Chapitre 4 - partie 1
Cette nuit la chaleur était insoutenable, le genre de chaleur moite et étouffante qui empêche de respirer, pourtant la jeune femme n’avait pas ouvert la fenêtre de sa chambre, celle-ci ne semblait pas souffrir de cette moiteur. Sans doute qu’elle en avait l’habitude. La pièce était plongée dans le noir totale, même la lune ne semblait pas vouloir se montrer pour entrevoir l’individu qui venait d’ouvrir cette fameuse fenêtre et qui maintenant s'avançait à tâtons vers le lit.
La silhouette de faisait pas plus de 50 cm de haut mais possédait une agilité surprenante. Tantôt debout tantôt à quatre pattes il se glissa au pied du lit. Ses deux yeux d’un bleu irréel la regarda dormir. Il attrapa l’épaule de l’inconsciente dormeuse. Et la secoua.
Puis d’une voix d’outre-tombe il l’appela :
— Fffaithhh… Faithhhh…. Faithh...
La jeune femme à peine surprise ouvrit un œil, et vu le visage digne d’un film d’horreur du chupacabra. D’un calme léthargique, elle lui demanda :
— Qu’est-ce que tu veux Roger ?
— Tu aaars des inrrvités surrrrrprrise dehorrrs.
La détective en pyjama eut un instant de réflexion. Elle cligna plusieurs fois des yeux puis assura.
— Ok merci je m’en occupe, va te mettre à l’abris
Alors que la petite créature commençait à s’éloigner, Faith se redressa et le regarda d’un air suspicieux.
— En fait comment tu es entré ?
— Parr la porrtrre ? !
— C’est ça… File.
Regroupé derrière justement derrière la porte, les « invités surprises » vérifiaient prudemment que l’appartement était silencieux. Il était cinq, tous habillé de couleurs sombres et aux visages masqués. Il n’avait pas hésité pour arriver chez leur proie, chacun d’eux était bien renseigné. La tension était palpable alors que l’un d’entre eux crochetait la porte. Efficace il entrèrent, un par un, l’arme au poing et se séparèrent pour couvrir l’appartement.
Soudain un cri brisa le silence.
L’un des hommes hurlait en se couvrant le visage fumant.
Un homme au sol.
Suivis d’un miaulement strident, tel un chant de guerre, qui se mit à charger les intrus. Coup griffe, morsure, quelques coups de feu, et des cris d’animaux dans tout les sens.
Un deuxième homme au sol.
Le Chef du groupe paniqua. L’attaque était foutue, on les avait piégés. D’autres personnes était là. Impossible de les voir, mais eux semblait parfaitement pouvoir se diriger. Ils avaient perdu leur dernier avantage en se séparant. Les trois restant s’affolèrent, et perdirent le contrôle en se mettant à tirer au hasard dans le noir.
Plus discrètement un autre des hommes tomba au sol, étranglé. Seul restait autour de son cou une écharpe de cette attaque. Pris dans cette situation chaotique, l’un des intrus réussit à allumer la lumière. La scène apparue aux yeux de tous : deux des intrus étaient au sol, l’un hurlait à la mort en se tenant le visage. Leur agresseur, un énorme chat achevait un quatrième en l’attrapant dans sa gueule et en le secouant comme un chiffon. Faith avait profité de l’ombre pour se rapprocher de la cuisine et de se munir du premier objet contondant : une poêle.
Elle eut un sourire terrifiant sur son visage.
Elle ne comptait plus le nombre d’année où quelqu’un avait eu la folie de s’en prendre à elle. Il arrive un moment où la réputation devient telle, que les personnes sont assez raisonnables pour craindre les conséquences avant d’agir. Quel gâchis. En regardant le chaos de la scène, son appartement sans dessus dessous, elle jubilait.
Fonçant sur le dernier la cible avec sa nouvelle arme. Elle n’avait aucune chance. Une poêle contre une arme feu, elle avait le pire handicap.
