chapitre 21
Shawn, quant à lui, court à en perdre d’haleine dans la rue, se frayant un passage dans la foule. Courir lui permet de se défouler, de ne plus penser à cette douloureuse trahison. Cela lui permet aussi de sortir sa colère en courant à en perdre haleine. Sa colère lui sert de carburant et d’énergie, il attend l’épuisement qui viendra bien au bout d’un moment.
Au bout d’un moment, Il finit tout de même par s’arrêter. Sa colère n’a pas disparu, mais ses poumons le font trop souffrir. Il a l’impression qu’ils sont en train de brûler et que sa poitrine ne va pas tarder à exploser. Shawn se tient à un poteau afin de ne pas s’écrouler sur le bitume car il n’est pas sûr que ses jambes continuent à le soutenir. Il a l’impression que la terre entière en a après lui. Il a envie de hurler pour se libérer ou de demander à quelqu’un qu’il l’achève, histoire d’en finir une bonne fois pour toute.
Jamais il n’arrivera à se sentir en paix. Il y’a toujours quelque chose qui cloche, comme si on jouait avec lui comme avec un pantin. Il aimerait n’être jamais venu au monde. Il a tellement souffert dans sa vie et les moments de bonheur sont si rares. C’est comme si une malédiction avait posé sa marque sur lui et qu’il n’arrivera jamais à s’en débarrasser. Il se sent las, il n’a plus la force de lutter. C’est au dessus de ses forces.
Si quelqu’un en a tellement après lui et bien qu’il vienne en finir. Ainsi Shawn pourra peut-être trouver la paix, la mort ne lui fait pas peur. Il se dit que cela serait une récompense après avoir vécu tellement de moments traumatisants. Il n’a pas les épaules assez solides pour surmonter d’autres coups du destin. Il pensait être résistant, mais la vie lui prouve sans cesse le contraire.
Il sort de ses pensées macabres, lorsqu’il entend des cris d’enfants. Il lève la tête et voit à sa gauche, un petit parc où des enfants s’amusent dans des bacs à sable ou sur des balançoires.
Le jeune s’en approche, s’arrête devant la grille d’entrée et reste quelques instants à les observer. Il aimerait rentrer, s’asseoir sur un banc et passer des heures à les regarder jouer innocemment. Mais il sait que s’il le faisait, il éclaterait en sanglot et il ne veut pas que cela arrive, ne voulant pas s’effondrer devant des inconnus. Il n’a plus beaucoup de souvenirs de son enfance à l’orphelinat mais une chose est sûr, elle n’était pas très joyeuse. Grandir sans savoir qui sont vos parents, se demander comment ils ont pu oser perpétrer un tel acte.
Ne rien faire comme les autres enfants à l’occasion des fêtes des mères et des pères, cela à de quoi traumatiser une personne à vie.
Tout à l’air si simple pour les enfants qui s’amusent dans le parc sous l’œil vigilant de leurs parents ou de leur baby sitter. La vie est si facile pour les enfants. Pas de responsabilité, pas de prise de tête.
On veut tous grandir et ne plus être considéré comme un bébé. Pourtant à l’instant présent, Shawn donnerait tout pour prendre une de leur place et confier son fardeau à quelqu’un d’autre. Il s’en débarrasserait sans aucun problème.
- Vous ne savez pas la chance que vous avez. Profitez bien de l’âge de l’innocence ! s’exclame Shawn, en parlant tout bas.
Shawn les quitte à contrecœur et se remet en marche d’un pas lent, totalement désemparé, ne sachant pas où aller.
Il erre sans but, au hasard des rues et tente de faire le vide. Mais ce n’est pas un exercice facile, pas après les derniers jours riches en péripéties qu’il vient de vivre. Il se rend compte que ses ennuis ont débuté depuis son arrivé en Amérique. Il se demande s’il ne devrait pas faire son sac et vite rentrer en France, afin de mettre un terme à ce cauchemar. Mais il sait éperdument que personne ne l’attend las bas. Il aurait l’impression de revenir en perdant. De ne pas avoir atteint son but en venant aux états unis et cela il ne le permettra pas. Il ne veut pas que l’on se moque ou qu’on ait pitié de lui. C’est une question d’amour propre ou d’égo. Va savoir.
