Chapitre 5 - partie 1

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Dans la ville de nombreux quartiers avaient vu le jour, des commerçants, d’habitations, industriels, des malfamés et ainsi de suite. Mais en ce qui concernait le monde de l’ombre on etait souvent surpris comme pour le groupe de « El Mirano ». À première vue, il s’agissait d’un simple entrepôt de fabrication de fenêtre mais derrière le poste d’accueil, c’était une véritable place-forte. Il valait mieux être invité.

Le gang avait eu son heure de gloire, mais maintenant, il était plus proche de la retraite. Des nouveaux gangs dévoraient chaque jour un peu plus son territoire. Mais telle de la mauvaise herbe, il s’accrochait, Faith avait entendu parler qu’il s’était mis à faire du trafique organes. L’avantage avec ces vieux gang bien installé c’est qu’il y a toujours un endroit ou frapper, une base, un quartier générale.

Faith entra dans l’entrepôt.

— Bonjour madame, je peux peut-être vous aidez ? Dit le jeune homme de l’accueil avec un sourire professionnel.

— Non ça ira, j’ai juste besoin de m’entretenir le patron.

Elle continua d’avancer en direction de la porte du personnel.

— Euh madame, c’est interdit au public.

Elle sourit et força la porte du fond d’un pas sûr. A peine elle eut passé la porte, la détective savait que le vendeur avait prévenu à l’aide d’un quelconque bouton Rangel, la tête des el mirano. Si prévisible… camouflé derrière une porte où était marqué cagibis, elle monta l’escalier. En haut une dizaine de personnes armes aux poings l’attendait.

— Bonjour messieurs, est-ce que l’un de vous pourrait prévenir le patron que je souhaite m’entretenir avec lui.

Et se fut l’attente.

Le deuxième étage était en fait une sorte de gigantesque grenier sous le toit de tôle. L’endroit y avait été aménagé confortablement canapé, tables et chaises, armoire à fusils, cuisine, bureau, salle de contrebande d’alcool, armurerie… et j’en passe. Au plafond de quelques velux ne laissait filtrer qu’une lumière grise à côté de lampes fatiguées. Au sol trainait des bouteilles, et cannettes d’alcools, et d’affaires délaissées. Rien ne manquait du luxe moderne, si bien que le lieu aurait pu être agréable si les couleurs n’étaient pas si mornes, froides et obscures.

A côté une vieille pendule incrustée de cuivre et d’email vert sonnait le bruit sourd de son tic-tac, marquant l’attente d’ennuyeuses minutes. Plusieurs des hommes étaient repartis s’occuper de leurs affaires mais parlait bas comme on le fait dans la chambre d’un malade, pendant que trois de leur copain la fixait et la gardait toujours en joug. Notre chère Faith tenta bien des sourires gênés pour entamer une discussion mais rien n’y fait, tel des chiens de garde attendant leur maître, ils attendaient.

Une éternité plus tard, des ordres furent donnés, et notre détective fut guidée jusqu’à une salle du fond, à la lourde porte mécanique.

L’intérieur contrastait totalement avec l’extérieur, c’était une accumulation d’objets d’art, de bizarrerie, de photos et de tableau au point de faire disparaître les murs. Un petit lustre habillait richement l’endroit et l’éclairait accompagné d’une fenêtre sur le mur en face de la jeune femme.

L’homme qui se tenait en face d’elle la fixait dans son lourd fauteuil rembourré de cuir fatigué.

— Vous fumez ?

— Non.

— Tant mieux j’ai horreur de cela. Ça me fait tousser, j’ai les bronches bouchées donc ça m’fais cracher. Une vraie saleté. Vous voyez il y a des inventions qui existent malgré nous, elle font parties des choses, et on peut rien y faire. On aimerait s’en débarrasser, vous comprenez c’est nocif, ça fatigue, ça nous tue à petit feu… ça tue. Une vraie saloperie, je vous dis. On n’aimerait les écraser. Cependant comme toute les petites saloperies, qu’elles sont, elles résistent, comme la vermine. On croit s’en débarrasser et elle revienne. Vous êtes décidément une vraie saloperie. Vous n’imaginez le temps qu’il m’a fallu pour savoir où vous habitez. J’ai voulus faire ça bien, dans les règles. Je suis un homme bien, j’aurais pu faire ça salement d’un coup d’allumette. Mais j’ai fait ça bien. Et maintenant j’ai 7 hommes qui ont disparus, et une saloperie qui s’invite chez moi. Quand pensez-vous ?

