Chapitre 17 - partie 3
En arrivant devant la porte du bâtiment, elle fut saisie de panique et envia la facilité d’adaptation et le jeu d’acteur de Faith. Cette femme semblait tout savoir-faire, enfin tant que ça ne concerne pas de l’électronique; ça, c’était sa spécialité. Elle pouvait le faire, se convainquit-elle.
Dans le grand hall, tout se mélangeait : flic, délinquants, criminel, victimes…
S’approchant du réceptionniste au regard hagard, elle s’annonça :
— Lily Montelieu, agent d’Elitcom, vous nous avez appelés pour un problème sur l’une de vos machines.
— Ah vraiment, attendez je vérifie.
Il commença à chercher à la vitesse d’un escargot. Il tapait touche par touche avec deux doigts, à croire que les autres faisaient la grève ou la sieste. Rémy se mordait la lèvre pour ne pas se jeter sur son clavier pour faire elle-même la recherche.
Elle se mit à imaginer comment on l’avait recruté. Est-ce que travailler lentement et être affable était des compétences requises. Si c’était le cas comment l’avait écrit dans l’annonce. Recherche homme/femme avec une ascendance de mollusque, n’ayant jamais touché un ordinateur serait un plus.
Il releva la tête.
— Oh on vous a appelés il y a 10 min, vous avez fait vite.
— Vous avez eu de la chance, j’étais dans le secteur.
— Avancer tout droit prenez les escaliers du fond et descendez au -1, là se sera la 2e.. Non 3e porte à droite.
— Merci.
Trop heureuse de partir, elle s’accorda malgré tout dans sa tête un petit délire qui lui arracha un sourire. Dans son esprit, elle imagina deux commentateurs de centaurball hurlant dans leur micro : et 3 minutes pour regarder son planning, c’est un nouveau record, Patrick. Eh oui, Michel, la foule est en liesse, elle l’applaudit. Mes amis c’est merveilleux. Quel grand jour pour cet incroyable record.
Dans la salle des archives, mince il y avait quelqu’un. Un vieil homme dégarni consultait des dossiers papier d’ancienne enquête. Elle supposa qu’il était du genre vieille école, un peu comme Faith n’aimant pas technologie après tout le papier même si c’est 5 fois plus long au moins ça a une âme.
Mal à l’aise, elle commença à se brancher à l’ordinateur, une véritable antiquité et à le bidouiller pour enlever le malware qu’elle avait placé qui empêchait qu’il s’allume. Prenant son temps en retenant ses doigts de cavaler, elle se dit que finalement la compétence lenteur exagérée était bien utile. Elle jura qu’elle promettait de ne plus jamais se moquer ces mammouths des ordinateurs si ce vieux dégageait pour lui laisser champ vide.
L’homme se mit à la fixer, avant de demander.
— Vous prendriez bien un café ?
— Non, merci.
— Ils ne sont pas si terribles qu’on le dit, surtout depuis qu’on a installé le nouveau distributeur, ils sont même délicieux.
— Je n’en veux pas.
— Tant pis pour vous.
— D’habitude c’est le gobelin à lunette qui vient nous dépanner, comment il s’appelle déjà ?
— Harold… je crois.
— Ah, vous n’êtes pas sûr.
Elle se mordit les lèvres.
— Je ne suis engagé à l’essai depuis quelques semaines, je sais juste que je remplace une personne malade pour le moment.
— Oh alors c’est peut-être lui.
— Peut-être.
Un long silence s’installa.
— Vous avez vu Agnès, avant de toucher ce machin, demanda-t-il en pointant l’ordinateur.
— Ah oui, An, la chef du service informatique. Oui, je l’ai vu.
Au fond d’elle, elle se mit à remercier Faith de lui avoir un peu parlé des personnes du service informatique.
— OK très bien. C’est parfait.
Un nouveau silence pesa, avant que le vieil homme ne parte se chercher un café.
Rémy se remit respirer.
Jetant des petits coups d’œil furtif dans le couloir pour vérifier que personne ne passait. Quand elle se sentit sûre d’elle, elle se faufila dans la pièce à côté en disant : « Excusez-moi, je cherche les toilettes … » Personne ne répond dans la salle des indices/des scellés, elle jette des coups de tête. Bon c’est parti.
Elle se mit à chercher les noms de l’une des victimes alors que la musique de mission impossible trottait dans sa tête.
