Chapitre douzième
Gortac n’avait pas menti quand il avait promis à Godric une forte somme. Sans aller jusqu'à dire que les sorciers furent couverts d’or, le montant de la récompense leur parut astronomique. Non, Gortac ne racontait jamais de salades. Par contre, il omettait souvent des choses, et si Godric se doutait d’un coup fourré, il n’en crut ni ses yeux ni ses oreilles lorsque le dénommé Ragnuk le remercia en personne. Gortak laissait entendre à qui le voulait bien qu’il n’aimait pas le nouveau prétendu roi des gobelins, mais travaillait pour lui en sous-main. Une attitude prudente et maligne qui lui valait aujourd’hui de figurer parmi les meilleurs soutiens du monarque. Et donc de se trouver en bonne place dans leur futur royaume.
Les gobelins comptaient s’enterrer au cœur de Londres, caché au milieu des moldus. Une idée qui se répandait comme une traînée de poudre dans toute la communauté magique à cause des persécutions dont se rendaient coupables ceux-ci à l’égard de toute personne ou créature suspecte. Pour le moment, Godric se contenterait de faire ce qu’il pouvait, à son échelle. Sa part en poche, il comptait bien remplir ses obligations, s’occuper de Gwendoline, d’Arthur et de sa famille.
— Que comptes-tu faire, Rowe ?
— Helga n’en revient toujours pas de la folie qui s’empare du pays. Elle veut créer un endroit où les jeunes sorciers seront en sécurité. Pour l’instant, elle va m’aider à remettre le vieux manoir de ma famille en état.
— Et toi, Halvard ? Maintenant que tu as obtenu une baguette.
— Je pensais m’installer ici, en Angleterre. Mais je crois que je vais essayer de retrouver la trace de mes parents, découvrir d’où je viens.
— Nos chemins vont donc se séparer.
— Pour un temps, du moins, ponctua Rowena avec un sourire.
Les trois jeunes se saluèrent avant de se séparer. Ulrich les avait déjà quittés, sans demander son reste.
Sur le chemin du Chaudron, Godric songea que cette aventure, bien que courte, l’enrichissait de bien des façons. Les nouvelles rencontres, les retrouvailles et les adieux sont autant d’expériences qui forgent le caractère, parfois le destin. Il songea à ses deux élèves. Qu'allaient bien pouvoir devenir ces deux gamins dont il assumait à présent l’enseignement ? Qu’importe, il savait qu’il ferait de son mieux, leur transmettrait son savoir. Le suite de leur vie ne dépendait pas de lui, ne lui appartenait pas.
Fin de la première partie.
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