L'inconnue qui pleure devant moi

11 minutes de lecture

 Il n'y a pas de moment précis où tout s'arrête. Comme il n'y a pas de moment où cela commence. C'est lent et doux. Présent dans chacunes des actions de nos vies. Même rompre, on fini par le faire à deux. Les débuts et les fins ne sont jamais précises. Comme dans ces histoires où les héros vont combattre mille monstres ensemble et te feront tellement voyager qu'à la fin, aucun livre ne te semblera assez bon, assez profond pour pouvoir rassasier le manque créé. Ce goût amer de vide, solitude ou tu vas plonger, à en détester tout le reste.

Ce soir là, il aurait pu être tellement mieux. Mais quand il a commencé parler, c'était déjà fini. Parce que pour lui, ça n'avait jamais vraiment commencé. Il s'est assis sur son lit, mal à l'aise. A fait traîner en longueur me faisant mal. Je n'écoutais pas ses histoires superficielles car j'aurais aimais qu'il puisse se focus sur nous, mais même là il était décevant. Ne pensant rien qu'à lui.

Alors j'ai attendue sagement. J'ai écoutée sans rien dire. Je suis restée maître de mes émotions. J'étais droite dans cet appartement vide, propriétaire de ce qui ne m'appartenais déjà plus. Parce que quand il me l'a dit, il était le seul à ne pas l'avoir complètement réalisé. J'avais pleurée, seule dans le noir de ma chambre, bien avant ce soir là. J'avais déjà souris de douleur face au miroir et j'étais déjà en colère de ce manque de message. J'étais brisée, et c'était de sa faute, et dans toutes ses actions, il avait continué. Même là il ne pensait qu'à lui, voyant cela comme de l'amour. Même là, assit à quelques mètres de moi, il ne me voyait pas.

***

J'étais droite. Contraste de lui effondré face à moi me permettant de l'étudier. Le voir se convaincre d'être le gentil de l'histoire, comme un enfant à qui l'on ment pour ne pas avoir mal. Il se disait avoir tout fait pour préserver notre couple au quel il n'avait jamais crû. Il m'a dit comment nos débuts étaient beaux. Et peut-être que ça avait été vrai un temps, mais je n'avais plus l'énergie de le croire. Les faits sont arrivés : il perdait son amour. Sauf qu'un amour ne se perds pas, il se transforme. C'est tellement évident. Tout les efforts que je pouvais faire pour l'écouter n'auraient servis à rien, parce qu'il m'avait peut-être aimé mais qu'il n'était jamais tombé amoureux. Jusque là je pensais encore pouvoir parler. L'amour peu surmonter beaucoup. Sauf qu'il en était dépourvu. Il osait me demander un couple libre, me dire droit dans les yeux, que je ne lui suffisait pas, qu'il avait essayé. Et c'était tellement faux parce qu'il m'avait mis des lapins, des vues et n'avait jamais écouté mes limites. Chaque lendemain, il m'avait demandé de partir. Il n'était pas amoureux parce qu'il ne m'avait jamais accepté dans sa vie. Le pire c'est qu'ironiquement il ne comprendra ma douleur, que quand il sera réellement heureux. Et ça, ça n'arrivera peut-être pas, et de toute façon, ce bonheur ne sera jamais grâce à moi.

