Le pire est à venir

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Après cette soirée d'anniversaire riche en émotion, ce matin, je n'ai pas le coeur à discuter avec John, celui-ci devait ramener Carla et Sabine (ma nièce) chez elles, il est rentré très tard et je n'ai pas eu le courage d'avoir la discussion avant d'aller dormir. Je suis encore toute retournée. Comment Jean et Hugo peuvent faire comme si de rien était, sous le nez de John ? C'est dingue.
Et comment, moi, est-ce que je peux dire ça ? Il y a encore quelques jours, je ne me sentais coupable de rien et toute cette situation m'excitait. Je me sens si mal. Je marche jusqu'au salon espérant aucun bavardage, John boit son café dans le canapé en regardant les informations.

- Tu as vu chérie ? Me demande alors John.

- De quoi ?

Mon ton est sec et froid, pile à la hauteur de mon état mental actuel.

- Regarde, un journal intime fait le buzz sur internet. Des passages sont retweeter et partager en masse, c'est incroyable ce que les gens aiment être perver, tu trouves pas ?

Je m'assoie pour écouter le présentateur :

"- Un journal, retranscrit sur un blog, déferle la chronique, on suppose que c'est une femme, elle trompe apparement son mari et écrit chaque détails de ces ébats. Le plus intriguant, c'est qu'elle ne cahe aucun nom. Les journalistes relayant cette histoire on d'abord crû à une simple chronique érotique comme il en existe beaucoup. Je vais justement vous lire un passage, attention ce qui va suivre peut choquer les plus sensible et les plus jeunes :

"[...] je me mis à me caresser doucement, en imaginant Jean me toucher, me lécher, me pénétrer... Je mouillais de plus en plus, mes gestes sont langoureux, chaque cellules de mon corps sont comme connectées à mon imaginaire. Soudain, je sens quelque chose de chaud et humide se glisser entre mes cuisses. Des mains puissantes plaquent mes bras sur le matelas. Je gémissais. Jean me regardais me toucher depuis le début [...] "

Je me sens devenir rouge, de colère ? De honte ? Mon coeur s'arrête un instant. Je pourrais me souvenir de ce passage même des années plus tard, comment mon journal peut-il se retrouver à la télé et sur internet ? Je n'écoute plus le présentateur. Je regarde en tremblant mon téléphone. Plusieurs appel de Jean, de Hugo, de mon patron et d'Edouard. J'ai énormément de messages. Edouard rappel à ce moment là, je décroche.

- Allo ?

- Putain ! Katrin tu es sérieuse d'avoir écrit ce genre de chose dégueulasse ? Comment tu as pu écrire notre baise comme ça ?

Je titube et m'écarte de John.

- Je suis désolée Edouard, je ne pensais pas qu'on lirais mon journal, c'était pour moi, c'était personnel.

- Mais je m'enfou ! Franchement tu me dégoutes. Pourquoi tu as mis ça sur internet ? Depuis quand internet c'est personnel ? Bouffone va.

Edouard raccroche brutalement.

Dans mes messages, Hugo m'insulte de tout les noms.

"TU ES SERIEUSE MEUF ? ","GROSSE SALOPE, TU BAISE MON FRERE, MON PERE ET MOI ?","tu mets ça sur internet ? Sérieu ? mais tu me dégouttes. Même celle avec mon père.","Sale chienne !!", "JTE JURE JE VAIS TE BAFFER","Vas-y répond non ??!"

Je me tourne vers John, celui-ci a les yeux rivés sur l'écran. Il ne parle pas et aucune expression ne s'exprime sur son visage. L'espace d'un instant, j'ose espérer qu'il n'a rien compris, et qu'il ignore que tout ça c'est moi. Mais il se tourne vers moi.

- Tu sais Katrin, tu écris vachement bien, tu devrais te lancer là dedans, tu as raté ta vocation.

- John, écoutes je peux t'expliquer... Ce n'est pas moi qui...

- Que je t'écoute ? Tu es sérieuse ? Me coupe-t-il. Tu es une vraie salope, mon père et mon frère ? Vraiment ? Tu pouvais pas me tromper avec le postier ? Ou ne pas me tromper tout simplement ?

- John s'il te plaît, écoutes moi, j'ai fais une erreur. Je peux t'expliquer...

John se lève du canapé et ouvre son ordinateur, mon journal est sur le clavier, John le prends dans les mains.

- Comment tu crois qu'il s'est retrouver sur internet, hein ? Je suis tombée dessus par hasard en rangeant la maison pour ton anniversaire hier. J'ai vu que tu avais écris dedans, je pensais trouver des réponses à ton éloignement, franchement je pensais être prés à tout découvrir, mais j'étais absolument pas près à connaître la pétasse qui me sers de femme. Et bien, ce que j'ai trouvé vallait amplement le coup. Alors comme ça, mon père te baisais et tu adorait ça ? Même lorsque j'étais là ?

Je n'ose plus parler. Je doit être d'une pâleur à faire peur. Je tremble, mes jambes sont comme du coton. Je m'approche de John, coupable comme je ne l'ai jamais été.

- John, je peux m'expliquer...

