« Un message urgent pour l’Empereur ! »

L’émissaire entra dans la salle du Conseil et se rendit auprès du chef de l’État. Il lui remit une missive que celui-ci ouvrit sans attendre. À mesure qu’il prenait connaissance du contenu de la lettre, son expression devenait de plus en plus soucieuse. Lorsqu’il acheva la lecture des nouvelles du front, il croisa les regards inquisiteurs de ses conseillers.

« Le royaume a mené une offensive d’envergure, déclara-t-il, et a désormais en sa possession l’ensemble des territoires du Nord. »

À ces mots, une grande agitation s’empara de la salle. Tous ceux présents autour de la table échangeaient leurs points de vue, à grand renfort de mouvements et d’exclamations, dans le désordre le plus total. L’Impératrice se leva pour réclamer le silence. Sa seule intervention suffit à ramener le clame dans la salle ; elle était de ces gens qui, tout en étant discrets dans leur quotidien, faisaient montre d’une grande maîtrise de soi et savaient faire preuve d’autorité dans l’adversité. Elle s’assit une fois l’ordre revenu pour prendre la parole :

« Messieurs, le mieux serait d’examiner la situation de façon posée. »

À cet instant, la porte s’ouvrit de nouveau et un autre messager fit son entrée.

« Je suis porteur d’un pli de la plus haute importance pour Sa Majesté l’Empereur ! »

Il rejoignit le destinataire de la missive et la lui remit avant de se placer avec l’autre émissaire, en attente d’une éventuelle réponse. L’Empereur parcourut les quelques lignes l’informant de l’évolution de la situation militaire. Il ne dit mot dans un premier temps mais son expression n’augurait rien de bon.

« Le Conseil est suspendu jusqu’à demain. » annonça-t-il finalement.

Sa femme le regarda d’un air inquiet. Ce qu’elle lut dans ses yeux confirma ses doutes. La partie s’annonçait plus ardue que prévu. Alors que les conseillers quittaient la salle, l’Empereur ajouta :

« Et convoquez le Lieutenant ! »