Soudain, le jeune étudiant remarque qu’il connait cette rue, il lève les yeux et se retrouve devant le bar de son amie, le « Students friends ». Il jette un petit coup d’œil et réussit à ébaucher un semblant de sourire pour la première fois depuis sa sortie de chez Myrick. Ce sourire, il le doit à Sarah, il l’a aperçu à travers la vitre. La jeune fille est assise, l’air paisible en train de lire un roman au comptoir. Même lorsqu’il est au plus mal, qu’il déprime, Sarah lui fait tout de suite retrouver le sourire. C’est vraiment magique comme sensation.
Une réaction chimique se produit dans son corps et l’amour qu’il ressent pour elle, est plus fort que tout. Il aimerait tant partager d’avantage avec elle, pouvoir la toucher, la caresser, embrasser ses lèvres, ce serait le paradis. Mais en plus de sa peur de perdre son amitié, si elle le rejeter, il n’a aucune envie de la mêler à ses problèmes. Il a assez de soucis à régler, ce n’est pas le moment de tomber amoureux de quelqu’un (même si c’est trop tard pour cela) et de l’entrainer dans ses déboires. Il se refuse de lui faire subir cet enfer. Il ne veut pas la voir souffrir.
Après s’être demandé si c’était raisonnable d’aller la voir. Le jeune étudiant finit par écouter ses émotions et non pas la raison. Shawn entre à l’intérieur et s’assoit en face d’elle. L’étudiante est tellement plongée dans son livre qu’elle ne se rend pas compte de la présence de son ami. Il finit par dire :
- Tu sais, je ne crois pas qu’on a le droit de lire pendant son service, ça doit être inscrit dans le protocole ?
Sarah relève la tête, étonnée puis sourit en reconnaissant son ami.
- Je ne crois pas qu’il existe un guide du barman dit Sarah.
- Eh bien ! Je crois que je vais l’écrire. Je deviendrai peut être milliardaire.
- Que me vaut ce plaisir ?
- J’etais dans le coin. Je suis quand même étonné de te trouver là. Tu ne devrais pas te reposer ? Comment peux-tu servir les gens avec tes béquilles ?
- Il n’y a que des habitués. Ils me trouvent sympathiques alors ils sont gentils avec moi. Ils viennent chercher leurs consommations au comptoir contre un joli sourire et me laisse un bon pourboire.
- C’est sympa de leur part, pourtant tu n’as pas mis de décolleté.
Sarah secoue la tête avant de grimacer en tirant la langue.
- Tous les hommes ne sont pas comme Jamie et toi !
L’étudiante allait continuer à réprimander gentiment son ami. Mais elle se rend rapidement compte que derrière son sourire, Shawn a un regard triste et qu’il semble perdu dans ses pensées.
Sarah pose une main réconfortante sur l’épaule de son ami et le regarde droit dans les yeux, voulant savoir ce qui ne va pas. Shawn sort de sa rêverie en sentant la chaleur dégagée par le contact de son amie. Il sent un bien être l’envahir et il voudrait que son amie n’enlève jamais son bras. Il n’a qu’une envie, c’est de se blottir dans les bras de Sarah et de ressentir toute son amour. Il met de côté ces pensées et finit par dire sur un ton las :
- Désolé, ce n’est pas la joie aujourd’hui. Ça se voit tant que ça ? Moi qui pensais être indéchiffrable, c’est râpé !
- Tu veux en parler ? demande Sarah, très sérieuse.
Shawn allait répondre quand un jeune homme se dirige au comptoir et demande un gin tonic. Sarah quitte son ami à contrecœur et sert la boisson à son client. Lorsqu’elle revient, Shawn est toujours dans le même état et n’a pas bougé.
- C’est vraiment sérieux ? T’es vraiment sûr que ça va aller ?
Shawn la regarde sans parler, il finit par réussir à ébaucher un sourire, un peu morne, mais un sourire tout de même.
- Je sais, c’était une question idiote dit-elle.
- Ca va aller, laisse-moi juste un peu de temps.
- Tu sais, parler de ces problèmes, ce n’est pas une preuve de faiblesse. Reconnaître que l’on en a, il faut du courage pour ça.
- Je retiendrai cette phrase. C’est juste qu’une personne en qui j’avais confiance n’a fait que de me mentir. Pendant tout ce temps, il n’a fait que penser le contraire de ce qu’il disait et ça. Ça m’a vraiment blessé.
