Chapitre 8
Un jour plus tard, en soirée, alors que le Général s’entraînait à l'écart des autres soldats, il fut rejoint par la Lieutenante.
— J'ai le code.
— Allons-y.
Il se précipita vers la sortie sans donner d'explications, laissant sa partenaire perplexe.
— Comment ça, allons-y ? Allons-y où?
— Nous allons enfin obtenir des réponses à nos questions.
Elle accepta finalement de le suivre, malgré ses doutes persistants. Ensemble, ils marchèrent rapidement vers la fameuse porte blindée, située à l'autre bout de l'organisation. Sur le chemin, qui semblait interminable, elle essaya de comprendre le plan.
— Que ferons-nous une fois passés la porte?
— Nous verrons bien.
— Ce n'est pas logique de foncer tête baissée. Si on se fait prendre, nous sommes perdus!
Indifférent aux conséquences pour sa carrière, il ignora ses inquiétudes et persista dans son intention de découvrir ce qui se cachait derrière cette porte. Il était prêt à risquer sa carrière sur un coup de tête.
Elle n'avait pas vraiment confiance en lui, sachant que leurs actions étaient dangereuses. Cependant, sa curiosité l'emportait sur ses craintes. Elle veillait à ne pas le perdre de vue pendant qu'ils avançaient. En chemin, il lui expliqua brièvement le plan.
— C'est simple, nous entrons et si nous risquons d'être repérés, tu nous téléporteras dans une salle d'entraînement.
Enfin, ils atteignirent leur destination, se tenant face à la grande porte impénétrable. Son regard confiant se tourna vers elle, et sans perdre de temps, elle s'avança rapidement vers le boîtier pour entrer le code. Une lumière verte apparut, suivie d'un son, et la porte s'ouvrit.
Ils avancèrent avec des mains tremblantes, mais à peine avaient-ils fait quelques pas qu'ils entendirent des bruits de pas et des voix. Coincés, ils se retournèrent et s'abritèrent dans l'angle du couloir. Trois scientifiques passèrent devant eux sans les remarquer. Sans hésiter, ils tournèrent à gauche et, après quelques virages, découvrirent plusieurs salles.
Des bruits provenant d'une de ces salles les alertèrent, indiquant la présence d'autres individus. Ils décidèrent de rester cachés derrière un mur en angle droit, Oléone adossé au ciment et Athesy se tenant derrière lui.
Deux scientifiques, encore en tenue de protection avec des gants en silicone et des masques transparents couvrant leurs yeux, sortirent de la salle en traînant un corps inanimé à moitié dénudé. Le corps était recouvert de bandages sur la poitrine et l'entrejambe, témoignant de marques et de plaies béantes. La maigreur extrême révélait les contours osseux à travers la peau, révélant une souffrance passée.
En voyant ce corps traîné sans vie, les larmes montèrent aux yeux d'Athesy. Pendant ce temps, Oléone fixa le visage du corps avec une attention particulière. Soudain, ses yeux s'écarquillèrent, sa respiration se coupa. Il reconnut les traits de Néia. C'était bien elle.
D'un simple regard, il indiqua à sa camarade de les emmener loin de cet endroit.
De retour dans la salle d'entraînement, l'atmosphère était lourde. Le duo était choqué par ce qu'ils avaient vu. Le Général suggéra de prendre une nuit de sommeil pour agir avec plus de clarté, tentant de minimiser l'impact de cette découverte.
Il laissa Athesy seule dans la pièce et se précipita dans son dortoir. Brusquement, il ouvrit la porte et la referma violemment, réveillant son colocataire endormi en sursaut.
— Ils torturent Néia !
Son camarade, encore somnolent, était déconcerté et lança un regard interrogateur. Mais Oléone continua à s'emporter.
— Elle a des cicatrices sur tout son corps ! C'est Néia, l'arme secrète !
Orion grimaça, essayant de se réveiller complètement pour comprendre, mais il ne parvenait pas à saisir de quoi il parlait.
— De qui tu me parles ?
— J'ai vu Néia et elle a des cicatrices sur tout son corps. Ça prouve qu'ils la torturent.
— Où l'as-tu vue ?
— Ça n'a que peu d'importance. Ce qui compte, c'est ce que j'ai vu ! Les scientifiques la torturent et Uran doit être dans le coup, affirma-t-il en faisant les quatre cents pas dans la chambre, réfléchissant à ce qu'il venait de découvrir et à ce qu'il allait faire à l'avenir.
— Mon père ne ferait jamais une telle chose. Elle a dû avoir ces cicatrices avant d'arriver à Eirism.
— Elle avait des plaies encore récentes, certaines en sang, d'autres en pleine cicatrisation. Et puis elle était inconsciente et toute maigre, répliqua-t-il, continuant de marcher en rond. Ils la traitent comme...
— Ce qu'elle est, acheva l'autre, regrettant déjà ses paroles.
Oléone s'immobilisa, puis se retourna lentement vers son interlocuteur qui semblait se défendre avant qu'une tension n'apparaisse.
— C'est bien toi qui m'as dit qu'on devait se méfier d'elle.
— Alors je ne vaux pas mieux qu'elle au vu de ce que j'ai fait il y a une dizaine d'années, répondit-il, créant ainsi un froid entre eux.
Un silence pesant envahit la chambre, marquant l'échec de leur échange. Le Général se retira dans la salle de bain pour faire sa toilette, puis il se glissa dans son lit sans un mot. La nuit fut difficile pour les deux hommes, leurs pensées les empêchant de s'endormir, mais aucun n'osa briser le silence.
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