Chapitre 1 (Des larmes sur ma guitare) Partie 2
-ça alors Taylor, c'est la première fois que je te vois aussi furieuse contre un enseignant.
-Ouais, il fallait que je parte avant de dire des bêtises.
-Et au juste, pourquoi as tu dis que c'était de ta faute et non de la mienne?
-Parce que c'est le cas.
-Bien sûr que non, c'est moi qui t'ai déconcentré. Alors c'est de ma faute.
-Tu ne crois tout de même pas que je t'aurais blâmé? Tu sais que je ne suis pas comme ça.
-Je te remercie. C'est vrai, tu es tellement... différente des autres filles que j'ai connues.
-Je sais, tu me le dis presque tous les jours.
C'était l'une des choses que j'appréciais le plus chez lui. Chaque jour, il n'oubliait jamais de me répéter qu'il m'aimait, et ça me rassurait. J'étais heureuse que ce garçon soit devenu mon copain. Je n'aurais pas pu demander mieux. Du moins, à ce moment là de ma vie.
Alors que j'arrivai à mon casier, A.J venu s'adosser contre le casier à ma gauche. Pendant que je débarrais mon cadenas, A.J me posa une question. Une question qu'il m'avait d'ailleurs posée plusieurs fois déjà.
-Et puis? Tu as réfléchis pour le match de football?
-Le match? Répétais-je, en quittant les yeux de mon cadenas pour le regarder.
-Oui, le match de football, ce weekend.
-Ah... oui, le match.
Je me sentais terriblement pitoyable que ce match m'est complètement sortit de l'esprit. Il me l'avait rappelé tellement souvent et je l'avais encore oubliée. Je ne voulais pas lui dire pour ne pas le décevoir. Mais honnêtement, je n'avais pas très envie d'aller à ce match. Le sport, ce n'était pas trop mon truc. Je devais lui dire la vérité. Je crois que c'était mieux de dire la vérité plutôt que de lui mentir. C'était mon copain et j'avais entièrement le droit de lui dire que je ne voulais pas aller à ce match de football. Dans ce cas-là, pourquoi je m'en faisais avec ça?
Pendant que je réfléchissais à ça, A.J attendait toujours une réponse de ma part.
-Taylor?
-Quoi? Dis-je, en sortant de mes pensées.
-Alors, c'est oui ou c'est non?
-Oh... euh...
J'hésitai un petit moment à savoir si je lui disais la vérité ou si je lui faisais croire que j'en avais envie. Je devais lui dire la vérité, tout simplement.
-Écoute... je trouve ça très gentil de ta part de m'inviter là-bas, mais... tu sais, tu me connais, je n'aime pas tellement le sport et... ce n'est pas du tout que je ne veux pas faire d'activité avec toi, mais...
Je vis son visage changer avant même d'avoir fini de m'expliquer. Il baissa les yeux vers le sol, et maintenant je savais que quelque chose n'allait pas avec ma décision. Cependant, cette réaction envers la réponse que je lui avais donnée, très poliment, ne m'avais pas plût.
-Je suis désolé, lui dis-je.
Il leva les yeux vers moi et il poussa un petit rire. Pour quel raison exactement?
-Qui a-t-il?
-Rien. Non, je te l'assure. Mis à part le fait que tu refuses une invitation que je t'ai proposé il y a presque trois semaines déjà.
-Je sais, je t'ai fait attendre et je m'en excuse. Mais ne m'en veux pas parce que je ne veux pas y aller.
-Non, ce n'est pas seulement ça qui me dérange. C'est... oh, laisse tomber. Oublie ça.
-Non, je veux attendre ce que tu as à dire. ça m'intéresse.
-Très bien, si c'est ce que tu veux. Tu ne sais pas à quel point c'est difficile pour moi de toujours attendre. Écoute, je ne sais pas si tu t'en rends compte, mais ça fera presque un an que nous sommes en couple et c'est à peine si tu acceptes que je touche lorsque nous sommes tous les deux seuls ensembles, de peur que nous allions trop loin.
Ce qu'A.J venait de me dire venu me blesser au plus haut point. Je ne savais pas ce qu'il lui prenait tout d'un coup à réagir aussi brusquement avec moi. Ce n'était pas dans ses habitudes.
-Attend, tu veux rire? Qu'est-ce qui te prend de me dire ça?