Sarah hésite à poser la question suivante, ne voulant pas obliger son ami à se confier et à parler de choses douloureuses.
- C’est quelqu’un que je connais ?
- Non. Mais ne t’en fais pas ça va aller. Je suis solide comme un roc. Il faut juste que ça passe. Je suis un peu trop sensible, je crois.
- C’est ce que j’aime chez toi dit Sarah, en lui tapotant l’épaule.
Shawn la regarde et sent une vague de chaleur l’envahir. Il lui touche une mèche de cheveux avec tendresse, il arrive à lui sourire, sans que cela lui demande un trop gros effort. Il se sent si bien lorsqu’il est près d’elle, c’est complètement dingue. Il ne ressent cela avec personne d’autre et se demande si cette jeune femme n’est pas tout simplement son âme sœur. Il se sent en osmose quand il est auprès d’elle et n’a besoin de rien.
Avec elle, il pourrait vivre d’amour et d’eau fraiche. Tout le reste lui semble superflu. Il n’a besoin que d’une chose, c’est de son amour. Son amie dégage quelque chose de merveilleux, son aura réussit à le réconforter. Si on pouvait percevoir l’aura d’une personne, il ne fait nul doute que celle de Sarah, serait la plus lumineuse possible. Sarah lui donne l’impression d’être un ange.
Pendant cet instant qui n’a duré qu’une minute. Mais qui semble avoir duré une éternité pour le jeune homme, tellement ce moment est fort en émotion. Sarah n’a pas bougé, elle ne parle pas. D’ailleurs, l’étudiante en est incapable. Si elle ne se tenait pas assise derrière le comptoir, elle se serait retrouvée au sol. Ses jambes ne l’auraient plus soutenu.
Le contact de la main de Shawn sur son visage, lui a apporté une bouffée de chaleur, elle se sent toute bizarre. Elle a déjà été amoureuse, mais jamais elle n’a ressenti une telle chose pour ses partenaires. Shawn est le seul à la plonger dans un tel état et elle ne sait pas comment elle doit réagir, ni se comporter.
C’est comme s’il y’avait une vibration entre eux, que leurs corps ressentent à forte échelle. Et quoi qu’elle pense, elle ne peut rien faire contre et d’ailleurs, elle n’en n’a aucune envie. Même si elle ignore où cela les mènera. C’est quelque chose d’électrique, elle a l’impression d’être sur un petit nuage et quoi qu’il arrive, elle a envie d’y rester. Elle essaye à contrecœur de sortir de cet état si agréable, pour se concentrer sur le moment présent.
Sarah hoche la tête, réussissant avec quelques difficultés à ne rien laisser paraître. Heureusement Shawn ne perçoit rien de sa gêne, trop préoccupé par ses problèmes.
- Je peux rester un peu avec toi. Je n’ai pas envie de me retrouver tout seul ? demande Shawn d’une petite voix plaintive.
- Bien sûr que tu peux. Quelle question ! s’exclame rapidement Sarah, qui souhaite la même chose.
Sarah ne sait pas quoi dire pour le réconforter. Shawn semble si fragile, si sensible. C’est la première fois qu’elle le voit dans cet état. Cela lui donne envie d’être encore plus proche de lui, de le protéger, de se serrer contre lui et même de l’embrasser. Elle supprime rapidement les deux dernières pensées de sa tête, sachant qu’elles pourraient être mal perçues. Elle se demande d’ailleurs ce que son ami pense d’elle. Est ce qu’il ressent la même attraction physique ou est ce qu’il ne la voit que comme une amie sympathique.
Une fois son service terminé, Shawn la raccompagne jusque chez elle. Ils prennent leur temps, n’étant nullement pressés et ne voulant pas que ce moment s’achève. Le patron de Sarah a d’ailleurs chaleureusement remercié Shawn, n’aimant pas la voir rentrer toute seule. Mais il n’a pas les moyens de lui payer le taxi tous les soirs. En arrivant devant la porte d’entrée de son bâtiment, Sarah se tourne vers son ami et lui demande :
- Tu es sûr que tu ne veux pas monter ? Jamie doit être rentré. On peut se faire une petite soirée entre nous. Ça peut être cool et te changer les idées.