***

Cela fait tellement mal de se rendre compte avoir été seule à deux. En ayant pour consolation l'illusion de savoir que j'avais tellement donnée, tellement apportée et ce même en sachant déjà ce qui arriverait, qu'il ne trouverait pas quelqu'un l'aimant plus. Je ne souhaites pas à quelqu'un d'aimer autant que j'ai pu le faire. Ce n'était pas un attachement aussi matériel et futile que je l'avais imaginer dans un couple, mais d'une sincèrité inocente comme seul savent l'être les premiers amours. Il m'a détruite et je ne peux même plus l'en blâmer, parce qu'inconsciemment je lui ai laissée ce pouvoir. Je me suis oubliée. J'ai perdue ma voix. Celle qui dans toute situation, avait toujours su parler. Même face aux tentatives de suicides, même face à la mort, j'ai toujours su parler. Mais mon amour, venait de se briser. C'était inutile de lui expliquer que je ne pourrais jamais devenir son amie, n'être qu'un nombre de plus dans ses proches. Cette personne qu'il apprécie avoir à côté de lui. Parce que, c'est évident qu'on aime avoir quelqu'un qui ferais tout pour sois. Évidemment que sans m'aimer, on ne veut quand même pas me perdre. Parce que je ne sais pas être fausse en amour. Parce que je me tuerais pour montrer ce sentiment, pour préserver la douceur de ce monde. Il appréciait sûrement être mon ami, et moi, je le haie.

***

J'ai préférés quitter mon propre cœur. Être ce que je n'aurais jamais voulue être : la méchante. Celle qui n'aurait pas fais l'effort. Je ne lui ai plus accordée un regard, coincée avec lui pour le reste de la nuit. Il n'y avait pourtant plus aucun sens à notre union et je le haïssais de m'avoir infligé ça. De ne pas avoir eu le courage de me dire cela par message. Parce qu'il déteste les messages et que c'est mon langage. Il le savait. Ne pas avoir laissé de droit à mon propre corps, en m'obligeant à venir me faire larguer en plein milieu de mes vacances. Six heures de train, et cinquante euros pour rien. Il n'avait pas volé que mon cœur, mais aussi mon libre arbitre. Parce que si je n'étais pas venu, il aurait préféré passer l'été à m'ignorer par message que de me répondre. Parce qu'il ne m'aimait pas, il n'avait pas le respect que je lui accordais. Celui qui m'avait poussé à venir à son concert, alors que j'étais épuisée de lui et de ce qu'il n'osait dire. Celui qui m'avais obligée à le raccompagner, parce qu'il était trop bourré et qu'il me l'avait demandé. Ce respect si puissant, qu'il ne marche que quand l'autre est aimant.

***

Je me suis levée, je me suis occupée des pâtes que je lui avais faites, quand je me répétais encore d'être la petite amie parfaite. Je me suis assise, j'ai jouée au téléphone et j'ai ris. Je l'ai bloqué.

Parce que je ne pouvais rien faire d'autre. Ne pouvais pas partir dans la nuit noir où rester dans le hall comme une moins que rien. Et je ne pouvais certainement pas lui adresser de nouveaux mots. Il avait perdu le droit de faire partie de ma vie.

Malgré toute mes bonnes intentions, le voir triste ma d'abord donné envie de l'aider. J'ai acceptée de lui répondre par onomatopée. Et puis il a commencé à vouloir s'occuper de moi, me donner une couverture, un matelas, mais je n'avais jamais eu besoin de lui. Je n'ai jamais eu besoin de personne. Alors je l'ai repoussé. Et il revenait si bien que sa présence a commencer à m'énerver. Parce qu'après tout ce qu'il m'avait fais subir, je lui donnais le droit, en restant chez lui, d'être le gentil de l'histoire. C'est moi qui avait dis que je le quittais, parce qu'il n'en avait pas eu la maturité, et maintenant c'est lui qui m'hébergeait.

Je suis partie dans la salle de bain et j'ai regardée le miroir. Pendant de longue minute. C'était devant ce même miroir que quelques mois plus tôt, nous nous étions placés, lui derrière moi. Il m'avait sourit. Et mon cœur a explosé une deuxième fois ce soir là. Je me devais de ne pas le laisser faire plus longtemps. J'étais la reine de ma propre existance alors j'ai sourit. J'ai souris à se reflet qui aurait du pleurer. Parce que j'étais libre. J'étais celle que je devais être : j'étais moi sans lui.

Je ne serais plus jamais deux en ce lieu là. J'ai dis au revoir à mon reflet, inconnue, jeune fille stupide qui avait crue les mots d'un petit immature, et je suis partie. Sans me retourner. Il n'était plus rien. J'étais vivante. Je n'avais pas pleurée.