- M'expliquer quoi Katrin ? Je t'ai tout donné, je voulais faire des enfants avec toi, j'ai acheté la maison qui te plaisais, je travaille sans compter mes heures pour te donné ce confort que tu as toujours connu, je m'inquiéte pour toi, et toi, tu te tapes les membres de ma famille, tu exibes ça sur un journal. Tu le dis dans ton journal "cette situation m'excitait", "je n'ai jamais autant pris mon pieds". Tout ce que j'ai à savoir sur toi et sur l'amour que tu me portes, se trouve là dedans.

John lève mon journal. Il feuillette le dit journal et continue à parler :

- Je t'avoue, que je ne savais pas comment réagir sur le coup, j'étais détruis, abattus. Je me pensais t'en parler et annuler ton anniversaire surprise. Puis je me suis dis que c'était bien trop gentil. L'idée m'est venu juste après ta réaction en rentrant, tu étais mal, tu voulais m'en parler pour soulager ta conscience. Je me suis dis que j'allais mettre le monde au courant de tes talents d'écriture et au passage de ton adultère, je veux que tu te sentes aussi mal que ce que j'ai ressenti hier. Tu remarqueras que le côté malsain et pervers plaît énormément aux gens.

Je prends la main de John. Je pleure presque, je ne peux pas me défendre, il a raison, tout est dis dans le journal. Tout. John retire violement sa main.

- Alors voilà Katrin, j'espère que cela ne va pas t'étonner mais, je demande le divorce. Et tu n'auras rien. Tu m'entends, rien. Je garde tout.

- John, pardon. Ne me quitte pas ! Je t'en supplie.

Il me regarde avec un tel dégoût. Je n'ai pas le droit de lui demander d'excuser ce que j'ai fais.

- Je comprends. Même si tu me pardonnais, ce ne serais plus jamais pareil. Lui dis-je en regardant dans le vide et la voix sombre.

- Comment peux tu même dire, "si" ? D'ailleurs, histoire que tu sois au courant, je me suis tapée ta soeur en la ramenant chez elle. Et tu as raison, c'était super excitant. Je te comprends finalement. J'ai jamais autant de plaisir, elle est incroyable vraiment, vous devriez discuter pour vous filer deux trois filons.

C'est le coup de grâce. L'arroseur arrosé. Je ne peux rien dire. Ce que j'ai fais est bien pire.

- Comment on en est arrivé là ?

Je me tourne face à lui comme pour appuyer ma question. Il me regarde, je peux lire un court instant de la tristesse. Quelques secondes de silence passent avant qu'il ne me lâche :

- Je ne sais pas Katrin, c'est la seule chose que tu ne racontes pas dans ton journal, et personnellement, il y a encore deux jours, tu étais la femme de ma vie.

Je suis vidée. Pourquoi est-ce que j'ai trompé un homme qui m'aimait vraiment ? Pourquoi suis-je aussi perversse...?

John part juste après notre discussion. Il me laisse trois jours pour rassembler mes affaires et partir de la maison. Il dormira à l'hotel durant mes derniers jours ici.

Le soir arrive si vite lorsqu'on est vide de tout. Vous avez déjà vécu ça ?

Je regarde mes nombreux messages, mon facebook est spamé de demandes d'ajouts et de messages concernant le journal sur le blog.
Oui, car il a même pas fallut une journée à internet pour me retrouver en tant qu'auteur.

Je souffle fort, et je fini par pleurer. Siam vient me lecher la main pour me consoler.

- Tu es bien le seul à ne pas me détester.

Siam me regarde et penche la tête.

- Je n'arrive plus à penser mon chien, je me sens sale et seule. Je suis entrain de tout perdre, mon mariage, ma maison, mon travail...

Mon patron m'a appelé, il a même pas une heure pour me dire, je cite "Un tel engouement autour d'un buzz pareil, n'est absolument pas bon pour l'image d'entreprise, et vu votre haut rôle dans la société, l'entreprise est directement menacée [...]". Ils m'ont même conseillés une reconverssion dans l'écriture.

Je vais prendre une douche, peut-être que je pourrais commencer à réfléchir, une fois la tête froide.

Plus tard dans la soirée, je décide d'appeler ma soeur. Je suis perdu et c'est le seul être qui ne m'a jamais fais de sales coups. Celle-ci décroche au bout du troisième appel.

- Je ne souhaite pas discuter avec toi Katrin. Je suis occupée.

- Je suis au courant pour hier soir avec John. Il me l'a dit. Je ne t'en veux pas...

- J'espère bien ! Comment as-tu pu trompé un aussi bon coup que lui ? Et en plus un mari en or ? Je te comprends vraiment pas, franchement.

- Carla. Je te demande pas de jugement. J'ai besoin de ma soeur. Je vais tout perdre. Lui dis-je en sanglotant.

- Comment tu peux pleurer ? C'est toi la méchante ! Son père ? Sérieusement ? J'espère que tu as suffisament jouis et que ça vallait le coup. Au fait, les parents ont tout vu et lu aussi. Ne t'attends pas à avoir du soutiens.

Je ne sais plus quoi lui dire.

- Tu as raison Carla.

Je raccroche. Je suis au pieds du mur.

Mon journal continue de circuler, il est partager, décortiquer en vidéo, les gens en parlent en stories, en message et post. L'angouement ne fais que commencer, ont me demande une suite, des explications, ont corrige mes fautes d'orthographes, on me conseille pour la syntaxe...

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