Shawn secoue négativement la tête, en faisant la moue.
- Non, je te remercie. Je n’ai aucun doute sur le fait que ça serait sympa. Mais je crois que j’ai envie de marcher un peu, ça va me faire du bien.
- Tu veux que je vienne avec toi. Je serais aussi silencieuse qu’une ombre.
- Non, c’est gentil, tu dois te reposer. En plus tu as tes béquilles. Je n’ai pas envie qu’à cause de moi, tu les gardes plus longtemps que nécessaire.
Sarah acquiesce de la tête, écoutant les sages paroles de son ami, avant de se pencher vers lui et de l’embrasser sur la joue. Shawn ne dit rien et reste immobile. Mais il ne peut s’empêcher de rougir, ne s’attendant pas à une telle démonstration.
Un petit sourire timide se dessine sur le coin de ses lèvres. Sarah fait comme si de rien n’était et dit :
- Ne t’en fais pas, demain sera un autre jour. Tu iras mieux.
Shawn hoche la tête, il espère que son amie à raison. Avant de s’en aller, il lui fait un petit geste de la main.
Sarah reste devant la porte de la résidence et regarde Shawn disparaître petit à petit dans l’obscurité. Elle ne peut s’empêcher de se sentir mal. Elle aurait tellement voulu l’aider et le réconforter comme une véritable amie doit le faire. Et pas juste échanger un baiser timide. D’ailleurs elle se demande ce qu’il doit penser d’elle après ce qu’elle a fait. Elle ne regrette pas son geste, mais se demande si ce n’était pas inapproprié. Sarah aimerait tellement qu’ils soient le plus proche possible et qu’il n’y ait aucun secret entre eux. Mais si c’était vraiment le cas, elle serait obligée de lui avouer ses sentiments et elle n’est pas prête. Elle a trop peur de ce qui pourrait arriver.
Shawn est tellement mystérieux, c’est ce qui le rend craquant. Mais Sarah a vraiment envie de le connaître et peut être qu’ainsi elle pourrait l’aider et ne plus se sentir aussi nulle. L’amitié avec une personne du sexe opposé, ce n’est pas si simple finalement. Sauf avec Jamie, c’est la seule exception. Et comme on dit, il y’a toujours une exception à la règle. Sarah aimerait bien que Shawn soit aussi une exception, mais bon la vie ne facilite pas les choses, sinon cela se saurait.
Elle est parcourue par un frisson et tremble de tout son corps, avant de rentrer dans son immeuble. Elle se demande si le frisson est dû au froid ou à Shawn. Elle ne saura jamais la réponse. Même si au fond d’elle, elle l’a connait mais elle ne veut tout simplement pas l’admettre.
Shawn continue à errer dans les rues, il se sent bien et pourrait faire des kilomètres sans s’arrêter. Au moins il respire de l’air frais et n’est pas enfermé dans sa chambre à ruminer. Il aime rester dans l’obscurité, loin des lampadaires ou autre lumières. Il se sent en sécurité, invisible. Comme si personne ne pouvait le voir ou l’atteindre. Certaines personnes auraient pu trouver cette attitude étrange ou malsaine mais l’étudiant s’en moque.
Il aime la nuit car les rues sont désertes et il se sent comme en osmose avec les ombres. Il pourrait crier à en perdre haleine, personne ne le remarquerait. Il adore voir son ombre sur la route. Il a parfois l’impression d’être un vampire, se promenant dans la nuit noire. Tout est silencieux et c’est une ambiance particulière qu’il apprécie énormément. Il se sent tellement seul dans la vie et au moins la nuit, il ne rencontre moins de personnes en couple, en famille ou entre amis. Il est la plupart du temps aussi seul dans la rue, qu’il l’est dans son cœur.
Au bout d’un moment, le jeune français regarde sa montre, il est prés de 23 heures. Shawn se rend compte qu’il est resté plus de 4 heures en compagnie de Sarah. Il n’a pas vu le temps passé et aurait pu rester de nombreuses heures supplémentaires. sans pour autant trouver le temps long. A chaque fois qu’il est avec elle, il a l’impression que le temps s’arrête. Il regrette de ne pas avoir accepté son invitation, mais il ne sent pas d’humeur très sociable ce soir. Et il n’a pas très envie qu’on le voit dans cet état.