Toberion, Regnar, Mc Dendley, Illonp… Ah Fasw… Te voilà petit cachottier. Bon qu’est-ce qui pourrait bien fonctionner pour cette mégère…
Elle sortir de son sac une paire de gants et se mit à fouiller. Entre quelques affaires du sac, et des vêtements. Le stylo qu’il avait sur lui pourrait convenir, mais finalement elle se décida d’arracher un morceau de la chemise sanglante qu’il portait. Elle était tellement en lambeau, qu’un morceau en moins ne se verrait pas; Elle rangea les gants et le tissu dans un sac. Referma tranquillement la boîte.
Mais alors qu’elle s’éloignait.
Un éclat luisant en acier brilla derrière elle. Rémy se retourna d’un coup se retrouvant nez à nez avec une matraque. Un policier la menaçant ordonna :
— Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ? Attendez. Ne bougez pas! Lever les mains en l’air. TOUT DE SUITE !
Rémy déglutit le monde semblait se rétrécir autour d’elle pour mieux l’étouffer. Elle voulut faire quelque chose, mais son esprit était vide. Comme un animal devant des phares de voitures, elle était paralysée.
Les mains en l’air ! rappela le policier.
Doucement Rémy leva les bras.
Qu’est-ce que vous faites ici ?
Elle resta bouche bée
Répondez !
Elle essaya de dire quelque chose, mais elle ne peut que bafouiller des sons incompréhensibles.
Tout à coup, le vieux flic d’il y a quelque instant apparut.
— Tu n’as pas honte de traumatiser un pauvre rat informatique, Richard.
— Inspecteur ?! Elle s’est introduite ici sans autorisation.
Puis l’inspecteur s’adressa à la jeune femme apeurée.
— Excusez-moi, miss. je crois que vous vous êtes trompé de salle, je vous avais dit que le câble que vous cherchez était dans la salle de droite par rapport à moi et pas par rapport à vous. Ah! Et désolé encore pour vos lunettes.
— Ces lunettes ? questionna le policier.
— Oui, tout à l’heure je les ai fait tomber et j’ai malheureusement marché dessus. La vieillesse, ça ne nous réussit pas, plaisanta-t-il alors que peu à peu Rémy se remettait à respirer.
Ah oui à ce propos, mademoiselle, n’oublier pas de me donner votre numéro que je puisse vous les rembourser.
— Oui, bien sûr… monsieur, put-elle enfin arriver à dire.
— C’est quoi cette histoire je comprends rien ? Je l’ai vu fouiller dans les cartons de la salle à pièce de conviction, finit par s'agacer Richard en baissant enfin son arme.
— Tout d'abord, le verrou cette salle devrait être réparée, depuis le temps qu’on le demande. Et je suppose que la demoiselle ici présente, c’est trompé de salle. Et avec sa mauvaise vue, sans ses lunettes impossibles de voir son erreur. Elle s’est retrouvé à ouvrir les cartons preuves à la recherche d’un câble.
— Mais elle ne pouvait pas attendre et demander à quelqu’un d’aller lui chercher.
— Je suis désolé, prit la parole Rémy, je suis encore en période d’essai et on est évaluée au temps de travail lors d’une intervention. Je ne voulais pas être viré.
Le policier se mit à soupirer et à se frotter les tempes.
— T’inquiètes pas Richard, j’accompagne la petite, et je la suit. Je serais ces yeux. Bon, d’abord mademoiselle, on va chercher ce câble. Vous me décrivez ce que vous cherchez et moi je le prendrais pour vous. Puis vous me direz ce que j’ai à faire pour débloquer cette machine diabolique et capricieuse.
— Oh je peux taper. Je connais les touches par cœur. Vous aurez juste à me dire ce qu’il y a à l’écran.
— Parfait. Tu vois, Richard. Ce n’est pas compliqué. Et comme ça la gamine ne perd pas son job.
Le concerné hocha la tête et s’éloigna.
Quand il fut parti et l’ordinateur réparé, le vieil homme la raccompagna à la sortie en lui proposant même son bras.
Avant de partir, il lui murmura à l’oreille menaçant.
— La prochaine fois, dites à Faith de me prévenir lorsqu’elle introduit quelqu’un pour voler des preuves. Si vous abîmez ce que vous avez “EMPRUNTER” ou le compromettez vous le regretter.
Elle retenu son souffle puis se mit à s’éloigner à pas rapide. Dès qu’elle fut à distance du commissariat, elle courut.
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