Il n'y a pas de retour

Pas cette fois.

Il n'y a plus de maisons pour nous accueillir

Ni de tombes pour nous supporter

Plus de magie à découvrir

Plus de logique à inventer ;

Il n'y a plus d'enfer ou de paradis

Quand tout devient numérisé

Plus d'anges pour venir nous sauver

Et plus de Terre sans libres cris.

On sait tous les choses, on veut les ignorer

Mange ta viande si tu oses, mets le monde à tes pieds

Garde ton confort et continue de jouer

On fait du cinéma pour ne rien décider ;

Quand avons-nous cessé d'être émerveillés ?

Nous devenons tous aveugles et fatigués.

Quand les arbres sont-ils tombés ?

Où les étoiles sont-elles allées ?

Je vois sur ces étals des plantes exotiques

Ramenées du bout du monde jusqu'au supermarché

Mais jamais des buissons où, cachés

De petits moineaux chantent leur musique ;

Le béton omniprésent me fait paniquer

Je ne sais où regarder car tout semble plastifié,

Exposé dans une vitrine, en attente d'un acheteur

Sûrement mort déjà depuis tout à l'heure.

Photoshopper pour mieux consommer,

Cacher la réalité

Collés devant nos écrans, on en devient anesthésié

L'araignée du web te fera tout oublier.

Il n'y a pas de retour

Pas cette fois.

Alors lève-toi, regarde tout autour

Prends conscience de la vie qu'il reste toujours

À sauver.