Souffrir pour être belle

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Durant les deux semaines qui viennent de s'écouler, j'avais un tel besoin d’extérioriser que je n'en pouvait plus. Soudain, il fallait que je lui hurle, quitte à le détruire, ce que tout cela signifiait pour moi. Ce que j'avais sacrifiais pour lui. Je lui souhaitais mille ans de haine, de mort. En tant que chrétienne, j'allais jusqu'à implorais la vengeance de mon Dieu. Aujourd'hui, même si je ne regrette rien, j'espère qu'il va bien. Je n'aimerais pas voir quelqu'un souffrir par ma faute, et ne peux m'en prendre qu'à moi même si j'ai oubliée les lois qui me fortifiaient. Cependant cela la fait encore trop mal de le bénir, sûrement qu'avec le temps j'y parviendrais. J'ai commencé les postes ciblés. Je savais qu'il ne les verrait jamais. Mais je voulais juste une réponse, un signe, qui ne serais toujours pas là. J'ai posté des poèmes, parlant de nous, relatant tout ce qu'il avait perdus. Au fond je m'adressais ces quelques mots.

Tous ça ne me suffisant pas. J'étais insatiable car ce n'étais certes pas de haine mais d'amour d'ont j'avais besoin. Avachie devant mon ordinateur, derrière mon téléphone, j'écrivais des messages, faisait des textes, répondais à des postes de ses amis. Et puis...j'ai fini par faire une vidéo. Un dernier au revoir à Montpellier, la ville qui m'avait accueillie et que je quitte désormais, la mort dans l'âme. Sans vraiment le vouloir, sans vraiment m'y attendre, mais y étant poussé. Pour mes études. Pour ma vie. Pour oublier que plus rien ne semble m'y retenir. Pour vivre de nouvelles expériences et apprendre à danser sous la pluie. Cette vidéo, c'est comme adieu à ma première année de fac. Un petit pansement de consolation qui me rappel que quoi qu'il arrive, personne, aucun de ceux qui m'ont fait souffrir, ne me reprendrons les moments de bonheurs qu'ils m'avaient offert. Ces petites expériences ratés qui ont forgées mon cœur. C'est mon plus beau montage. Une année entière résumé en deux minutes. Une année qui avait sans aucun doute été, la plus belle année de toute ma vie. J'étais allée à Paris, j'avais vu la ville de l'amour et je l'avais vécu. Puis j'ai visité Lyon, la ville des lumières, et chaque connaissances fut comme une luciole éclairant mon année. J'avais été chez moi, chez mes parents et chez mes amis. Chez lui aussi, blottie dans ses bras. Cette année là j'ai prié Dieu tout les jours. Cette année là. Celle-là même que je m’apprête à clôturer en emportant avec moi mes valises et mes rêves d'adolescente. On grandit si vite a cet âge là. J'ai eu le bonheur de vivre pendant un an, ce que je ne croyais réel que dans les livres. Et pour ça au moins, même à mes pires ennemis, je ne peux que leurs dire merci. Après tout ce sont de belles déceptions, devenues de superbes expériences.