-Sans vouloir te mentir, ça faisait un petit bout de temps que je voulais t'en parler. Mais ne le prends pas mal, ce n'est pas du tout...
-Quoi?! Tu veux que je ne prenne pas mal le commentaire que tu viens de me dire?! Je suis désolé, mais je n'accepte pas de me faire parler ainsi et de me faire dire des choses aussi horribles. Si tu es prêt à vider ton sac, alors vas-y. Je t'écoute.
-D'accord. Oui, c'est vrai Taylor, j'en ai marre d'attendre que tu choisisses le bon moment pour nous deux. Je veux dire, comment veux-tu qu'on forme un couple si jamais rien ne se passe entre nous deux?
Tout le monde dans le corridor nous dévisageait. C'était hyper gênant et tout ce que je voulais à ce moment-là, c'était de partir en courant et retourner chez moi. Ce qu'A.J me disait était terriblement blessant.
-Tu veux dire que... que tu étais avec moi seulement pour ça? Tout ce que tu voulais c'était de coucher avec moi et ensuite partir avec une autre salope de cette école!
-Oh, arrête de tout mélanger. Ce n'est pas du tout ça. Le problème dans tout ça ce n'est pas moi. C'est toi.
Je n'arrivais pas à croire que mon copain que je connaissais depuis un an, que je croyais incapable de me crier des sottises aussi affreuses, pouvait me dire ça. Étais-je en train de voir pour la première fois le vrai visage de mon copain?
Je sentais que j'allais bientôt exploser et le frapper en plein visage.
-Comment oses-tu!? Tu sais quoi, je n'ai pas envie de discuter de ça devant tout le monde. Allons dehors pour en discuter.
-Non. Il n'y a plus rien à dire.
Ce fût la dernière phrase qu'il m'eut dite avant de quitter mon casier et disparaître dans la foule d'élèves. Plusieurs étudiants me regardaient, alors je me tournai vers mon casier et je restai là, essayant d'encaisser ce que mon copain venait de me dire.
Pourquoi est-ce qu'il agissait ainsi, aussi rudement envers moi et de façon soudaine? Jamais une seule fois A.J avait été méchant avec moi. Je me demandais vraiment s'il n'avait pas tort dans un sens. Était-ce moi le problème dans notre relation? Il avait peut-être raison, je n'aurais pas dû le faire attendre aussi longtemps. Je ne savais pas quoi en penser. S'il avait besoin de me parler de ça, il aurait bien pu utiliser un autre moyen que de me blesser autant. Me faire parler ainsi devant une foule de personne, ça avait été l'une des choses les plus humiliantes de ma vie.
J'observai les photos de lui et moi que j'avais accrochées sur l'intérieur de la porte de mon casier. En les regardant, je me rappelai chaque moment où nous avions pris chacune de ces photos. Notre première sortie au cinéma où notre premier baiser. Je n'avais pas envie que nous gâchions ça maintenant. Nous devions mieux nous expliquer, et beaucoup mieux comme la façon dont nous l'avions fait.
Je fermai la porte de mon casier et m'apprêtai à aller le rattraper lorsque je restai cloué au sol en voyant ce qui se passait à quelques mètres de moi. Une image qui resterai imprimé jusqu'à la fin de mes jours dans ma tête.
Il était là, adossé contre un casier, discutant avec une jolie fille aux cheveux roux, bien aplatit. Il y avait à peine quelques secondes, je me disputais avec lui, et l'instant suivant, je le voyais contre un casier, discutant avec une autre fille. Mais le pire ce n'était pas ça. Le pire, c'était lorsqu'il avait déposé un baiser sur la joue de cette fille, ce qui me fendit le cœur. J'avais l'impression que mon cœur s'était effrité dans ma poitrine ou qu'un coup de poignard m'avait transpercé le cœur.
Il leva les yeux vers moi et il me remarqua un peu plus loin, le regardant avec un visage d'abattement. Je n'avais pas pu croiser son regard, alors je me suis retourné et je suis partit en courant.
Je bousculai un garçon en chemin, mais je ne me retournai pas pour m'excuser, trop ébranlée par cette terrible scène de mon copain embrassant une autre jeune fille de l'école.
