Confinement / Mardi 17 mars
Cette nuit, j'ai rêvé que j'allais à une ciné-conférence en Australie avec une ancienne camarade que je n'ai plus vue depuis près de quatre ans. Deux autres amies à elle (qui n'existent probablement même pas dans la vraie vie) nous accompagnaient. L'une des deux – une petite blonde à l'air renfrogné – se prenait pour un koala et insistait pour que je la porte. En vérité, j'en serai incapable, mais dans le rêve, j'ai cédé au caprice.
La salle du cinéma était bondée et les trois copines m'ont fortement incité à sécher la conférence pour les accompagner à la plage. J'étais sûre de connaître le chemin et je voulais absolument me rendre utile, alors je leur ai proposé de me suivre. Du moins, à celles que je ne portais pas.
Le cinéma était juché au sommet d'une colline et donnait vu sur la mer. Une piste sinueuse en sable fin semblait conduire jusqu'à la côte. Pourtant, en descendant, nous nous sommes retrouvées à errer dans d'étranges ruines : d'antiques murs de pierres grises décorés de halos bleus aux allures futuristes. Des serpents venimeux se faufilaient entre nos jambes et nous nous précipitions en tous sens pour échapper à leurs morsures.
De fil en aiguille, nous avons pénétré dans la maison d'un homme mort, écroulé sur son fauteil au milieu du salon, dont la moitié des murs manquaient. Le macchabée collectionnait apparemment les automates de maison hantée et, chaque fois que nous franchissions le seul d'une pièce, un colwn ou une sorcière nous surprenait avec effroi.
Passés le dédale des ruines, le péril des serpents et la maison hantée, nous avons enfin atteint la plage tant convoitée. Et alors, je me suis réveillée.
Putain de store défoncé ! Il fallait que je le casse au deuxième jour du confinement... Moi dont la lumière du jour brise instantanément les songes...
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