Re Venir au monde
Là où cette histoire commence, je me suis aperçu de l'innocence perdue. Je ne peux m'évader de ce long et sombre destin, m'enveloppant tel un linceul. Où puis-je crier ma colère ? L'enfer que je vis, d'avoir perdu ma pureté et ma bonté d'âme. Ma tête grippe ! Les rouages de mon cerveau se désorganisent. S'entrechoquant tels des barres de métal, qui l'une contre l'autre, en pleine fusion plient, étincellent. Ce sont mes pensées résonnant sous le poids de cette douleur.
Ma pauvre âme supplique à la mort, « qu'on en termine ! » et pourtant tout continue. Le monde ne s'arrêtera pas pour ma vie égarée. Seul le bruit de la ville subsistera.
Misérable monde ! Misérable vie ! Je suis un de ces êtres poubelles. Un être égout, rempli d'immondices. Je me sens sale et vivant. Si triste en respirant le poison que j'expire. Je me tiens là devant vous. Nu ! Comme au premier cri. Nu, mais cette fois-ci corrompu.
Je révoque tout ce que j'étais. Je détruis et piétine jusqu'à la moindre miette de mon être, jusqu'à perdre tout sentiment. Je détruis et je brise. Je brise, je fractionne. Je fractionne et disperse. Je broie, tout ce qui fait de Moi, l'homme que je suis. Briser ! Jusqu'à la dernière particule !
Je renaîtrais !
Tel un nouvel être ! Sauvage ! Ramené à la vie. Si elle ne peut quitter mon corps. Un nouvel ouvrage. Père de lui-même. Ne réclamant ni mère, ni dieux. S'élevant de soi-même, de son instinct primaire. Je serais la balle et l'arme qui fendra le crâne de la société d'où je venais.
Elle éclatera, chaire pulpeuse et cervelle. Je ne tiendrai pas là une vengeance, mais une divine satisfaction. Je serais leur fléau. Je serais leur mal. Je serais leur noirceur.
Je viens, monde ! Voici qu'arrive ton sinistre ami !
Journal d'Adam Wil.
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