Je sortis de l'école en poussant la porte violemment et je courus dans l'escalier devant. Tous les regards étaient posés sur moi, mais je n'en tenais pas compte. J'avais ensuite traversée le terrain du collège pour emprunter par la suite la rue pour me rendre chez moi.
J'avais conscience que l'école n'était pas terminé, mais tout ce à quoi je pensais, c'était de fuir. Et je l'avais fait d'une façon si inattendu, qu'en chemin, je m'étais rendu compte de ce que je faisais.
« Je repense à ce moment alors que je suis en train de fuir dans ma voiture et que je fuyais encore à cause d'un homme, mais pour des raison beaucoup plus compliqués. Je fuyais pour une raison complètement différentes de la première fois. Et pour une raison encore plus grave.
Quand je repense à cette première fois où mon copain m'avait brisé le cœur à cause d'une simple fille, je compare ceci à ce qui est arrivée avec Nick. C'était différent, et ce n'était pas à cause d'une fille. Nous avons tous nos querelles de couple et nos histoires finissent souvent par des banalités lorsque nous sommes jeunes. Nous ne pouvons pas savoir ce qu'est vraiment le vrai amour. Nous n'avons aucune expérience.
Pour moi, ça n'avait pas été ordinaire. C'était à l'âge de 18 ans que je crois vraiment avoir compris la vraie définition de l'amour. Ce que c'était vraiment de souffrir pour quelqu'un.
C'est pour cela que quand je me remémore ce souvenir de ma première rupture, je me dis qu'A.J n'avait jamais été mon grand amour. Est-ce que je croyais ça à cause de mon histoire avec Nick? Je n'en sais rien ».
Je courais, sans réfléchir, sur le trottoir, tenant mes livres d'école contre ma poitrine et je pleurais. Je me rappelle la souffrance dans mes pleurs et des larmes qui coulaient sur mes joues. Mais je devais penser à ce que je dirais à mes parents une fois que je serai à la maison. Ils s'inquiéteront en me voyant entrer ainsi chez moi, en sanglot, sachant qu'il me restait un cours encore. Allaient-ils croire que j'avais été battue ou violée? Sauf que lorsque j'allais tout leur expliquer, ils allaient comprendre. Mes parents étaient très compréhensifs. De plus qu'ils ont certainement déjà vécus des peines d'amour durant leur vie.
Une fois arrivée dans ma rue, je remarquai que ni la voiture de mon père, ni la voiture de ma mère ne se trouvait chez moi. Je m'arrêtai de courir un instant, juste devant la maison de mon voisin, et prit le temps de respirer et essuyer mes larmes.
Je sursautai lorsque j'entendis un bruit à ma droite. Je me retournai et vit que ce n'était que mon voisin qui sortait de chez lui. Je remarquai qu'il portait des vêtements couverts de peinture et une casquette bleue marine, elle aussi couverte de peinture.
J'essuyai mes yeux à l'aide de mon pull et essayai de me faire discrète.
-Euh... bonjour monsieur Jones, lui dis-je, en bégayant un peu.
-Ah, salut Taylor, me répondit-il chaleureusement, tout en descendant les trois marches devant sa maison.
Je lui fis un petit sourire et je marchai le plus normalement possible pour me rendre chez moi, juste à côté.
-Hey, que fais-tu aussi tôt? M'arrêta-t-il.
Monsieur Jones était un très bon voisin, mais je n'avais pas très envie de parler à quelqu'un en ce moment.
Je m'arrêtai et restai de dos à lui, cherchant quoi lui répondre.
Je me retournai tranquillement vers lui et je vis qu'il me regardait, attendant que je lui réponde.
-Les élèves sont en cours à cette heure-là je crois.
-Euh... oui, je sais. C'est que... je... en fait, je... je ne me sens pas très bien. J'ai appelé ma mère pour lui demander de revenir à la maison, et elle a acceptée.
C'était la seule raison que j'avais trouvée à dire à mon voisin. Une partie de mon mensonge était vrai, puisque je ne me sentais pas bien. Cependant, ma mère n'était pas au courant de mon absence à mon cour.
-Ah d'accord. Excuse ma curiosité. Je voulais seulement m'assurer que tout allait bien.
-Oui, merci. C'est très gentil de votre part de vous inquiéter pour moi.
-Repose-toi bien alors.
-Merci.
Il se dirigea à sa voiture tandis que moi je me rendis chez moi.
