Dans l’angoisse d’être pourchassé par mes deux petits morveux, je courus dans la nuit noire à des milliers de mètres de la petite commune de Richevalet.

Je courus et courus, toujours et encore, jusqu’à en perdre haleine, jusqu’à en faire rompre les battements de mon cœur.

C’est après m’être épuisé par cette fuite aux allures de délivrance que je stoppais ma course effrénée. Un regard derrière mon épaule, je constatais que j’étais définitivement débarrassé de mes deux anciens compagnons de misère.

Un grand « ouf » résonnait à l’intérieur de mon crâne.

J’ouvris alors les yeux.

Autour de moi tout n’était que verdure, buissons, arbres et quiétude. Un havre de paix s’offrait alors à moi. Un enchantement me tendait les bras dans cet endroit tout droit sorti de nulle part.

Dans cette ambiance sécurisante, j’allai pouvoir enfin souffler. Recouvrer mes esprits. Le « TROMA » s’était éteint en même temps que ma délivrance à ce grand chamboulement vécu à l’Alpha. La vilaine maladie avait disparu telle une vasque qui se vide de son eau.

J’étais calme, désormais. La réalité avait fini d’être corrompue. Guéri, ce fut alors, un véritable soulagement.

La raison revenue en ma possession, une envie d’apaisement me chatoyait les neurones. Une nouvelle fois j’éprouvais le sentiment de me reposer.

Délesté d’une angoisse inédite jusqu’à ce jour, j’étais convaincu que la tempête dans laquelle je m’étais trouvé, s'était enfin définitivement évanouie.

Alors, tranquillisé, sachant que je n’allais plus voir poindre le nez de mes deux petits morveux, je m’écroulai par terre, heureux et soulagé.

Au-dessus de moi, bien au-delà de la cime des arbres, le ciel d’une nuit étoilée s’offrait à mes yeux réjouis.

À cela, j’appréciais la senteur divine de l’herbe. Une senteur aphrodisiaque dont la tentation était celle de m’assoupir.

Dès lors, bercé par le silence d’un univers infini, je m’endormis, tel un souffreteux attiré par la placidité d’un lieu protecteur et maternel.

« Putain, ami, j’ai eu la trouille de ma vie ! »