***

Il faisait noir dehors. Je me suis assise dans le hall, comme une enfant pas assez stupide pour courir le risque de se faire agresser. C'est là que les larmes sont tombés. C'était la fin. Une digne des meilleurs romans. Je ne franchirais plus jamais sa porte. Lui, à quelque mètres de moi, ne saura jamais que j'ai sentie mon cœur mourir, pleurant comme je n'ai jamais pleurée pour personne. Assise à une porte de lui. J'ai tellement voulu qu'il ouvre et se ravise. Il n'avait rien perdu d'insurmontable. Je l'ai débloqué et j'ai écris. Parce que quand viens la douleur, l'écriture est la seule arme plus tranchante qu'un couteau. On le sait, c'est dans ces moments là qu'on écrit nos plus beaux textes. J'ai imprimée tout ce que je venais de vivre. Je lui es dit tous les efforts les plus difficiles que j'avais dû faire. Exprimant tout ce que j'aurais aimée qu'il sache plus tard, quand nous serions guéris. Pour ne pas regretter. Pour reprendre un peu de ce libre arbitre qu'il m'avait volé. Me faisant venir seule et perdue juste pour en finir. Les quatre long mois que je venais de perdre, je les ai résumés dans un dernier message et puis je lui ai souhaité le bonheur. Parce que si il le vit un jour, il comprendra ce qu'il m'a fait. C'est en le quittant que j'ai compris mes actions passés. Alors je lui ai rendu sa place de méchant.

Je lui es dit qu'au fond il devait être bon et c'est la seule chose que je regrette. Parce que je ne le pense plus. J'aurais du dire qu'il avait, comme tout être vivant, le potentiel pour être bon. Lui, il m'a détruite et utilisée. Et puis il m'a aussi appris l'amour. Peut-être qu'un jour, quand cette fille qui s'est mise à errer sans but dans une ville endormie, sera reconstruite, je trouverais la force de l'en remercier.

Je me suis levée et je me suis dis que ça allait aller, un jour j'irais bien. Je savais être heureuse et amoureuse. Je suis capable de ressentir l'amour illuminer mes nuits et mes mots. J'ai cru ne pas pouvoir en ressentir. J'ai quitté mon premier copain à cause de ça et mon deuxième en étais dépourvu. L'amour est un sentiment imparfaits, incomplet, complètement terrifiant mais si puissant et si beau qu'il mérite qu'on se batte pour lui.

Plus jamais je n'accepterais d'être dans une relation toxique.

***

C'est là que ça a commencé à être difficile.

J'ai pleurée trois jours et trois nuits.

J'ai toujours été très sensible aux odeurs. La nuit ou je l'ai quitté, j'ai sentie le jasmin, sur le chemin pour aller chez lui. Il marchait devant, parlant à une fille, je me demandais si c'était comme ça qu'il était tombé amoureux de moi, en me parlant. Ou si mes gestes, mes actions, mon sourire l'avait éblouit. Je ne le saurais jamais.

Quand je suis arrivé chez lui, il y avait enfin son odeur. J'étais entourée de tout ce que j'aimais. Pourtant cette odeur, je l'ai détesté la première fois ou je l'ai rencontré. C'est un peu comme une inconnue qui devient tout un univers. C'est plus tard que j'en est apprécié la beauté. J'aimais sentir son parfum, restait collé à ma peau après être rentrée chez moi. Comme je la regrette aujourd'hui. J'aurais aimé l'enfermer pour qu'elle n'appartienne plus qu'à nous.

Au final elle va plaire à d'autres filles, celles qui passerons après moi, effaçant mon nom. Celles qui seront tellement mieux. Et lui il restera là, heureux. C'est un peu pour ça que j'ai dormi par terre cette nuit là. Je ne voulais pas être à côté de lui. Je ne voulais pas me réveiller avec son odeur sur moi. Je n'avais plus le droit de l'aimer.

