Chapitre 3

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Edward était monté se reposer dans la chambre d’ami, Mrs Foster et Mrs. Whitaker étaient parties en ville, Peter s’était retiré dans sa chambre, et M.Foster s’affairait dans son bureau. Il ne restait que M. Whitaker et Mary dans le petit salon des Foster.

Mary quitta le confortable sofa de velours bleu et se dirigea vers le piano en bois, qu’elle caressa du bout des doigts. M. Whitaker prit alors la parole :

- J’ai été surpris du choix de mon fils.

- Pourquoi donc ? Demanda Mary, étonnée.

- Car, avec mon épouse, nous avions sélectionné des prétendantes, les avions « évaluées », et nous avons laissé à Edward le choix final. Il avait à choisir entre…vous et miss Ann Sohan.

- Ann ! Celle qui habite en bas de la rue ?

- Oui.

- Elle est bien plus belle, et sûrement plus cultivée que moi !

- C’est, sans vouloir vous vexer, ce que j’ai pensé.

- Que tout cela est étrange… murmura Mary, en s’asseyant au piano.

- Il a refusé de nous expliquer la raison de son choix, ajouta M.Whitaker.

Mary sembla se désintéresser de M.Whitaker et se mit à jouer du piano. Elle se lança dans une interprétation de clair de Lune (sonate n°14, de Beethoven). M. Whitaker sembla à peine se soucier du son qui emplissait la pièce et Mary se vexa profondément. Il la trouvait moins belle et moins intelligente que cette peste de Ann Sohan, en plus, il n’écoutait même pas sa musique ! Et il venait de dire qu’il aurait préféré que son fils épouse Miss Sohan, l’être le plus détestable sur Terre (après M. Whitaker, selon Mary).

Elle quitta donc le salon et se dirigea vers la chambre d’ami, puis convergea vers la chambre de Peter.

Toc toc toc ?

Peter cria :

- Qui est là ??

- Moi, Peter…

- Ne rentres pas.

Mary se mordit la langue et demanda :

- S’il te plaît …

- Non !

Mary refoula un sanglot, et poussa la porte de la chambre.

Peter était entrain de lire un livre, assit à même le sol, et tourna le dos à Mary lorsqu’elle entra.

- S’il te plaît Peter…

Peter agita sa tête en signe de négation et recommença à ignorer Mary.

Un sanglot lui échappa, et elle mourrait d’envie de courir à ses pieds, de s’excuser, de tout réparer. Mais elle était fière et sortit en claquant la porte boisée et décorée des mots Chambre de Peter et Mary. Mary avait effectivement partagé la chambre de Peter jusqu’à ses 12 ans, puis elle avait emménagé dans son royaume à elle… Elle caressa son nom barré par son frère et fondit en larmes, au pied de la porte. Elle n’osa même pas s’excuser au près de Peter.

Elle décida de sortir de la maison, mais pour aller où ? Elle voulait juste s’échapper une ou deux heure, pour décompresser. Elle se décida à elle chez sa meilleure amie, Mathilda « Tilly » Thomson.

Personne ne la vit écrire le petit mot chez Mathilda, de retour vers 16h. Manteau sur les épaules, sac à la main et tristesse au cœur, elle se dirigea vers la maison des Thomson.

Lorsqu’elle arriva, elle toqua non pas trois, mais deux coups, un code secret entre elle et Mathilda.

Toc toc ?

La porte s’ouvrit, et Mary tomba sur Johanna, la domestique des Thomson.

- Oh miss Foster ! Comment vous portez vous miss ?

- Très bien, merci Johanna. Puis je voir Mathilda ?

- Bien sûr, elle est dans sa chambre.

La famille Thomson était composée de Mrs. Thomson, une belle française à l’accent chantant, de M. Thomson, un londonien dont la famille avait fait fortune dans les trains, de Mathilda, l’aînée de la famille, de Hector, un petit garçon de 6 ans à peine, de Lily, un bébé souriant aux joues rouges, et pour compléter ce charmant tableau, de Nana, la chienne de la famille.

Mary monta les escaliers en chêne de la vieille maison, et arriva à la chambre de Mathilda. La porte était ouverte et Mathilda brodait sur son lit. Lorsqu’elle vit Mary, elle jeta son ouvrage et couru la serrer dans ses bras.

- Attention Tilly ! Tu m’étouffes.

- Désolé, Mary, mais ça fait un mois qu’on ne s’est pas vues !

- Tu es trop émotive, Tilly.

- Pas grave, je vit avec mes défauts. Au fait pourquoi tu es venue ?

Mary s’assit et lui raconta tous ce qui s’était passé ces dernières heures. Edward, Peter, Tommy, M. Whitaker…

Mathilda se tut le long du récit puis explosa lorsque Mary s’arrêta.

- Une dispute avec ton frère ? !! Un nouvel ami !! Mais ta vie est INCROYABLE !!(Mathilda commençait à s’énerver) PAR CONTRE CE QUE JE NE CAUTIONNE PAS, C’EST QUE TU ACCEPTES CE MARIAGE !! IL NE TE RENDS PAS HEUREUSE ! Mathilda était hors d’elle. Sa famille sortait un peu des conventions, et le mariage de ses parents était un mariage d’amour. Celui de Mathilda, d’Hector et de Lily le serait aussi sûrement, ainsi que celui de leurs descendants. La famille Thomson n’était pas considérée comme « une famille de parias » mais comme une famille « non conventionnelle ».

Mary faillit se mettre à crier elle aussi mais s’abstînt, ne voulant pas frustrer son amie, qui pensait sans doute bien faire. Elle lui répondit donc, calmement :

- Ce mariage me rends heureuse, Tilly. (Même si au fond d’elle, elle savait que c’était faux) Et je vais l’accepter avec joie. Tilly, ta famille est spéciale pour notre société, amis tu n’as pas à m’influencer pour le détourner du droit chemin de la tradition.

Tilly ne répondit même pas et poussa Mary dehors, qui partit de la maison des Thomson, encore plus frustrée, triste et en colère contre elle-même et contre le monde qu’avant d’arriver.

Elle retourna chez elle et s’effondra sur son lit. Elle pleura toutes les larmes de son corps, et lorsqu’elle fut asséchée, elle se roula en boule. Au bout d’une vingtaine de minutes, sont frère poussa la porte et entra dans la chambre. Il s’assit à même le sol et prit la main de Mary. Il ne prononça qu’un seul mot :

- Désolé.

Aussitôt, les yeux de Mary redevinrent des fontaines dont s’écoulaient des torrents de larmes. Elle parvint tout de même à murmurer un :

- Je suis désolée aussi.

Elle se releva et son frère l’enlaça tendrement.

- Je sais que ce n’est pas facile pour toi. Désolé de m’être emporté.

- Moi aussi je me suis emportée. Je suis vraiment, vraiment navrée, Peter… Je me suis AUSSI embrouillée avec Tilly et avec M. Whitaker. Je suis maladroite en ce moment…

- C’est normal, au vu de la situation. Dis moi juste une chose. Désires tu vraiment ce mariage ?

- Je… je ne sais pas Peter. Je penses que je devrais mais…

Ils furent interrompus par la voix de Mrs. Foster, invitant tout le monde à venir prendre le thé

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