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En la voyant s’éloigner loin de moi, pour disparaître sans doute vers un ailleurs sublime, instinctivement, je me remémorai ce baiser échangé. Jamais de ma vie je n’avais ressenti une telle émotion de désir et d’amour. Oui, je peux te le confesser, ami, j’étais réellement un homme heureux.
Seul à présent dans ma chambre, tout pouvait s’écrouler autour de moi. Je pouvais mourir que ça m’aurait été égal. Car pour la première fois de ma vie, j’étais amoureux. SILENCE.
Dans la chambre rien n’avait changé. Ma mère, figée par son inexistence, trônait sur notre lit de complaisance.
Puis, je repensai à Jiznée ainsi que ce qu’elle m’avait dit. Comment connaissait-elle mon prénom, d‘abord ?
Et en quoi pouvais-je l’aider ?
Encore une fois de nouvelles questions venaient s’ajouter à tant d‘autres.
Parcouru par un sentiment étrange qui m‘affecta lourdement, je ne m’expliquais pas la peine que j’avais pu lire dans son regard.
« Un tel regard ne peut s’oublier », me dis-je tout bas, et celui-ci allait me hanter tout le long de la soirée.
Dès lors, dès cette inquiétude, il me fallait la retrouver, coûte que coûte, quitter le DEUS EX MACHINA, afin d‘éclaircir une situation dont je devais, à tout prix, élucider les mystères.
Dehors, l’orage avait cessé, laissant place à un joli crépuscule d‘un soir d‘été.
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