Chapitre 1

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Tout commença lorsque le docteur Rev Martins, déchiré par la mine défaite de sa femme mais aussi, par les visages menaçants des gardiens qui la maintenaient par les coudes, décida de tout mettre en œuvre pour la libérer.

Il lui avait soufflé tandis qu’elle retenait ses larmes :

— J’ai un plan fou pour te sortir de là, je suis en chemin. Au nom de nos enfants, je vais venir te chercher, tu le sais ?

Elle l’avait fixé avec intensité, ses pupilles vertes étincelaient et brillaient à nouveau d’espoir. Elle le savait, elle le croyait assez fou pour cela. C’est alors qu’elle cessa de se débattre et se laissa emporter par les uniformes bleus vers un camp de travail polonais.

En ce temps-là, en l’année 2204, les institutions d’Europa disposaient de toute la technologie capable de contrôler et de restreindre. Un temps où l’éducation des enfants s'enseignait dans des centres gouvernementaux obligatoires, une époque où le respect de la loi était délégué à la vigilance des concitoyens par le biais d’un ingénieux système de dénonciation. C’est dans ce contexte, au sein d’une société expéditive précipitant les décisions de justices en injustices, que le docteur Rev Martins prit conscience de l’immense champ de bataille du combat à venir pour lui venir en aide. Alors, la question à laquelle il devait répondre était simple : comment se battre contre le gouvernement d’Europa lorsque l’on est seul et sans autre formation qu’un doctorat en biomécanique, sans autre expérience que des joutes verbales lors de colloques universitaires ? L’homme fit donc se qu’il savait faire, il posa le problème en une équation, d’abord simple, puis complexe, y intégrant des probabilités et des hypothèses, jusqu’à obtenir un plan labyrinthique aux innombrables ramifications, et un tracé critique qui le mènerai vers la libération de son épouse, l’amour de sa vie.

Un an plus tard, le scientifique retiré des affaires savantes, reclus dans un appartement dans l’Est de Paris, déplia son plan et l’étala sur la table. L’homme palpa la poche de sa veste, sortit un feutre et titra : Plan d’évasion de Carin Martins. Sans lâcher des yeux l’ensemble des actions à mener, des liens entre chaque encadré dans lequel était décrit le détail de l’étape, il décapuchonna, cocha à l’encre rouge la première d’entre elle, puis se pencha et écrivit : Début de l’opération vendredi 6 décembre 2205, (il consulta sa montre) à 10 h 35. Rev Martins prit du recul, yeux rivés sur les feuilles collées bout à bout pour former une toile recouvrant toute la table à manger puis se rapprocha et calla son enregistreur vidéo contre sa tasse de café.

Il murmura comme un toc :

— Mais-ou-et-donc-or-ni-car ?

Puis il s’éclaircit la voix et haussa les épaules.

— Je suis le docteur Rev Martins, nous sommes le vendredi 6 décembre 2205, il est 10 h 36 et nous enregistrons au siège des opérations de Paris, quartier Ouest.

L’homme de science se frotta les yeux, réprima son toc mais haussa tout de même des épaules avant de poursuivre :

— D’après mes calculs, tout porte à penser que nous approchons du moment opportun pour commencer. Tout est prêt, de l’installation du labo dans le sous-sol de la nouvelle maison jusqu’aux équipements biotech qui ont été reçus hier et qui me semble opérationnels. J’ai passé une grande partie de la nuit à tout mettre en place, et les premiers essais sur le mannequin sont conformes aux prévisions. Je me suis, (il hésita), procuré une bombe aérosol de type Napalm, seule arme en phase avec l'exécution du projet.

Rev se leva et revint avec l’arme qu’il déposa sur la table, il hausa des épaules et reprit :

— L’action du jour est consignée sur le plan avec le détail heure par heure du déroulé de la tâche. J'agirai seul, selon un modèle opératoire méticuleux. Le rendez-vous avec le professeur Mong se situe à Paris dans le quartier nord. Comme prévu, je n’ai pas l'autorisation de circuler dans le secteur, mais c’est un risque calculé. J'emporte avec moi l’arme dont l’immatriculation a été effacée. L’objectif de l’acte Un est la saisie du scanner Stas en évitant, et cette condition est cruciale à la conduite de toute l’opération, de prendre une dénonciation pour violence et vol. Le rapport de fin de mission sera enregistré ce soir à 20 h 00. C’était Rev Martins, pour le premier briefing de l’opération baptisée Ornicar.