***

J'ai fini par désinstaller les applications de rencontre. Car l'un d'eux m'a demandé de décrire notre St Valentin. Je ne pensais pas lui répondre. Je ne l'aurais jamais fais en temps normal. Mais quand on va mal l'esprit semble absent. Ainsi sans vraiment savoir pourquoi les mots se sont mis à sortir de moi. Comme autant de promesse d'un oublie passager. Oublie que cette première St Valentin n'étais pas futilité. J'ai peut-être besoin de lui retirer ce côté unique. Ce qui rendais prisonnier mon amour du sien. Ce qui faisait que mon plaisir n'était présent que près de lui. J'ai seulement besoin de ne plus me dire que tu étais spécial. Et pourtant, malgré tout tu le fut...
C'était mes premiers pas vers la confiance que je voulais placer en toi. C'était parfait parce que c'était romantique. Et imparfait parce que je nous ne l'avions jamais fêtée. Tu étais là et ça m'a rassuré, puisque si tu restais ne serais ce qu'une vie entière, je n'aurais déroger aucunes de mes règles. Tu étais là et ça avait un sens, un vrai. Je n'étais plus la fille perdue, garçon manqué qu'on n'aimerais jamais. Plus cette image que la société m'avais toujours pointé. Je me voulait être la femme qui t'avais plut. Toi, tu n'a jamais réussi à me satisfaire, ne t'en ai même jamais vraiment approché. Pourtant je te préférais à n'importe quel autre. Parce que ce j'admirais tes imperfections. Je me devais de les acceptés comme tu l'avais fait des miennes. Ce que j'aimais le plus, s'était notre complicité. Ton désire de me faire plaisir. Je croyais un temps que ça nous suffirais. Que nous pourrions continuer à n'être qu'imparfaits. Au fond, un peu grâce à toi, j'ai fini par apprendre à me respecter au delà de tout autre mot. Simuler n'a finalement jamais vraiment était une bonne idée. D'ailleurs je le savais, mais je t'aimais tellement que j'y croyais.
Et soudain, alors que je parlais à l'inconnu, j'ai sentie le besoin incommensurable de t'envoyer ce fatale : tu me manque, qui réchauffe l'esprit et fait pleurer le cœur. J'en avais mal à ne plus savoir comment respirais. Rien qu'une fois je voulais flancher. Deux semaine seulement après ma rupture, j'avais le droit de n'être qu'une fille, seule et perdue. J'avais ce poids dans le cœur, besoin presque immédiat d'entendre sa voix, de le voir écrire, de le savoir pensais à moi. Si fort qu'il m'empêchais d'exister. M'empêchais d'avancer. Je voulais juste pouvoir t'imaginer me retenir. Je crois que cette inconnue qui semble avoir grandit, attend encore un peu devant ta porte, que tu entende ses pleures. Tu me manque. Comme un impératif dont on ne pourrait pas réchapper. Tu me manque tellement. Mon cœur est lourd, ma gorge se sert, chaque fois que je vois ton nom s’affichait à mon esprit. Les souvenirs reviennent peu à peu, comme des flèches noyant les dernières palpitation de mon cœur. Tu me manque. Parce que malgré tout ce qu'on à fait, parce que malgré tout le mal que je ressens, tu es celui que j'aime. Encore un peu. Assez pour que je désinstalle tout. Cette fois je vais vraiment me laissait le temps de guérir. Je me dois bien ça.

***

La seule chose qu'il me reste maintenant, c'est de savoir que ce pansement que je recherche, il est déjà ancré en moi. Je vais accepter cette douleur, même si je ne sais pas encore comment faire. Je vais m'en saisir et pleurer toutes les larmes de mon corps. Crever en silence dans le noir de ma chambre. Hurler à mon reflet. Me souvenir de chaque petits moments qui m'ont fait tombée amoureuse de toi. Parce que je ne peux pas faire comme si ils n'avaient pas existés. Parce que ces moments que j'ai vécue ne dépendaient pas juste de ton nom. J'étais là aussi, pour les avoirs . J'étais là pour moi en étant là pour toi. C'est quelque chose que tu n'as pas saisi. Quand on aime, tout ce qu'on fait pour sois semble être fait pour l'autre. C'est ce moment ou on ne s'apprécie que dans le regard d'un être qui nous est cher. Et ce n'est pas une contrainte mais une force. Ce n'est pas une simple chaîne qui nous emprisonne dans les désires qu'on ne voudrais pas avoirs. Ce n'est pas juste ne pas pouvoir dire oui à une sortie beuverie entre ami. Ce n'est pas non plus regretter de ne pas pouvoir draguer la terre entière. Ce n'est même pas de devoir s'empêcher de jouer pour l'autre. C'est simplement la réponse à tout cela en même temps. On ne se force pas par amour à être quelqu'un d'autre. On change de reflet sous le regard de l'autre, parce qu'il est témoin de ce que nous ne pouvions voir sans lui. Nous devenons une meilleur version de nous même qui ne se rend plus coupable, parce qu'elle n'a plus à se jugé elle-même. Aimé s'est savoir accepté d'être l'avocat, le guide et le témoin de l'autre. Aimer c'est simplement accepté être aimé. Du moins c'est ce que je pensais.

Mais maintenant que je pleure, maintenant que je cris, j'apprend aussi que sans tes bras je suis puissante. Je peux faire de ma douleur une force. Etre mon avocat et mon propre guide. Au fond te perdre, c'étais oublié m'être perdue pour toi.

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