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« La mission d’aujourd’hui sera un test, annonça le sergent, mais son importance reste capitale. Nous avons entendu parler de plans secrets que les royaux auraient mis en place afin de remporter plusieurs batailles décisives dans un bref délai. Notre objectif sera donc de nous en emparer, et ce sans éveiller leur méfiance. »

Les trois recrues face à lui échangèrent un regard. La tension et le sérieux se lisaient sur leurs traits. Ils préparaient leur intervention depuis quelques heures déjà, discutant chaque détail et envisageant toutes les possibilités. Quand on les avait choisis, ils avaient eu la même réaction stupéfaite, cependant chacun avait à cœur de se montrer à la hauteur de la tâche qui les attendait.

« Bien, conclut l’officier, il est temps d’y aller. Soldats d’élite Saitō, Tanaka et Kostrevski, suivez-moi. »

Kiyonari, Sei et Vladimir se levèrent, et quittèrent la tente à la suite de leur supérieur pour se rendre à l’écurie du camp. Là, ils choisirent des Ipsa du modèle agile pour leur rapidité avant de se mettre en route. Une fois passées les dernières tentes, ils partirent au galop. Ils disposaient de peu de temps avant la tombée de la nuit pour mener à bien leur opération. Tandis qu’ils traversaient un terrain irrégulier, Vladimir prit la parole :

« Pourquoi nous envoient-ils effectuer cette mission alors que nous faisons encore nos preuves à l’Armée ?

-L’idée vient des hauts gradés, expliqua le sergent, ils ont décidé qu’il était temps que les recrues soient vraiment évaluées, afin de vérifier que la relève est adaptée à son rôle. En ce moment, d’autres parmi vos camarades de promotion effectuent diverses missions pour les mêmes motifs. Et il y a aussi une autre raison, plus prosaïque… »

Il parut hésiter. Sei esquissa un sourire et continua pour lui :

« Les services secrets sont assez occupés pour l’instant. Leur enquête pour démanteler le complot en est au point mort, et si on ajoute à cela quelques quêtes annexes, ils n’ont plus vraiment le temps de s’amuser sur le terrain.

- Comment savez-vous ça ? s’étonna l’officier.

- Il a ses sources d’informations, sourit Kiyonari, et des relations judicieusement placées.

- À t’entendre, s’amusa son ami, on dirait que j’ai un réseau d’espionnage à mon service.

- Pas vraiment, mais à partir du moment où tu fais partie du cercle très restreint de ceux qui peuvent interagir naturellement avec les Chasseurs…

- Tu exagères un peu. Un jour, je te raconterai comment nous avons fait connaissance, et tu verras que rien ne nous destinait à bien nous entendre. »

Ils échangèrent un regard entendu, tandis que Vladimir les considérait avec curiosité.

« Tu voudras bien me le dire aussi ? demanda ce dernier.

- Si tu veux. Je pourrai tout vous expliquer une fois que nous serons de retour. »

Après cela, ils gardèrent le silence jusqu’à ce qu’ils arrivent en vue du camp royal. Ils s’arrêtèrent peu avant dans un bois où ils laissèrent leurs Ipsa et changèrent d’uniforme, puis entrèrent dans le cantonnement ennemi. Suivant leur plan, ils se séparèrent, Sei et Kiyonari partant d’un côté et Vladimir et le sergent de l’autre. Les deux premiers se rendirent à la tente de l’un des généraux, dont ils avaient mémorisé l’emplacement sur une carte. Bien que se déplacer sur les lieux réels soit légèrement différent, ils parvenaient plutôt bien à se repérer. En arrivant en vue de leur objectif, ils ralentirent inconsciemment leur pas. Ils s’efforcèrent de garder un air naturel alors qu’ils s’arrêtaient devant les gardes, et Kiyonari prit la parole dans la langue du royaume :

« Nous venons pour la relève.

- Ce n’est pas trop tôt, répondit l’un des soldats, ce qu’on peut s’ennuyer entre deux batailles !

- Bon courage pour votre tour, ajouta l’autre, il fait assez froid aujourd’hui.

- Merci ! » sourit le neveu du Général.

Et les deux hommes partirent. Une fois en poste, Sei lança un regard admiratif à son ami. Il n’aurait pas été capable d’engager la conversation aussi naturellement, et encore moins de répondre à l’encouragement. Tous deux avaient révisé quelques phrases usuelles au cas où, mais son camarade avait l’avantage d’être presque bilingue dans la langue de leurs voisins. Ce dernier répondit par un haussement d’épaules amusé avant de reporter son attention sur les alentours. À partir de maintenant, ils ne pouvaient plus échanger un seul mot, car ils augmenteraient le risque d’être découverts. Ils attendirent un long moment, à essayer de tromper leur ennui et d’oublier le froid, avant de voir arriver Vladimir. Celui-ci entra dans la tente, échangea quelques mots avec le haut gradé, puis ressortit avec lui et s’éloigna vers un autre endroit du camp. Il se faisait passer pour un messager censé le guider à un lieu de réunion avec les autres membres de l’état-major. Quelques instants plus tard, ce fut au tour du sergent d’entrer en scène. Les deux jeunes gens le laissèrent s’introduire dans la tente, redoublant de vigilance tandis qu’il cherchait les plans. De trop longues minutes passèrent. Sei se demandait si l’officier avait besoin d’aide quand un soldat les interpela. Incapable de comprendre ce qu’il demandait, le soigneur sollicita son ami du regard. Kiyonari esquissa un sourire et commença sans hésitation à parler avec l’inconnu. Leur discussion dura quelques instants, puis l’autre s’en alla. Sei ne put réprimer un soupir de soulagement. Son camarade le considéra d’un air légèrement moqueur.

Le sergent ressortit peu après, plusieurs plans roulés sous son bras. Il passa sans leur accorder un regard et se dirigea vers l’extérieur du camp. Les deux jeunes gens attendirent encore jusqu’à la relève suivante, puis quittèrent également les lieux. Ils retournèrent au bois pour rejoindre l’endroit où ils avaient laissé leurs Ipsa. Les autres étaient déjà là et avaient repris l’uniforme impérial.

« Alors, commença Vladimir, tout s’est bien passé ?

- Oui, répondit Sei, il faisait juste un peu froid. Et toi, tu n’as pas eu de problèmes ?

- Non, ça allait. Par chance, le général chez qui je l’ai conduit avait justement envoyé quelqu’un le chercher.

- C’était donc ça… comprit Kiyonari.

- Quoi ? demandèrent les deux autres.

- Le soldat qui est venu tout à l’heure, il disait avoir un message important à transmettre.

- Quoi qu’il en soit, intervint le sergent, mieux vaut ne pas nous attarder ici. »

Ses subordonnés acquiescèrent. Kiyonari et Sei changèrent d’uniforme et tous les quatre repartirent. Une fois qu’ils se furent assez éloignés de la zone de danger, l’officier reprit :

« Je vous félicite pour l’accomplissement de cette mission, grâce à ces plans notre armée va à nouveau prendre l’avantage. Vous pouvez être fiers de vous.

- Nous avons eu de la chance que tout se soit bien passé, dit Vladimir, et j’ai hâte de voir la victoire de l’Empire ! »

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