A 11 h 50, Rev Martins longeait un trottoir quelque part dans le nord de la ville de Paris. Un vent froid glissa le long des immeubles, siffla sur les arêtes des volets et s’échappa de la rue pour le frapper de plein fouet. Au-dessus de lui, les nuages de fumée courbés par le vent s’élevaient des cheminées des immeubles, se mêlant à un ciel encombré et pluvieux. A ses pieds, les semelles de ses godasses tachées de boue pataugeaient dans un parterre de flaques. Il souleva un pied, le secoua et s'écarta. Rev Martins jeta un coup d’œil sur la gauche et se dépêcha de traverser. Transi de froid, il se frotta les mains et agita les bras avant de rabattre sa capuche sur ses cheveux humides. Le docteur Martins releva le menton, souleva son masque et huma l’air : toujours cette puanteur nauséeuse, cette odeur de chien mouillée qui persistait après une averse, comme si les égouts de la vieille ville de Paris regorgeaient de pourritures. Par curiosité, il jeta un coup d'œil sur les rigoles courant le long du caniveau, sur ce liquide mousseux qui ressemblait plus à des souillures qu’à autre chose. Il ne fallait pas compter sur le ciel pour rincer tout ça à l’eau claire, il tombait d’en haut un mélange chimique se déversant sur les toits et les murs. Rév, masque en bas du visage, prit une inspiration et expira un souffle chaud sur ses doigts rougis, douloureux. Le froid mauvais et l’humidité poisseuse combinés au cognement sourd de la pluie contre sa capuche s’acharnaient à raffermir sa détermination. Il pensait à chaque instant au calvaire que devait endurer Carin, dans le camp de Craco. Il l’imaginait sans autre protection que sa peau contre toute cette diarrhée expulsée du ciel. La libérer était désormais son obsession. Pour y parvenir, le scientifique aurait à commettre l'impensable, l'irréparable. Terrible constat mais selon ses calculs et la cartographie des événements présente sur les feuilles de papier collées bout à bout et couché sur sa grande table, la première étape constituait un délit qui aurait toutes les chances de le faire condamner à perpétuité dans un camp de travail lui aussi. Avant que tout ne s'accélère, il fallait tout d’abord attendre le retour de ses deux jumeaux du camp d’éducation, soit la semaine prochaine. Deux ans s’étaient écoulés depuis leur dernière visite, ils fêtaient leurs dix-sept ans cette année et en terminaient avec l’éducation réglementaire. Rev participerait à la journée d’intronisation qui leur était consacrée, mais aussi, puiserait au fond de lui pour trouver les mots justes et leur annoncer la disparition de leur mère. Ce premier acte constituait la déflagration le précipitant dans une série d’actions à une cadence insensée, jusqu’à la dernière qui verrait alors se réaliser son extraordinaire résultat. Il aimait comparer son entreprise savante à un alignement de dominos, d’ailleurs n'en portait-il pas toujours un sur lui ? Le double un, trouvé dans les cartons de jeunesse de sa femme.

Une bourrasque chassa ses pensées et plaqua son ciré contre son buste. Il résista un moment à la force du vent et releva la tête. A quarante ans, il avait cet aspect des hommes volontaires au visage harmonieux, son regard droit captivait, on cherchait son attention mais récemment, Rev s’était muré dans le silence, s’interdisant le moindre écart susceptible de l’éloigner de son objectif. Avait-il vécu la misère de la guerre ? oui, et connu la famine ? également, mais son caractère prévalait sur son passé, il se montrait impliqué, parfois renfrogné, il doutait.

L’homme émergea de ses songes et écarquilla les yeux sur la pénombre qui masquait les porches malgré les éclairages publics. Rev Martins avança, sans se soucier des flaques et des crevasses d’une chaussée à l’abandon. Il sillonna tant bien que mal jusqu’au numéro 13 de la rue, jeta un bref coup d’œil suspicieux derrière lui : personne, la ruelle frappée de gouttes était déserte.

Il repoussa le battant de la porte quand une ampoule faiblarde s’alluma. C’était à peine s’il distinguait le couloir devant lui. L’homme, campé sur ses jambes, distingua les marches carrelées. D’un geste d’habitué, il balaya du plat de la main la plaque Stas magnétisée sur sa poitrine. Il y jeta un regard.

Là encore, les fonctionnaires des services chirurgicaux avaient bien travaillé des années auparavant. Il n’avait que onze ans, soit quelques mois après son internement à Draveil, les « chir » lui avait greffé, comme tous les autres, une plaque sous la peau qui servirait de socle pour badge Stas à porter en permanence, à la vue de tous. Tout était constitutionnel, réglementaire, personne n’y échappait.

