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« Votre Majesté, je vous apporte une missive de l’Impératrice. »
Le souverain délaissa son travail pour faire signe au messager d’avancer. Il était en train de lire les rapports des précédentes batailles pour déterminer la suite des opérations, et constatait avec satisfaction que son armée reprenait l’avantage.
L'émissaire lui donna la lettre puis se tint en retrait dans l’attente d’une éventuelle réponse. Après avoir ouvert l’enveloppe, l’Empereur parcourut attentivement le message. Son expression devint soucieuse, il demeura songeur quelques instants après avoir terminé sa lecture. Sa femme le tenait au courant de la situation à la cour, et l’informait que celle-ci s’était singulièrement compliquée depuis son départ pour le front. L'insécurité ambiante gagnait en force, notamment à cause de divers événements inexpliqués tels que des disparitions ou des lettres de menaces. Bien qu’elle ait été préparée à ce genre d’affaires, Sae lui demandait conseil car elle peinait à maintenir l’ordre.
Roman retint un soupir. Il avait beau trouver son rôle passionnant, gérer un état en guerre ne s’avérait pas toujours agréable. Au moins, pour une fois la solution à ce problème lui paraissait simple. Puisque les conjurés profitaient de son absence pour étendre leur influence à la cour, il suffisait qu’il revienne pour les inciter à plus de modération. Cela ne les arrêterait pas mais il aurait davantage de contrôle sur leurs agissements. De plus, il n’était pas nécessaire qu’il demeure à l’Armée, car celle-ci avait de nouveau l’ascendant sur ses ennemis grâce aux talents de stratège de son chef militaire.
Il s’adressa à l’envoyé :
« Allez chercher le Général, et dites-lui que j’ai à lui parler d’un sujet d’importance.
- Bien, Votre Majesté. »
L'homme s’inclina puis partit. L’Empereur considéra la lettre de sa femme et murmura :
« Si seulement cette guerre pouvait vite s’achever. »
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