte ici à Athènes, elle est venue spontanément quelques fois lors de ses passages à Athènes, car elle aimait bien mes conseils et mes produits. Alors aujourd’hui je t’emmène, Marc viendra te prendre vers treize heures on mangera quelque chose sur le pouce et puis vous irez à l’hôpital. Ma boutique est dans Ermou et j’ai un parking à une centaine de mètres. Viens !
Alexia avait une petite voiture mais puissante, elle jonglait dans le trafic mais sans faire d’imprudences et pas 15 minutes plus tard, nous étions dans sa boutique dans la plus chic des rues d’Athènes !
Les boutiques se côtoyaient mais hors de prix pour moi ! Puisque Marc avait donné des instructions, je n’avais qu’à m’y plier. Je m’étonnai de suivre ses instructions sans me révolter, était-ce par facilité ?
La boutique d’Alexia était une des plus grandes boutiques de mode de la rue et malgré l’heure matinale elle était déjà remplie de clientes. Cinq ou six filles très mignonnes mais stylées s’occupaient de la vente et saluèrent la patronne respectueusement à son entrée.
Alexia me conduisit à l’étage dans un salon particulier où une autre vendeuse avait déjà préparé un portant rempli de fringues.
Le choix fut vite fait, lorsque Marc arriva tout était déjà emballé !
– Bonjour Alexia ! dit-il tout joyeux en lui faisant une bise amicale, alors tout s’est bien passé ?
– Oui, tu dois juste me donner ta carte mais tu ne seras pas volé…
Il présenta sa carte (elle était noire !!! OMG ! non pas « silver » ni « gold » mais « noire » ! )
– Comme convenu dit Alexia, je fais tout livrer à l’aéroport au terminal VIP.
– Oui, c’est exact, à mon nom pour le vol de ce soir
– Marc, je croyais qu’on dînait avec ton Conseil d’administration ?
– Oui, ah, mais je n’ai pas dit où moussaillon ! Allez je ne vais pas te tourner en bourrique ! Le dîner à lieu à Samos, on y va en avion. Je regardais Alexia qui me fit un signe de tête style « t’en fais pas ! » puis leva les yeux vers le plafond.
– On prend l’avion à 17 heures
– Corina, mangeons vite l’encas préparé et puis allez voir vos petits patients avant de partir à Samos dit Alexia. Je vous aurais bien accompagnés mais ça risque de jaser dans les chaumières si le photographe de Closer vous suit comme du gibier en période de chasse !
***
Dans la voiture encore stationnée sur le parking avant de démarrer vers l’hôpital, je pris la tête de Marc des deux mains pour lui rouler une pelle d’anthologie.
– Marc, j’ai honte ! Merci, je vis un conte de fées, serre-moi, pince-moi pour me réveiller !
– Non, Corina n’aie pas honte, tu as connu un gars qui t’a plu depuis plus d’un an, maintenant tu découvres la vérité, tu ne seras pas à mes yeux une chasseresse de fortune, alors profite !
– Marc, si aujourd’hui je te dis « je t’aime » tu ne trouveras pas ça suspect ?
– Non parce que tu me l’as dit sur le Zéphyr en période non-suspecte !
Corina, allons voir les enfants, sinon notre programme sera chamboulé, car je veux te baiser !
– On devra attendre après le dîner mon doudou ?
– Non, on a une heure entre Athènes et Samos, on pourra toujours se faire des câlins à bord de l’avion !
– Marc ! tu n’es vraiment pas sérieux ! tu comptes faire l’amour dans l’avion ?
– Oui !
– Pas devant tout le monde ?
– Non !
– Pas dans les toilettes quand même !, ce n’est pas confortable !
– Tu as raison, les toilettes ce n’est pas l’idéal, mais il y a peut-être d’autres solutions…
– Marc, tu es un perverti !
NDA : Marc à sans doute une solution…la suite bientôt !
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