Chapitre 4
J’étais désormais prêt et armé pour conquérir l’amour de cette femme. J’ai préalablement noté, dans un coin de ma tête, tout ce qui la rendait heureuse dans sa vie avec Mickael. Et je ne tardais pas à reproduire à l’identique le schéma auquel elle avait succombé. Et ce fut une réussite, à chaque fois. Je savais qu’il fallait être patient, et qu’un beau jour elle se tournerait vers moi pour m’embrasser. J’attendais ce jour et je provoquais sans cesse les occasions pour qu’il se produise.
Malgré tout, je sentais au fond d’elle un léger picotement qui ne lui permettait pas de vivre pleinement son amour avec moi. Ne souhaitant que son bonheur, j’ai tenté de découvrir ce qui la chagrinait et son honnêteté m’émut. C’est normal que la déception qu’elle a subie persiste encore aujourd’hui, mais je m’affairais rapidement à éteindre ce sentiment dévastateur. Inutile de mentir, il suffit de raconter les épopées burlesques de notre ami. Son aversion envers les arts, la beauté, le romantisme. Son obsession du sexe sans amour. Et cela fut concluant. Plus je lui parlais, en mal, de Mickael et plus son sourire revenait. Elle devenait plus joviale, plus active. Et cette déception semblait disparaître au profit d’une absence. J’eus l’impression qu’elle ne participait plus à notre histoire. J’eus l’impression qu’elle pensait à quelqu’un d’autre.
« Mickael a commis les pires atrocités à la moitié des femmes de la ville, c’est un salaud. Mais avec moi, il a été incroyable. Je te remercie de m’avoir réconforté. Tu m’as fait revivre tous les moments qui m’ont rendue heureuse avec lui et grâce à cette impression de déjà-vu sans intensité, j’ai compris le bonheur supplémentaire qu’il me procurait. Il m’a tout raconté, il m’a dit que tu étais derrière toutes les aventures qu’il m’a fait découvrir. C’est donc normal que tu aies pu reproduire tout cela. Et tu savais qu’en revivant ces scènes, j’allais comprendre avec quelle puissance je tenais à lui. Il doit vraiment compter beaucoup pour toi pour que tu aies eu la volonté de prendre tout ce temps pour nous. Maintenant, je sais quoi faire. »
Et elle est partie.
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