All falls down (2ème partie)

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"Mon père est un informaticien plutôt doué, mais au 20ème siècle, les geeks n'étaient pas vraiment bien considérés. Comme le cliché bien connu à cette époque, il restait enfermé chez lui et passait ses journées sur son ordinateur et ne voyait personne. Pas d'amis, pas de sorties, juste son clavier et son écran pour lui tenir compagnie.

Évidemment, plus il se renfermait plus il développait ses connaissances. Il a été engagé dans une très grosse société, a gravit les échelons. Il était devenu indispensable mais n'avait pas suffisamment de caractère pour devenir directeur ni même chef de service. 

En dehors de son travail, sa seule occupation concernait la programmation. Il codait encore et encore.

C'est alors que ma mère entre dans la danse. Directrice marketing de cette société, elle avait un faible pour ce petit informaticien timide. Elle l'épousa mais surtout vit la potentiel de celui-ci.

Elle l'a convaincu de travailler à son compte. Il créait ses programmes et elle s'occupait de les vendre. Et tout fonctionna au delà de ses espérances. Il avait toujours un temps d'avance sur ce qu'allait devenir le monde virtuel.

Il codait, elle vendait les droits à coup de millions.

C'est alors que je suis né. Pour des raisons personnelles, ils ont décidés de m'éduquer de manière conventionnelle et pas comme celui du monde dans lequel ils venaient d'entrer.

Les années ont passés et l'arrivée des smartphones a été l'apothéose. Tu n'imagines pas le nombre d'applications que tu utilises et qui ont été créés par mon père. 

Je te passe mon enfance mais j'ai réussi mon parcours haut la main et mes parents ont décidés de me lancer dans la haute société.

Tu disais que je ne suis pas de ton monde et bien oui, ce n'est pas par ma fortune familiale que je me suis retrouvé dans cette université. J'ai bossé pour y arriver.

Mais mon arrivée dans votre sphère m'a littéralement dégoûté. Comment ceux qui se considèrent comme l'élite peuvent-ils être si pitoyable ? Imbus d'eux-mêmes, aucunes connaissances du monde, ni même des choses simples de la vie. 

Et aujourd'hui, tu peux te rendre compte que tout ne se résumes pas à faire la fête, boire de l'alcool et se droguer en sortant ta carte de crédit et ton décolleté pour te sortir de toutes les situations.

Tu me dis que tes parents vont nous retrouver. Tu as sans doute raison mais c'est bien la ton problème. Enfin le votre, à ton monde, c'est d'appeler vos parents à votre secours à la moindre contrariété.

Enfin pour en revenir à mon arrivée chez vous, je n'ai pas vraiment eu le choix que de m'intégrer au mieux. Et petit à petit, j'en suis venu à faire la connaissance des pires de tous : les héritiers de troisième ou quatrième génération. Toi et tes amis. Encore pire que tous les autres.

Et pourtant, lorsque je t'ai vu... j'ai perdu le contrôle. Imagines toi à ma place. Avoir un coup de foudre pour une personne dont tu détestes tout. Quel supplice !

Depuis le premier jour, je n'ai plus jamais réussi à enlever ton image de ma tête. Tu hantes mes pensées en permanence. J'ai pourtant tout essayé pour t'oublier. Je sais à quelle point tu es détestable et j'ai quand même tout fais pour pouvoir me rapprocher de toi.

Petit à petit, j'ai pris des options similaires aux tiennes, j'ai commencé à fréquenter certaines personnes proche de toi, sortir avec eux et supporter leurs arrogances juste pour pouvoir te contempler.

Et il y a un mois, j'ai entendu parler de cette sortie sur un yacht de luxe. Un mois en pleine mer avec ta présence. Etre entouré d'une trentaine d'abrutis est bien trop dur à supporter mais je n'arrivais toujours pas à te laisser quitter mon esprit, donc j'ai réussi à me faire inviter.

Pourtant, je n'ai jamais pu me résigner à te parler. En même temps, comment j'aurais pu ? Tu es en permanence défoncée...

Maintenant, j'en ai tellement assez de réfléchir à tout ce que j'aurais pu être si je ne t'avais connu. J'ai besoin de te dire à quel point je t'aime.

Je sais que tu te demandes toi aussi ce qu'il s'est passé sur l'Atlantis, mais de là à m'accuser... Tu as dépassé les limites et il est temps que je te dise d'aller te faire voir.

Tu crois que tu peux retirer ce que tu as dit ? Mais merde, ça ne marche pas comme ça. Pas avec moi.

Tu m'as raconté tes vague souvenirs de la nuit du naufrage et vu ton état à ce moment, tu as raté beaucoup de choses. Parce que ce n'était pas sûrement pas accidentel.

Alors maintenant, tu ferais bien d'abandonner ton arrogance et me remercier de t'avoir sauver. Pour la deuxième fois d'ailleurs...

Et si ça ne te convient pas, alors il est temps de se dire au revoir !"

Keiko avait le regard noir, la haine pouvait se lire à travers chaque parcelle de son visage. Jamais elle ne s'était sentie aussi humiliée. Elle avait réussi à écouter jusqu'au bout mais le ton sarcastique qu'elle prit ne présageait rien de bon.

 - Quel belle déclaration d'amour. Vraiment, je te félicite. Mais dis toi bien que quand tout sera fini, moi j'irai bien mais toi... pour toi, tout s'écroulera.

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