Chapitre 1

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Chers tous,

Je me tiens ici, devant une feuille blanche, mon dernier compagnon dans ce voyage en solitaire. Les mots me viennent, lourds et hésitants, comme des échos lointains de mon âme tourmentée. J’ai longtemps marché sur un chemin pavé de doutes et de faux-semblants, une route qui, je le crains, ne m’a mené qu’à ma propre perte.

Dans notre foyer, jadis plein de chaleur et d’amour, je me sens désormais comme un fantôme, une ombre parmi les vivants. Nous avons partagé des sourires, des éclats de joie, mais ces moments semblent maintenant aussi lointains que les étoiles dans le ciel nocturne.

Chaque matin, je me réveille en espérant trouver un fragment de paix, un souffle de vie qui pourrait raviver la flamme vacillante en moi. Mais les heures s’écoulent, monotones et implacables, me rappelant sans cesse ce que j’ai perdu, ce que je n’ai jamais pu être.

À toi, ma chère épouse Inès, j’adresse ces mots avec un regret infini. Nous avons construit ensemble un monde, mais quelque part le long du chemin, j’ai perdu le fil de notre histoire. Tu mérites plus que les vestiges de l’homme que je suis devenu.

Et à vous, mes enfants bien-aimés Ghali et Chema, je laisse derrière moi le souvenir d’un père qui, malgré ses failles et ses erreurs, vous a aimé de tout son cœur. Je regrette de ne pas avoir été le pilier que vous méritiez, l’exemple à suivre.

Dans ce silence qui m’entoure, je me suis souvent demandé où j’ai trébuché, à quel moment exact j’ai commencé à m’éloigner de tout ce qui donnait un sens à ma vie. Peut-être, dans la poursuite de ce que je croyais être le bonheur, ai-je perdu de vue les vraies richesses : les rires partagés, les instants de complicité, l’innocence de vos sourires.

Je pars avec le poids de cet amour inexprimé, ces mots que j’aurais dû dire, ces gestes que j’aurais dû faire. Je vous laisse dans un monde qui continue de tourner, espérant que vous y trouverez votre chemin, plus lumineux, plus vrai que le mien.

Je vous aime plus que je ne pourrais jamais l’exprimer, et c’est dans cet amour que je trouve un semblant de réconfort en ces derniers moments. Pardonnez-moi pour ne pas avoir su voir la lumière à travers mes propres ténèbres.

Alors que je termine cette lettre, mes derniers mots pour vous, je ressens un mélange de soulagement et de désolation. Soulagement, car je laisse derrière moi la tourmente qui m’a consumé ; désolation, car je sais la douleur que mon départ va causer.

Je vous en conjure, ne laissez pas mon acte assombrir vos vies. Vous êtes forts, pleins de vie et d’espoir. Construisez vos propres histoires, des histoires où chaque jour est une promesse de joie et d’amour. Vous avez en vous la force de surmonter les tempêtes, de trouver la lumière même dans l’obscurité la plus profonde.

Je vous quitte avec un cœur lourd, mais en paix, sachant que je vous ai aimés de toutes les fibres de mon être. Trouvez le bonheur, trouvez la paix, et souvenez-vous de moi non pas comme celui qui a abandonné, mais comme celui qui a profondément aimé.

Avec tout mon amour, pour toujours,

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