All falls down (1ère partie)
Orion profitait d'une après-midi de détente, la mer était trop belle que pour ne pas y faire un tour. Il aperçut Keiko qui marchait sur la plage. Au moins, elle avait l'air d'aller un peu mieux. Il continuait à nager et attendait un regard de sa part pour rappliquer aussitôt.
Il n'eut pas à attendre longtemps avant qu'elle ne lui fasse signe. Il évita de faire un plan de son discours, puisqu'au final il savait qu'il ne s'y tiendrait pas. Mais il était heureux. D'être là, d'être avec elle. En espérant qu'elle n'allait pas de nouveau l'exaspérer en deux minutes.
- Comment te sens-tu ?
- Mieux, toujours faible mais mieux. Grâce à toi d'ailleurs.
- Bien, c'est un début. Mais tu vas devoir retrouver des forces rapidement et je t'enseignerai comment, non pas survivre mais vivre ici.
- J'aimerais savoir c'est quoi le piège ? Pourquoi parles-tu de vivre ici ? Nos parents ont tout les moyens nécessaires pour nous retrouver rapidement. Cela fait quatre jours maintenant, ce n'est plus qu'une question d'heures.
- Et bien... je pense que tout est plus compliqué que tu ne le crois... De quoi te souviens-tu exactement ?
Keiko lui expliqua ses rares souvenirs, le réveil brutal et concernant la soirée, celui qui revenait sans cesse. Elle essaya d'y mettre un maximum de détails même si tout était encore si flou. Elle évita juste de lui parler de son visage qui ressortait au milieu des autres. Elle ne savait pas trop si son visage apparaissait parce qu'il était son sauveur ou si cela avait une autre signification.
Orion l'écoutait attentivement et finit par avoir la certitude qu'elle avait un problème bien plus profond qu'un stress post traumatique. Elle était dépendante de tout ce qui pouvait lui faire oublier sa vie.
Mais pourquoi ? Elle était riche, belle, jeune, tout pour être heureuse. La fête permanente était normale à leurs âges. Mais Keiko en abusait au point de ne jamais en garder de souvenir. Elle ressentait sûrement un mal-être bien ancré et essayait de fuir une réalité qu'elle ne pouvait plus supporter.
Son envie de la connaitre autrement prit le pas sur sa raison.
- J'ai l'impression que tu te sens perdues. Et je ne parles pas d'ici. Quel est ton intérêt à être en permanence dans un état secondaire ? Je t'ai parlé hier de bénédiction et je pense qu'ici tu vas pouvoir te désintoxiquer.
- A quoi ça sert de dire ça alors que tu sais comment je vais réagir ? Tu t'es permis de me faire la morale hier et tu te permets de me juger aujourd'hui ! D'ailleurs qui es-tu toi-même ? Je ne sais même pas ce que tu faisais avec nous ! Tu n'es pas de notre monde, tu devrais me remercier de te laisser fréquenter mes connaissances. On ne s'est jamais adressé la parole alors pourquoi étais-tu là ? C'en est presque à se demander si tu n'es pas responsable du naufrage tellement tu évites d'en parler !
Orion accusa le coup mais ne se laissa pas abattre. Finalement, elle l'impressionnait, en quelques heures la rage lui était revenue. Il espérait juste que ce n'était pas celle du désespoir.
- Pourquoi on se dispute ? Je ne sais pas... On se dit des choses qui nous font mal et pourtant... on ne peut se le permettre pour l'instant. Alors oui, je ne suis pas vraiment de ton monde. Oui, certaines choses de la nuit du naufrage m'intriguent et pourtant je ne t'en parlerai pas pour l'instant. Je souhaite te connaître mieux das un premier temps car c'est la meilleure solution pour pouvoir nous entraider.
- Laisse moi rire. Tu m'as bien dit que tu t'en sortais sans moi, non ? Alors c'est quoi ton but ? Je crois que je suis coincée avec toi...
- Calmes toi Keiko. J'ai essayé de rester indifférent mais tu prends tout de manière si personnelle. Je sais que nous allons avoir beaucoup de choses à nous dire.
- Alors commence par le naufrage. Qu'as-tu fait ?
Orion repris son souffle. Il s'attendait à ce qu'elle ait un caractère dur et hautain. Qu'elle le considère comme responsable de son malheur était somme toute logique. Le simple fait d'être présent faisait de lui le coupable idéal à accabler de reproches
- Rien ! Tout d'abord tu dois savoir que tu es comme une drogue pour moi.
- Laisse tomber, on se trouve dans une situation de merde et tu ne trouves rien de mieux à foutre que de me faire une déclaration ?
- C'est nécessaire, crois-moi. Si tu veux comprendre un minimum cette situation, je dois passer par là.
Ils étaient perplexe, tous les deux. Orion n'avait à aucun moment imaginer lui parler de ses sentiments aussi vite. Keiko de son côté ne comprenait absolument pas l'intérêt de son histoire. Ce n'était pas le premier gamin sur qui elle faisait cette effet. Elle connaissait son pouvoir d'attraction, qu'il soit physique, financier ou autre. Et savait l'utiliser ! Le monde était à ses pieds. Alors quelle différence cela pourrait faire à sa situation actuelle d'avoir un prétendant supplémentaire ? Pourtant, il n'avait pas l'air stupide, alors quel était réellement son but ? De plus, il avait osé lui tenir tête à plusieurs reprises tout en sachant qui elle était !
Malgré son égocentrisme, elle était tout de même intriguée. Et puis, ce n'est pas comme si elle avait le choix. C'est lui qui tenait les rênes de leur survie, elle n'était ni en état ni capable de se passer de lui pour l'instant. Et pour la première fois de sa jeune vie, elle finit par lâcher prise. C'est tout de même sur un ton cassant qu'elle lui répondit.
- Et bien soit. Racontes moi ton histoire, ce n'est pas comme si j'avais autre chose à faire pour l'instant.
- Je te remercie. Si je suis ici, c'est à cause de toi. Tu es la drogue à laquelle je suis accro et je te veux tellement...
(A suivre)
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