Poétique éthique?
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Ni splendide ni immonde,
Je ne suis que messagère
Etrangère et passagère
Des idées d’un autre monde
Lorsque le dieu me pénètre
Une invisible démence
Déverse en moi la semence
D’où l’oracle pourra naître
Les mots fusent dans ma tête
Et ma muse au large sceptre
S’amuse à me voir paraître
Une intruse dans la fête
Car c’est le dieu qui m’inspire
Les vers ouvragés d’orfèvre
Qui s’écoulent de mes lèvres
Aussitôt que je respire
Le dieu souffle doucement
De peur de me massacrer,
Moi, chose ailée et sacrée
Comme un délicat amant
Il me garde des abrolles
Car mon âme est sa navette
Me voilà table – ou cuvette
Pour renfermer ses paroles
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