Une vingtaine d’années plus tard, en ce vendredi 6 décembre 2205, sa plaque Stas faisait toujours le boulot : accroché à son réceptacle, elle scintillait. Cette lumière teinta le visage de Rev d’une lueur rougeâtre, lugubre. Il secoua la tête par dépit, mais aussi pour se débarrasser des filets d’eaux qui sillonnaient le long de sa joue. L’objet octogonal, le Stas, magnétisé à sa peau au travers de son vêtement, pulsait, alternant entre le bleu vif et le rouge pâle.

La voilà, la plaque Stas, la technologie au service de la politique, celle qui mesurait les performances citoyennes des confédérés. Très simple d’utilisation, en un coup d’œil et selon la couleur et l’intensité, on connaissait votre position administrative. Les nuances variaient en fonction de vos actes, pour un délit citoyen mineur, on prenait une coloration, pour une infraction plus grave : plusieurs, pour un crime : le Stas s’éteignait - d’ailleurs, la conscience du suspect avec, électrisé par un choc puissant. Les Stas blancs, rares et réservés à la haute administration étaient inaccessibles pour la majorité de la population. Les couleurs oscillaient donc entre le jaune et le noir, en passant par l’orange, le vert, le bleu et le rouge, on appelait cela le spectre.

Lorsqu’il avait quitté son poste de travail, vers dix-neuf heures, son badge affichait un beau bleu mat, soit, un spectre sombre. Rev constata qu’il venait de prendre une dénonciation, une belle puisque son Stas menaçait de virer au rouge. Dans le monde de Rev, chaque individu en possession d’un permis de circulation et en vertu de son accréditation, se voyait autorisé certains secteurs uniquement. Rev, en s’aventurant dans les quartiers nord de la capitale sans demande préalable, connaissait les risques. Sur le retour, si un autre habitant le surprenait et déposait un avis de dénonciation, sa couleur passerait au rouge, et les délateurs se verraient débiter d’une teinte. Chaque individu était de facto enrôlé au corps de la police citoyenne, et plus l’on constatait d’infractions, plus on était récompensé. De son côté, Rev avait épuisé ses crédits trimestriels de sortie de territoire. Le gouvernement central en allouait un certain nombre en fonction de sa couleur, et pour un bleu comme lui, c’était trois. Un était parti en fumée pour se rendre sur les lieux de l’arrestation de sa femme. Un autre pour lui rendre visite dans le centre de transit Est, vers Strasb, et le dernier, Rev l’avait échangé contre une bombe Napalm, arme strictement interdite sans un permis valide. Un échange de bons procédés entre deux individus conscients que la dénonciation de l’un, entraînerait celle de l’autre.

Rev comprima ses mâchoires, fourra sa main dans sa large poche et serra sa bombe entre ses doigts. Il se demanda quel serait le prix à payer si l’on venait à découvrir une telle arme en sa possession ? Peut-être une couleur, dans ce cas, sa plaque virerait au noir. L’impensable se produirait, il s’affalerait inconscient dans la rue, son identification serait transmise au commandement central et un avis d’arrestation circulerait dans tous les commissariats du continent. Il subirait un interrogatoire en bonne et due forme, puis, serait déporté dans un centre de reconditionnement éducatif et réduirait à néant les chances de sauver Carin. Il frissonna à cette pensée et résista à l’envie de déposer son arme à projection inflammable par terre, mais, le désir de déclencher les hostilités était bien trop ancrée en lui. Toujours est-il qu’il risquait à tout moment une fouille ou une dénonciation si quelqu’un le surprenait avec. Que ferait-il alors ? et comment savoir qui vous dénonce quand l’action se pratique dans l’intimité de bio-circuits corticaux connectés au réseau du gouvernement. Il suffit de fixer le Stas d’un autre, d’activer la fonction « Rapporter », et une liste à choix multiples se superposait à sa vision. Parmi les sélections, d’abord les plus utilisées ce jour dans le quartier, puis, triées par ordre de préférences de l’usager. On avait ainsi à disposition toute la législation prête à l’emploi, en charge de rapporter les fautes d’autrui, sans autre preuves que les paroles combinées de deux témoins. Tout était anonyme, y compris la victime souvent non identifiée par son détracteur. En revanche, les délations abusives étaient punies d’un séjour de minimum deux mois en centre de rééducation, là encore, sans autre forme de procès. Plutôt risqué lorsque l’on connaissait les sévices infligés lors de courts séjours en centre. D’autant que l’administration engageait des agents traquant sans relâche les faux dénonciateurs, une police inversée en somme. On les nommait les « Screener », ou les « greener » puisque seuls les Stas verts ou plus clairs étaient employés dans cette faction.

Rev choisit de glisser la bombe dans la poche de son pantalon. Il saisit la rampe, sa main glissa sur la surface. L’homme ravala sa salive et ressentit une boule d’angoisse grandir au creux de sa poitrine.