Une fois sur le seuil de la porte de ma maison, je sortie les clés de ma poche, débarrai la porte et j'entrai. En fermant la porte derrière moi, je jetai mes cahiers par terre et retirai mes souliers.
-Maman!? Papa!?
Après avoir retirée mes souliers, je me rendis dans la cuisine et dans le salon pour jeter un œil mais il n'y avait personne. Je montai dans ce cas à l'étage et les appelai de nouveau.
-Hey, il y a quelqu'un?!
Je jetai un coup d'œil rapide dans chacune des pièces du haut, mais mes parents ne s'y trouvaient pas. Ils avaient probablement laissés un mot.
Je redescendis à l'étage principal et retournai dans la cuisine. Mes parents avaient effectivement laissés un mot sur le réfrigérateur, indiquant la raison de leur absence. Ils avaient une rencontre de parents avec ma sœur Ava. Une rencontre d'une durée d'environ 2 heures.
Pour le moment, je n'avais pas envie de les appeler. J'avais besoin d'être seule. Après ce que je venais de vivre avec A.J, (ou plutôt devrais-je dire mon ex petit copain), je ne voulais parler à personne. Même pas mes parents.
Je descendis dans ma chambre qui se trouvait au sous-sol et en profitai pour nourrir mon chat. Son plat était vide et j'ignorais depuis combien de temps. ça devait faire déjà un petit moment puisque lorsque je l'avais servi, il s'était immédiatement jeté dans son plat. Je lui caressai un peu la tête et je me rendis dans ma chambre et fermai la porte derrière moi.
Je me jetai directement dans mon lit et fixai le plafond pendant quelques secondes. Sur ma table de nuit, juste à côté de mon lit, j'avais une photo d'A.J et moi disposée dans un petit cadre de couleur argentée. Je tendis le bras et prit mon cadre pour ensuite le regarder. Je fus incapable de d'observer cette photo plus longtemps. Une photo gardant de magnifique souvenir. Et tout s'était effondré maintenant.
Je me redressai dans mon lit et lançai mon cadre violemment sur le sol de ma chambre. Je l'entendis se fracasser. Par la suite, des larmes coulèrent sur mes joues et je pris mon visage entre mes mains. Je m'allongeai de nouveau sur mon lit et je sanglotai.
Je me rappelle avoir pleurée sans arrêt durant presque une heure entière. Je crois n'avoir jamais autant pleuré de toute ma vie.
À cette heure-là, lorsque je regardai mon cadran, après avoir pleurée ce que j'avais à pleurer, je savais que tout le monde était déjà en cour et tout ce que je m'imaginais à moment-là, c'était lui, A.J, avec cette ignoble étudiante. Il devait tellement avoir drôlement de plaisir avec elle, sans moi. Je voulais comprendre ce qui avait pu le pousser à devenir aussi cruel envers moi. Pourquoi aujourd'hui? Presque un an après notre première rencontre. Il avait toujours été un garçon bienveillant et depuis le début il avait été patient avec moi. J'avais l'impression qu'il gardait sa colère à l'intérieur de lui et que lorsque j'avais refusé son invitation au match de football, j'avais fait déborder le vase.
Et cette fille qu'il avait embrassée sur la joue? Qui était-ce? Est-ce qu'elle était dans le coup?
À cet instant où j'avais arrêtée de pleurer, ce sont ces doutes qui ont surgit en moi. Mon copain avait-il planifié son geste avant de le faire? Il se sentait prisonnier dans notre couple, donc, il avait décidé de me larguer là pour une autre?
Je me redressai dans mon lit, ne pensant qu'à une seule chose. Oublier. Oublier ce garçon qui venait de chambouler fortement mon cœur pour la première fois de ma vie. Je savais que ce que je venais de vivre était des émotions fortes et que je devais prendre le temps de digérer ça. Par contre, ce n'était pas ce que je voulais faire. Je ne voulais pas déprimer, seule dans mon lit. Et je refusais de me laisser détruire par un simple garçon pour qui je n'avais aucune importance, selon moi.
Une chose bien importante qui s'adresse aux filles. Ne laissons jamais les garçons être notre vie. Ils peuvent faire partie de notre espace, mais ils ne doivent jamais devenir l'espace entier. C'était une chose que ma première rupture m'avait apprise.