Elle se surprit à réussir à le désarmer avec un habile coup bien placé. Cependant son adversaire, le dernier survivant, ne se laissait pas faire. Tant mieux. Enragé, il répliqua la frappant dans le ventre d’une force surnaturelle. Projetée, le souffle coupé, plier en deux, incapable de se relever, elle serra ses dents de douleurs mordant au passage sa lèvre qui commença à saigner.
Bon sang, que ça fait mal. Soit c’est un boxeur professionnel, soit il n’est pas humain. Elle l’observa un instant alors qu’il avançait vers elle le visage triomphant. Humanoïde je dirais. Elle compta au minimum une cinquantaine de race possible. Vérifions cela. Inspirant un grand coup, elle se releva titubante.
Profitant de ça, il entama une danse mortelle de boxeur en commençant par lui en assigner un deuxième coup dans les côtes. Tentant de reprendre son souffle, elle se lécha les lèvres humides, le goût sang envahit sa bouche. Lorsqu’elle ouvrit la bouche, les dents teintées écarlate, pour émettre un rire nerveux qui déconcerta son adversaire.
Elle en profita pour se jeter sur lui, le maintenant avec les bras elle arracha sa cagoule avec les dents. Pris par surprise, il la repoussa avec difficulté. Celle-ci se remit à rire.
Comment de temps ? Putain. Combien de temps je n’avais pas ressenti tout ça. Cette adrénaline, ce sang, cette douleur. Bon sang, que c’est bon. Je me sens vivre.
Elle le regarda d’un air provocateur.
— Allez ramènes-toi !
L’homme ahuri, fonça pour lui assigner le coup final. Mais son instinct de conservation, l’arrêta pour lui permettre de faire le geste salvateur de lever les yeux pour apercevoir, devant lui une créature immense qui s’était dressé sur ses pattes arrière. Les griffes avant filant dans sa direction, retombèrent en lui déchirant le bras avec lequel il tentait de se protéger. D’un geste fluide l’animal le frappa d’un coup de queue, le projetant contre un mur, inconscient.
Faith fut aussi surprise que lui, Chifer venait de mettre fin à leur jeu. Presque déçu, elle se redressa convenable regardant autour d’elle.
La fin était proche.
Au fond l’homme tordu de douleur se leva dans un dernier élan de rage. Il fonça à l’aveugle le visage rougeoyant de cloques en hurlant. Mais une petite jambe noire cachée sortit de sous le comptoir, stoppa définitivement sa course d’un croche patte bien placée.
Gémissant doucement, il bredouilla des ultimes mots incompréhensibles.
La fin était là.
Les 5 agresseurs étaient au sol.
Faith se leva le souffle court et jeta un coup d’œil par la fenêtre, elle vit au loin un homme s’enfuir. Surement le guet. Une seule pensée lui vint.
Quel bazar.
Clopinant elle se dirigeât vers son compagnon poilu pour vérifier que tout allait bien. Puis avec l’aide de Roger qui était sorti de sa cachette, elle vérifia le pouls des intrus. Miraculeusement ils avaient survécu, aux assauts terribles d’une créature presque 300 kg. Elle jugea du regard son boxeur, en observant mieux il n’avait définitivement rien d’humain.
Taillé comme un ours, il était pratiquement aussi poilu que la bête elle-même. Bien qu’il n’est pas la longue barbe de leur père, Faith conclut qu’il était sûrement un hachkos. Il était terriblement rare de voir un tel hybride, ceux-ci préférant les montagnes aux villes. Mais bon, aucune race n’échappe à illégalité.
Son regard arriva sur le visage gravement irrité au point de sembler avoir été bruler de l’un d’entre eux. Elle ne connaissait rien qu’elle ne possédait capable de tel dégât chez elle. Soudain une idée lui vint.
De pauvres créatures fragiles, tu parles… Rossi… Bon sang ça aurait pu être moi.
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