— Mais-ou-et-donc-or-ni-car ? murmura-t-il en baissant la tête.

Rev Martins répéta la phrase à deux reprises. Chaque étape de son entreprise était cruciale à la réalisation du plan dans son ensemble, mais la première, revêtait une forme d’initiation effrayante. Ce premier coup de dés, irait soit déclencher le suivant, soit le stopper net.

Il reprit son souffle et débuta son ascension vers le troisième étage. Il toqua à la porte tout en se contraignant à apaiser le feu d’émotions qui le consumait. Un instant plus tard, le battant s’ouvrit sur une jeune femme aux traits tirés. Elle jeta un coup d’œil sur son Stas et l’invita à entrer. Rev lui rendit l’amabilité : elle était bleue, soit une teinte de moins que lui.

— Victime de votre visite chez nous ? demanda-t-elle en refermant la porte.

— Oui.

— Je ne pense pas que votre accoutrement fasse illusion ici. Le professeur ne vous a pas prévenu ? Les gens des quartiers nord se connaissent, ou plutôt, se reconnaissent. Savez-vous que selon les statistiques, nous sommes en tête des dénonciations confirmées ?

Rev y pensa, et sans un sourire, secoua la tête, dépité. Il ôta son masque et se débarrassa de son habit.

— Nous avons, poursuivit la jeune femme en prenant le ciré du bout des doigts, que peu de cas pour accusation mensongère. Gardez votre masque, je vous prie.

Elle agita une bombe aérosol et pulvérisa avec précision un décontaminant sur le vêtement, puis elle l’accrocha au porte manteau.

Rev suivit les mouvements de la jeune femme, songea à son arme et ne put réprimer un geste rassurant contre la poche de pantalon.

— La salle de décontamination est par ici, annonça la jeune fille.

Rev Martins, sans un remerciement, suivit la direction que pointait l’index de l’hôtesse et s’y engagea.

La jeune femme, leva un sourcil, étonnée par le manque d’éducation de l’homme qui avait l’air soucieux, préoccupé, peut être dangereux. En un clin d’œil, elle afficha son système Stas en transparence, chercha un motif de dénonciation, peut-être : manque d’éducation. Aucun résultat, elle essaya : impolitesse, idem. Le système lui proposa : Injure - double confirmation obligatoire, Injure à caractère xénophobe - double confirmation obligatoire, Expulsion de salive volontaire – double confirmation obligatoire, Signe ostentatoire agressif – double confirmation obligatoire... Elle ignora le reste, déçue, et attendit que l’homme ressorte de la salle.

— Veuillez me suivre, monsieur, veuillez ôter votre masque lors de la consultation.

L’homme étudia sa silhouette alors qu’elle se tournait, réduit à suivre ses mouvements gracieux. Il longea un couloir, dépassa un salon encombré d’un luxueux canapé en cuir face à une bibliothèque saturé d’ouvrages.

— Combien de citoyens anxieux avaient patienté dans cette salle ? se demanda Rev. Seuls les plus désespérés consultent un techno-psy, tout du moins hors de la visite annuelle obligatoire.

Rev avança et fit face à une porte sans poignée.

— Attendez ici, je vous prie, le professeur va vous recevoir dans quelques secondes, lorsque ce voyant passe au vert, la porte s’ouvrira et vous pourrez entrer.

Rev était nerveux, il haussa les épaules et s’abstint de remercier la jeune femme qui, peu habituée, esquiva l’homme pour s’éclipser dans une autre pièce.

Quelques minutes plus tard, la diode s’éteignit, puis vira au vert.

Rev entra dans la pièce peu éclairée.

— Je suis ici, fit une voix caverneuse.

Effectivement, le professeur Mong, de petite taille, se tenait dos courbé penché sur une série d’écrans projetés à l’autre bout. Il se tourna et lui indiqua une direction.

— Installez-vous sur ce siège, en face de mon bureau, je préfère rester dans le noir entre deux patients.

Rev s’en étonna puis hocha la tête, tâtonna et s’assit.

L’homme vint en face, commanda un éclairage doux, saisit un appareil, une sorte de scan, et balaya la plaque Stas de son vis-à-vis. Puis, le professeur reposa son appareil sur la table et leva la tête.

— C’est donc cela, un scanner Stas, se dit Rev, intéressé.

Ce minuscule truc technologique était capable en un bip de révéler l’intégralité du parcours citoyen de n’importe lequel des individus du continent.

Il revint sur son vis-à-vis et tiqua, il arborait un Stas d’un jaune pâle. C’était bien la première fois qu’il approchait d’aussi près un badge d’un spectre clair. Rev ne put s’empêcher de penser que cet homme serait très bientôt dans son futur labo.

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