Il se rappelle l’incroyable doux baiser de son ange. Shawn se caresse la joue et sourit béatement. Il a l’impression d’être un gamin qui vient d’échanger un tendre baiser avec sa première petite copine. On pourrait le trouver ridicule avec ses sentiments mais il n’en a cure. Quand on est amoureux, on redevient un enfant, peu importe l’âge que l’on a.
Il continuer à marcher sans but. Il n’a pas sommeil et préfère errer plutôt que de s’enfermer dans sa chambre. L’étudiant sort tout d’un coup de sa rêverie, en se rendant compte qu’il se trouve dans une rue juste en face des ruines du gymnase. Il ne sait pas comment il a fait pour se retrouver ici, alors que la ville est grande et qu’il la connait à peine.
Shawn remarque des lumières, des voitures et de l’agitation juste à coté. Il se demande pourquoi des policiers sont toujours sur les lieux, surtout à une heure aussi tardive. Cela ne lui plait pas du tout. Surtout qu’au moment des faits, il avait dû quitter les lieux précipitamment et qu’il a pu laisser des empreintes.
Shawn a l’impression que quelque chose se trame et que ce n’est rien de bon pour lui. Le jeune se rapproche lentement, se cachant derrière des bennes à ordures. Il veut à tout prix en savoir plus, même s’il sait que l’attitude à adopter serait de faire machine arrière. Il se glisse dans l’obscurité et marche d’un pas rapide, tout en se penchant pour être le moins visible possible. Il a l’impression d’être dans un film et d’endosser le rôle d’un espion en mission secrète. Sauf que s’il se fait repérer, il se fera arrêter et ne pourra pas avoir une nouvelle chance en rembobinant le film.
Rapidement, Shawn se cache derrière une benne à ordures, tout près du groupe qui continue de fouiller les décombres. Il relève la tête en étant très prudent, pour ne pas se faire repérer. Il reste sans voix en voyant ce qui se trame. Des individus sondent les ruines avec plusieurs appareils qui semblent sophistiqués. Ils ont l’air de tout, sauf d’agents des forces de l’ordre. Le jeune homme pense tout de suite au film « Men in black », tellement ces individus sortent de l’ordinaire. Ils ne leur manquent plus que les paires de lunettes de soleil.
- C’est quoi ces conneries ? se demande Shawn, ne sachant pas quoi en penser.
Le jeune intrus remarque un individu qui se démarque des autres. Il n’est pas nécessaire d’être fin observateur pour se rendre compte que tout le monde a peur de lui. Il donne les ordres sur un ton sévère, n’arrêtant pas de bouger un peu partout. Mais l’étudiant est malheureusement trop loin pour entendre ce qui se dit.
Shawn ne sait pas ce que font ces individus, mais une chose est sûre. Ce n’est pas pour le remercier d’avoir débarrassé la société de personnes nuisibles. Cela ne fait aucun doute qu’ils sont à sa recherche et cette idée ne lui plait pas du tout. Il aimerait sortir de sa cachette, aller à leur rencontre et leur poser des questions. Peut-être ont-ils des réponses pour lui ? Mais, c’est trop risqué et il a suffisamment fait confiance à des inconnus comme ça.
L’espion en herbe réfléchit quelques secondes. Il sait qu’il risque gros mais il ne peut pas s’en aller sans en savoir plus. Shawn décide de mener sa petite enquête. Mais il sait que s’il se fait attraper, la situation sera très tendue pour lui. Ce n’est pas comme si elle ne l’était pas déjà suffisamment.
- Je sens que ça va être une superbe soirée ! S’exclame-t-il sur un ton ironique.
Il remarque que malgré les évènements, il a toujours un sacré sens de l’humour et qu’il arrive à rire de tout et particulièrement de lui-même.
L’étudiant réussit à se faufiler jusqu’à une voiture, située à une dizaine de mètres du lieu de désolation. Shawn ouvre délicatement la portière côté conducteur, priant pour qu’elle ne soit pas verrouillée, ni qu’une alarme se déclenche. Mais sa chance ne l’a pas complètement abandonnée. Le jeune homme regarde à l’intérieur, cherchant le moindre indice. Il ne peut s’empêcher de pousser un hoquet de stupeur lorsqu’il aperçoit une arme à feu et un insigne d’agent fédéral posés sur le siège.
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