Chapitre 3

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Un après-midi, le Général Oléone reçut une convocation urgente du directeur. Sans hésiter, il se rendit immédiatement à son bureau, sachant que les hauts gradés étaient souvent sollicités pour des missions cruciales.

Le directeur, un vieil homme aux yeux sévères, était assis derrière son bureau, partiellement éclairé par la lumière qui filtrait à travers la baie vitrée. Dès le premier regard, on pouvait percevoir l'air de famille entre lui et son fils, Orion, mais son expression dégageait une aura bien plus intimidante.

Sans perdre de temps, le directeur informa Oléone qu'une attaque imminente sur Hora était à craindre, mais qu'elle revêtait une nature particulièrement délicate. Si l'ennemi était de taille, il serait préférable d'envoyer une petite équipe pour éliminer discrètement les agresseurs, évitant ainsi de semer la panique parmi les citoyens. La particularité de cette mission était qu'Oléone devait s'y rendre seul, sans son unité, une perspective qui convenait parfaitement au Général habitué à agir en solitaire.

— Très bien, j'irai seul, répondit-il, sûr de lui.

— Ne sois pas stupide. Tu ne seras pas seul. Tu emmèneras l'arme secrète.

Cette déclaration laissa Oléone sans voix. L'arme secrète, une légende parmi les soldats, un mythe entouré de mystère et de doutes. Personne n'avait jamais vu de preuve tangible de son existence. Les chercheurs en parlaient, mais leur discrétion entretenait le doute chez les combattants. Pendant près de dix ans, la rumeur avait circulé sans mener à quoi que ce soit de concret. Oléone avait toujours imaginé que les scientifiques d'Eirism étudiaient la création d'une arme redoutable, tellement puissante qu'elle représenterait un danger pour tout le monde si son existence était révélée. Jamais il n'aurait pensé que cette arme légendaire serait un jour au centre de ses missions.

Malgré ses efforts pour garder son calme, Oléone ne pouvait dissimuler sa réaction face à cette annonce inattendue. Ses yeux trahissaient son choc et sa peur, révélant ses véritables pensées.

— Êtes-vous sûr qu'il est nécessaire d'en arriver là ? Je pourrais les vaincre seul.

— Tu te surestimes. Cette attitude te mènera à ta perte.

Oléone baissa les yeux, sentant l'amertume de se voir reprocher ses compétences professionnelles. Aïe. C’était rare qu’il se remette en question comme cela.

Il remarqua alors des mouvements discrets en face de lui, attirant son attention vers le gouvernant du pays qui lui tendit un petit boîtier muni de deux boutons.

— Son énergie sera bloquée, expliqua Uran. Tu pourras la débloquer en utilisant ce boîtier. Mais attention, tu ne dois le faire qu'à l'arrivée des Eiratiks.

Il remit le boîtier entre les mains d'Oléone, plongeant la pièce dans un silence pesant qu'il avait soigneusement créé. Le Général sentit le poids de la mission reposer sur ses épaules. C'était une lourde responsabilité d'être le premier soldat à utiliser cette arme secrète, et il se devait d'être digne de cette confiance.

— Évidemment, tout cela doit rester secret.

Le regard menaçant laissait peu de place au doute quant aux conséquences en cas de trahison. Oléone se résigna à obéir aux ordres, rangeant le boîtier dans la poche de son pantalon. Il quitta le bureau, déterminé à accomplir cette mission qui pourrait bouleverser le destin de son pays.

Une fois la porte du bureau refermée derrière lui, il prit une profonde inspiration, comme si l'air à l'extérieur contrastait avec la lourdeur qui emplissait la pièce. Une sensation de soulagement l'envahit, mais il passa le reste de la journée dans l'appréhension. La peur de découvrir ce qu'était réellement l'arme secrète n'était pas étonnante. L'inconnu pouvait être terrifiant, sortir de sa zone de confort était risqué et pourrait compromettre le succès de sa mission.

Ce n'est qu'à la tombée de la nuit qu'il trouva enfin l'occasion de partager ses pensées avec son camarade de dortoir.

— J'ai une mission cette nuit, annonça-t-il d'un air préoccupé.

— Et alors ? Ce n'est ni la première ni la dernière.

— Mais Uran m'a ordonné d'utiliser l'arme secrète.

Le visage d'Orion se figea, témoignant d'une crispation. Son regard se perdit dans le vide, comme si les paroles d'Oléone l'avaient perturbé. Ce changement de comportement ne passa pas inaperçu pour Oléone, qui nota cette réaction étrange.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Rien. C'est juste bizarre.

— Tu sembles en savoir plus.

À cette réponse, Oléone ne put s'empêcher de soupirer longuement, exaspéré par le manque d'attention de son camarade qui semblait avoir perdu le fil de la conversation. C'était un trait récurrent chez le fils du directeur, facilement distrait et souvent frustrant pour son entourage qui devait se répéter constamment. Malgré tout, Oléone reprit son calme et répondit avec sagesse.

— L'arme secrète, insista-t-il.

— Je n'en sais rien du tout.

Comprenant que son camarade était dérangé par cette discussion, Oléone n'insista pas davantage pour ne pas le mettre mal à l'aise. Il savait qu'il devait faire preuve de tact et de patience avec lui. C'était dans leur relation qu'il pouvait montrer sa véritable personnalité : quelqu'un de bienveillant, doux et attentionné.

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