13. Une fille du pays.

3 minutes de lecture

13.     Une fille du pays

 

Simon et Adeline, les parents de Gaétan, accueillirent les trois jeunes gens frigorifiés.

Adeline pris Madison dans ses bras, cette dernière se laissa aller, comme elle le faisait, petite, dans les bras de sa tante Mathilde. Elle appréciait Adeline, qui s’était toujours montrée très maternelle avec elle.

— Tu es frigorifiée Madison. Tu n’as pas envie de prendre un bon bain pour te réchauffer ?

— Je n’ai pas trop envie de mettre les autres en retard ; ils doivent avoir faim ; il est quatorze heures, nous étions censés manger à midi.

Simon intervint,

— Ne t’inquiète pas, ils sont déjà avalés cinq saucissons secs et un demi cubi de rosé ! Ils ne sont pas morts de faim. Mais toi, tu dois avoir faim, non ? Sauf si ce que tu as appris te coupe l’appétit.

Timidement, Madison leur demanda,

— Et vous ? Vous deux ? Ça vous fait quoi d’apprendre qui je suis ?

Adeline lui répondit en prenant son visage dans ses mains,

— Tu es Madison, la petite amie de notre fils, celle qui le rend heureux. Point.

— Mais, ça risque de jaser dans le coin, non ?

Simon secoua la tête et lui répondit,

— Eh bien, on dira aux esprits chagrins que c’est ton sang qui t’a conduit vers notre fils, tu as senti ton côté ardennais ! Et pour moi, avec cet élément-là en plus, tu pourras fermer le clapet à certains ; tu es une vraie fille du pays !

Madison rigola ; elle en avait déjà parlé avec son « beau-père » ; elle avait des craintes  par rapport au fait de ne pas être acceptée par les « locaux » si Gaétan et elle, s’établissaient dans le village d’à côté en ouvrant une  clinique vétérinaire. Il lui avait parlé de l’esprit parfois fermé de certains face aux « gens d’ailleurs » et l’avait invité à venir plus souvent dans le village, afin qu’elle soit « connue » et acceptée avant la fin de leurs études. Avec un sourire en coin, elle lui répondit,

— Oui, mais qu’à demi !

— Arrête Madison, nous verrons bien comment Victor décidera de traiter cette affaire-là avec toi, en attendant, Chloé te voit comme sa sœur, et pour nous, rien n’a changé !

Gaétan les interrompit,

— Bon, on mange quand ? J’ai une faim de loup ! Madi, viens déposer tes affaires dans ma chambre.

Il prit la main de Madison et l’entraîna à l’étage. Il lança, à ses parents,

—  On arrive dans pas longtemps.

Les parents de Gaétan sourirent et indiquèrent aux autres jeunes présents qu’ils pouvaient commencer les cuissons.

A l’étage, Madison s’étira longuement puis Gaétan la prit dans ses bras et la serra contre lui. Au creux de son oreille, il lui dit,

— Madison, j’ai eu si peur pour toi. Pourquoi t’es partie toute seule dans le froid ?

— Je ne sais pas, je n’ai pas réfléchi.

— Mais qu’est-ce qui lui a pris de te l’annoncer comme ça, aussi !

— Je ne sais pas s’il y avait une autre façon de me l’annoncer, Gaétan…

— En présence de quelqu’un d’autre au moins, histoire de te soutenir.

— Le principe du secret de famille, c’est que c’est secret…

— Là, il est éventé le secret !

Il soupira,

— Mais toi, comment ça va de savoir qui est ton père ?

— Je ne sais pas, c’est encore trop irréel, j’ai l’impression d’être dans un mauvais rêve. Je pourrais peut-être te répondre après avoir dormi dessus. Là, je n’ai plus envie d’y réfléchir, j’ai envie d’être avec toi, avec les amis. Je n’ai plus envie d’en parler, je dois digérer ça à mon rythme, dans mon coin.

— Ok, je te fous la paix avec ça alors. On va manger ?

— Oui, j’envoie juste un message à Christophe et je descends.   

— Tu vas le lui dire ?

Elle leva la tête vers lui, en écarquillant les yeux,

— Ok, je n’en parle plus, tu gères, ma belle !

Elle sourit, rédigea le message puis laissa son téléphone portable sur la table de nuit avant de descendre manger avec les autres. Elle avait faim.


*** 

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Dolhel ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0