Chapitre 25. Gustave/ Anne-Sophie sort ses griffes
Les étoiles commencent à apparaître dans le ciel. Mon père a fini par s’endormir et je veille à ses côtés. Je reviens sur le cyclone de ces dernières heures.
Tout a commencé après le départ d’Anne-Sophie. Mon père est venu me voir, défait : « Le maire est décédé ! »
Puis mon père s’est allongé, prétextant une forte migraine.
Anne-Sophie est arrivée, elle m’a dit mi-consternée, mi-amusée : « La route est coupée, on ne passe plus. »
Après la joie de la fête, le contraste était saisissant : tout le monde avait le visage sombre. J’ai croisé Claire, incapable de retenir ses larmes. Les plus virulents ennemis de Jules lui tressaient des lauriers : miracle de la mort !
Anne–Sophie a trouvé un hôtel et nous a, gentiment, proposé de venir manger avec elle. Vincent et les filles ont accepté, avec enthousiasme. Je me suis moqué de lui, en lui disant qu’un bon repas gratuit lui faisait, rapidement, changer d’avis.
« Toi, tu vas partager avec elle, bien plus qu’un repas ! » Vincent, lui aussi, me connait trop bien.
J’étais à la droite d’Anne–Sophie, Maxime était à sa gauche. Anne-Sophie jouait son rôle préféré : maîtresse de cérémonie.
Au départ, l’ambiance était morose. Mais très vite l’atmosphère s’est réchauffée : personne ne connaissait, vraiment, le maire, le repas était délicieux et les instructions étaient claires : bon vin à volonté !
Il faut ajouter que Sébastien avait réussi à revenir au village avant la coupure de la route.
Tout le monde se demandait ce qui s’était passé à l’hôpital et Cathie semblait exaspérée.
Sébastien et Katia ne cessaient de s’embrasser et de se caresser. Vincent, qui, à lui seul, avait descendu deux bouteilles leur avait proposé de se retrouver dans le camion et de manger leur dessert !
Anne-Sophie a déclamé, avec conviction le poème qui avait précédé notre première nuit d’amour.
J'aime ta bouche ,
Parce qu'elle est interdite
J'aime ta nuque
Parce qu'elle est interdite
J'aime ton petit sein
Parce qu'il m'est défendu
J'aime la courbure de tes fesses
Parce que ma main ne doit pas l'explorer
Et je ne sais pas si je t'aime
Et je ne sais si tu es belle
Et tout chez toi est interdit
Et j'aime cette folie..
Et toi tu sais tu sais
Que ta nuque m'est refusée
Alors tu frémis tu pâlis tu bénis
Tous ces baisers si peu volés
Et toi libidineuse fée
" Embrasse moi " tu as exigé
" Sur la bouche " tu as précisé
Parce que mes lèvres ne doivent pas te toucher
Et je ne sais si tu m'aimes
Et je sais que je suis laid
Et ce poème est interdit
Et tu aimes ma folie...
Dans ce lit une autre t'interdit
De te coucher de te dénuder
D'ouvrir tes cuisses de te tourner
Comme une chienne de te donner
Et moi je n'ai pas le droit je le sais
De t'embrasser te lécher te sucer
Te pénétrer tous tes trous désirés
Parce que ma verge ne doit pas te toucher
Et nous ne savons si c'est l'ennui
Ou le vice ou l'amour ou la folie
Qui nous font ainsi transgresser
Tous ces interdits accumulés
Et ton con je vais pénétrer
Et ton cul je vais explorer
Et en riant par le vice réunis
Nous transgresserons l'interdit
Joignant le geste à la parole, elle avait commencé à me caresser sous la table.
Rouge de confusion, j’ai prétexté la nécessité de rendre visite à mon père. Anne- Sophie m’a accompagné et, en sortant du préfa, m’a violemment embrassé sur la bouche, en pleine rue !
J’étais d’autant plus gêné que, sur la place, j’ai croisé le regard consterné de Claire : Anne–Sophie savait très bien ce qu’elle faisait, comme d’habitude.
La suite est troublante. Alarmée par l’état de santé de Philippe, Claire m’a rejoint dans le préfa.
Nous parlions de choses et d’autres quand Anne-Sophie a fait irruption, fusillant Claire du regard, en montrant, ostensiblement, sa bague de fiançailles hors de prix.
Odieuse, Anne-Sophie nous a quitté en crachant son venin : "Je vous laisse. Tu ne risques rien Gustave, Mademoiselle préfère les dames !"
J’étais consterné, je ne savais plus où me mettre.
Je me suis tourné vers Claire, qui m’a quitté en me disant : "Veille bien sur Philippe, je reviendrai.."
Avec Claire, je ne suis pas au bout de mes surprises…
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