II. Le portrait

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 La photo représentait mon frère et moi, encore tout gamin. À la mer. En l’observant, le goût amer de l’eau des plages azurées fit surface. Tout y était dedans. L’agitation des vagues. Leurs rouleaux salés, et la mousse pétillante. Les cris et les pleurs des autres enfants alentours.

D’abord, comme sur un parking, c’était une place qu’il nous fallait trouver. Toujours très proche de l'eau, où toujours très reculé de la mer, mais jamais au bon endroit. Souvent après des centaines de mètres de marche. Entre les pins parasols, leurs épines mortes aux pieds, et le vent chaud désagréable en plein visage. Nous faisions l’inventaire, pendant ce temps, entre pelles, seaux, serviettes et chaussures de plage. Nous avions tout. Puis, une fois arrivé, il fallait raplatir le terrain des mottes de sables formées par ce même vent révoltant, y déposer rigoureusement les serviettes de plage ( sans gêner le voisin ) et y mettre un objet lourd pour ne pas qu’elles s’envolent. Le sac rempli d’affaire par exemple. Ou les livres de Musso que maman prenait. Générallement, après ça, c’était se mouiller la nuque, les pieds et les épaules pour rentrer doucettement dans l’eau. Papa, lui, n’était pas toujours entrain à le faire. Alors c’est là qu’il prenait l’appareil photo.

Le goût sucré des jeux entre frères remonta surtout plus que les autres en voyant la photo. Les bousculades dans la fraîcheur. Les minis combats. Et les histoires épiques qu’on s’inventait en tant que personnages principaux. C’était tout un monde qui se créait. Le sable devenait mouvant. Des monstres s’y cachait et des créatures. Tout à notre guise…

Ce, récapitulé en une photo à l’arrière plan un peu flou. Du moins du peu que je m’en souvienne. Mais ce n’était plus l’odeur d’une mer du Ouest vendée en début Août qui refit surface. C’était bien l’imagination d’un monde, d’un espace à part entière, dans le plaisir dune baignade, après une marche sous des pins parasols. C’était toute une vie d'azur et de sable, d’imaginaire et de légereté, maintenant aux bords jaunis, moisit dans un tiroir.

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