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Il eut la sensation de tomber pendant longtemps. Il se réceptionna durement sur un sol de pierre froide. Immédiatement, une odeur lourde de sueur et de désespoir vint l’oppresser. Ses yeux s’accoutumèrent à la semi-pénombre autour de lui. Il se trouvait dans un couloir aux murs épais, balisé de torches mourantes. Les autres avaient disparu. Il devina que tous avaient été séparés, et qu’il s’agissait d’une illusion, mais sonda tout de même les lieux par réflexe. Il lui fallut un instant pour reconnaître l’endroit où il se trouvait. La prison royale, où il avait été enfermé pendant trois mois. Son cœur se serra à lui faire mal et l’odeur âcre des torches fumantes lui donna la nausée.
Ce n’est qu’une illusion. se dit-il.
Il fit un effort pour lutter contre le vertige qui le prenait et commença à marcher. Il devait sortir d’ici. Alors qu’il se dirigeait au hasard dans les interminables couloirs, il pressa inconsciemment le pas. Ces galeries sombres et vides aux pierres poisseuses de souffrance provoquaient en lui un malaise insidieux, et son instinct lui criait de fuir. Il avança de plus en plus vite, et finit par courir de toutes ses forces à travers le dédale morne de murs aveugles. Il aperçut enfin une lumière vive au bout d’un corridor. Il accéléra, à bout de souffle, et s’élança à travers l’éclat.
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