Dix-sept: Gobelin
Il y a une tache rouge au pied du chêne, du sang?
Non, en approchant je m’ aperçois que c’est du tissus, plus précisément une petite cape rouge doublée de satin noir.
Interrogative, je lève les yeux vers le sommet du chêne et je découvre, assis à califourchon sur la branche de bois flotté un petit être difforme, une grosse tête , des yeux éxorbités, un corps malingre mais qui semble agile.
Dans son apparence, ce qui m’interpelle le plus, c’est son regard: une expression dure et méchante, des yeux perçants comme des flèches qui me transpercent et me font mal.
C’est un lutin affreux qui n’a rien à voir avec mon djinn plein de compassion.
Le chêne est silencieux, pas une de ses feuilles ne bouge.
Je l’apostrophe:
- Tu ne dis rien, tu as honte
- Tu ne peux pas comprendre
- Comment ça, tu m’as envoyé à la mort!
- Mais non, je savais que tu t’en sortirais
- Il s’en est fallu d’un cheveu! Mais dans quel but ? et qui est cet affreux lutin?
- C’est un Gobelin, il est resté longtemps enfermé dans une grotte de Normandie, la sorcière l’a libéré pour venir m’habiter et me suggérer de mauvaises pensées. Il est devenu ma part d’ombre et tant qu’il sera là, ne me fais pas confiance.
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