Je voulais trouver un moyen de me changer les idées, de laisser tomber ma tristesse. Je savais que ça ne réglerait pas le problème, au surplus, je croyais que ça m'aiderais au moins à oublier mon chagrin durant un petit moment.
J'essuyai mes larmes et me levai de mon lit, me sentant futilement étourdit. Mon étourdissement passai après seulement quelques secondes. Je me dirigeai vers ma table de maquillage, tout près de ma porte de chambre, et prit place sur ma chaise, qui était d'ailleurs excessivement confortable. Quoi de mieux pour se relaxer?
La première chose qui me venu en tête, et ça pouvait paraître assez bizarre, mais c'était de me vernir les ongles. Oui, je sais. C'était assez bête comme idée en y pensant. Je venais de me disputer avec mon copain, et j'étais ensuite rentré chez moi pour pleurer un peu et par la suite, me vernir les ongles. Peu importait. Au moins, j'avais trouvé quelque chose de bien pour me changer les idées.
Je gardais quelques vernis à ongles sur ma table de maquillage. Une chose à savoir sur moi, c'est que je suis une maniaque de vernis à ongles, et chaque semaine environ, je changeais de couleur.
Au tout début, lorsque j'étais âgé de 5 ans, j'avais commencée à aimer le vernis à ongles lorsque je voyais ma mère se peindre les ongles, soit pour des soirées entre copine ou pour un souper au restaurant avec mon père. Je lui demandais ensuite, quand elle avait terminée, qu'elle me les fasse. C'est à l'âge de 8 ans que ma mère m'a apprise à me vernir les ongles. Depuis ce temps, je le faisais seuls, et très régulièrement, je les changeais de couleur. Je ne le faisais pas non plus de façon rapide, mais je prenais mon temps pour l'appliquer.
Sans blague, je devais garder une cinquantaine de vernis dans mes tiroirs, seulement, j'en laissais quelques-uns, soit 3 ou 4 de sortit sur ma table de maquillage, devant mon miroir. Les couleurs dans le vernis à ongles que je préférais le plus c'est le rose. J'adorais toutes les couleurs, mais celle que je préférais c'est le rose.
C'était alors pour cette couleur que j'optai.
Je profitais de ce petit instant de tranquillité pour ne penser qu'à moi et moi seule. Ne plus penser à ceux qui m'avait fait du mal et aux choses qui me tracassaient.
C'était une des rares choses que je pouvais me permettre de faire. Prendre du temps pour moi, ce n'était pas dans mes habitudes. D'abord parce que j'avais ma famille et que je passais énormément de mon temps avec eux. Nous sommes cette famille qui mangeons à table tous ensembles et où les téléphones sont interdits durant ce moment familiale. Il est important de se donner des limites pour nos passe-temps. Comme le téléphone, par exemple. Nous vivons 24 heures sur 24 avec nos parents durant notre enfance. Dans ces conditions, il est important de définir un temps pour discuter et avoir des moments avec eux. Ces discussions font que nous nous connaissons davantage, et ce n'est pas une blague. Les parents d'enfants qui passent leur temps dans leur chambre disent ne pas connaître les enfants qu'ils deviennent.
Dans mon cas à moi, la famille était fondamentale.
Et que dire de ma petite sœur de 6 ans, Ava? Malgré notre différence d'âge, notre lien était unique. Je m'occupais d'elle comme si c'était mon propre enfant. Ma mère avait sérieusement de difficulté à me séparer d'elle lorsqu'il était temps pour elle de partir à l'école. Elle voudrait tant que je l'accompagne tous les jours. Je l'aurais fait sans hésiter, si seulement le monde fonctionnait ainsi.
Bientôt, ce sera à mon tour de lui montrer comment se vernir les ongles. Et oui, elle aussi elle était une obsédée du vernis à ongles.
Après avoir appliquée le vernis à ongles sur mes ongles de mains, je passai par la suite à mes pieds. Pour moi c'était important de faire les choses en entier, et non à moitié. Si mes ongles de mains étaient roses, je devais aussi faire ceux des me pieds en rose. C'est un de mes soucis pour mon apparence physique.
J'adorais faire ça. Ce n'était pas une perte de temps pour moi. Même ma meilleure amie Kristine me répétait sans cesse que je faisais ceci pour absolument rien.
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