Quand je suis rentrée, à l'aube de cette nuit là, après avoir airé sans but une aurore durant, je me suis rappelé qu'il faudrait lui rendre ses affaires. Le lendemain au plus tard, parce qu'il allait partir. Je n'aurais pas eu la force de l'affronter plus tard dans l'année. Pas sous ce soleil rieur et joueur de début d'été. J'ai lavé son t-shirt avec une lessive spécial, pour que mon parfum ne s'y incruste plus. Celui avec lequel je dormais chaque soir. Celui dans lequel j'avais déjà pleuré en sachant que c'était fini, le jour même de mon anniversaire. Je ne serais pas de ses filles qui veulent qu'il se souvienne de moi. J'aimerais tout lui reprendre.

***

J'ai aussi perdu le goût. On ne faisait quasiment que des pâtes, mais j'aurais pu me noyée dans les siennes. Comme dans ses yeux. Elles n'avaient rien de particuliers, mais celles du derniers soir étaient si fade. Je n'avait rien mangée de la journée et je n'y es pourtant pas touchés. Goût douteux de quatre mois perdu en vain. J'aurais espérée remonter le temps, refaire ce dîner devant un verre de vin, que nous avions dégusté chez lui, un mois plus tôt. Alors pendant trois jours je n'ai bu que du jus d'orange. J'avais commencé à en boire pour lui quand nous nous étions mis ensemble. Il ne le saura jamais. Personne ne saura jamais pourquoi.

Ce qui es le plus difficile, c'est le touché. Je ne supporte personne. Ce soir là il avançait sa main vers mois et je me reculais. Je n'aimais pas beaucoup les câlins et maintenant qu'il ne sont plus les siens, je les déteste. Encore une chose qu'il ne saura jamais, il était le seul à pouvoir m'enlacer à m'en faire apprécier le toucher.

J'ai pleurée trois jours et trois nuits. Et puis, j'ai souris à nouveau.

J'avais le cœur brisé, mais j'étais vivante.

Quatre mois, c'est tellement peu finalement.

***

Je suis rentrée chez mes parents. Difficile de faire voyage plus désespérée. Je suis arrivée une heure en avance à la gare, pensant être en retard. Sans lui, je ne savais plus compter, parce j'avais voulu retenir le temps avec lui. J'ai bu un chocolat chaud, mangeais un brownie, j'avais la nausée. J'étais tellement triste, les gens m'ont sourit gentiment et moi, j'ai failli pleurer dans le train. J'ai regardé nos selfies en hésitant à les effacer. Pour lui j'avais supprimer les photos d'acteurs que j’apprécie tant. Au final peut-être qu'elles aussi j'aurais du les garder.

Dans le bus, le pardon s'est imposé. J'ai toujours étais très méthodique pour ne jamais regretter et avancer. Je ne pouvais pas lui en vouloir toute ma vie, m'épuisant à lui dédier mon esprit. Alors j'ai admiré par la fenêtre la route qui se déroulait devant moi, souriant. Comme j'aurais aimée qu'il le voit ce sourire, lui qui les avaient tant cherchés, ces petits bouts de sincérité. Ce n'est pas juste un être détestable mais aussi quelqu'un qui m'avait supporté.

En arrivant chez mes parents, je n'ai même pas pu serrer ma sœur dans mes bras. Je suis sortie voir du monde et tout ce que je voulais pouvoir apercevoir c'était lui. Mais je ne le croiserait plus jamais. Cette prise de conscience m'a fait très mal. J'ai ouvert des storys, regardée tous les comptes de ses amis, méthodique. Mais ça ne servait à rien parce que lui aussi est rentré chez ses parents. Nous ne nous reverrons jamais.

***

Je suis tellement vide que je n'arrive pas dormir. C'est pourtant simple : je ne veux juste plus pleurer. Alors...alors je vais réinstaller les applications de rencontre, en arrêtant de faire comme si je savais tout si bien gérer parce que au fond, cette inconnue pleure encore devant moi.

Annotations

Vous aimez lire Ealioa ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0