Bashib est notre cousin. Si, si. Nous sommes de la même branche.
Une longue lignée. Bras dessus, bras dessous nous dansons avec lui sans en être véritablement conscient ou si peu. Nous critiquons tout ce qui bouge. Nous nous plaignons de tout, badigeonnés d'un orgueil et d'un égoïsme dont on perçoit à peine l'âcreté. Nous devenons les arbitres de tout. Nous décidons ce qui est bien et ce qui est mal avec une certitude extraordinaire voire folle. Nous avons un avis sur tout, avis que l'autre doit absolument respecter, aduler au nom de la liberté. Pauvre liberté. Personne ne se trompe, tout le monde a raison. Nous nous irritons de l'irritation, nous nous désolons de la désolation. Et nos fesses restent collées sur le même banc.

 — Dis-donc ! Faudrait que tu prennes une tisane de temps en temps.
 — Tu as raison, Bashib.