— Vous feriez mieux d’installer une ventilation, ou d’ouvrir les fenêtres souvent, ça devrait vous aider à mieux respirer je pense.

— Vous pensez ? Les jointures de ses mains se mirent à blanchir tant qu’il les serrait

— Oh et en faites, vos toutous ne sont pas perdus. Ils vont à peu près bien. Quelques contusions, brûlures, griffures, mais rien de grave. Je pense que vous pouvez les retrouver au poste de police. Je m’excuse mais j’ai tendance à être mauvaise au matin.

Soufflant comme un taureau, il se recula retenant sa rage et redevenant plus calme. Il réussit même à esquisser un sourire. Un sourire mauvais, mais un sourire quand même.

— Ah, bon. Les vilains galopins, j’irais m’en occuper. Merci pour l’information.

— En faites ? Vous n’auriez pas dis 7, je n’en n’ai retrouvé que 5, sans compter celui qui s’est enfui. L’un d’eux aurait-il fugué ? demanda la jeune quelque peu intrigué par ce lapsus.

— Non, juste un autre qui s’est perdu un peu avant. Si vous savez où il est ?

— Oh, à quoi il ressemble ? As-t-il un petit nom ?

— Boommer surnommé « Justin », un peu simplet mais très bon dans son genre.

— J’imagine.

La jeune fille croisa les bras pour se rendre plus impressionnante, mais face à cette caricature de bœuf, elle était presque ridicule. Pourtant tel un chihuahua devant ce bull terrier, elle ne laissa rien transparaître et continuait d’aboyer sans peur.

Pourquoi me viser ? morda-t-elle

— Fini de jouer je suppose.

— C’est amusant deux minutes, mais je suis du genre curieuse. Surtout quand il s’agit de moi.

— « Jammer » Jack Sand

— Ah je m’en doutais. Mais quand même, une histoire vieille de 10 ans, je ne vous pensais pas si hargneux.

— 10 et 4 mois. Vous avouez donc ?

— Non, c’était un accident.

— C’est ce qu’ils disent tous.

— J’étais venu l’arrêter, et je dois avouer que sa fin ne m’a pas arrangé. J’étais venu le faire cracher à propos du vol et du chantage des documents « Erebis ». Vu la tournure je n’ai même pas été payé.

Un jeu de colère et de respect se mêlait dans un cocktail des plus étrange. Un œil extérieur n’aurait pas compris la relation de respect que s’échangeaient les deux ennemis. Pour Faith, il s’agissait un chef de gang comme il n’y en a presque plus, ceux qui encore un peu d’honneur et éducation, et ce malgré leurs dernières choix de business. Elle appréciait travailler de temps en temps pour eux si ça pouvait empêcher ces jeunes sans foi ni loi de s’imposer. Si il s’agissait d’un autre, elle aurait discrédité, humilié, massacré pour avoir osé s’en prendre à elle.

Mais là, c’était différent. Elle voulait que cette histoire se règle bien. Enfin elle l’espérait.

— Les gens n’ont dû le respect du travail, ils ne tienne plus parole. N’est-ce pas ?

— Et comme je vous l’avais promis à l’époque, aucun mal ne lui a été fait.

D’un coup, son interlocuteur bondit en froissant les documents qu’il avait en mains et hurla.

— ET VOUS N‘AVEZ PAS TENU PAROLE !! C’ÉTAIT MON HOMME ! SA VIE M’APPARTENAIT !

Faith d’un calme olympien se contenta de le fixer. Au fond d’elle, elle fut malgré tout surprise de l’attachement qu’avait cet homme pour les siens.

Après quelques battements de cœur, les yeux dans les yeux, il se rassit l’air de rien, se rhabillant légèrement les manches.

— Pardon, je suis un peu sous tension en ce moment.

— Pas de problème je connais ça. Il s’est poignardé lui-même.

— MENSONGE ! réagit-il au quart de tour.

Elle se mordit discrètement les lèvres. Trop brusque.

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