Au cœur de la guerre froide 

2 minutes de lecture

Les premières semaines après son départ étaient un champ de ruines. Pas celles d’une guerre physique, mais d’une guerre silencieuse, invisible, qui se jouait entre lui et moi. Je l’avais perdu, et pourtant, il était encore là. Ses silences étaient comme des murs que je n’arrivais pas à franchir. Parfois, il me regardait avec une intensité étrangère, comme s’il était encore là, mais pas tout à fait. C’était comme s’il était en train de se détacher de moi, morceau après morceau, et je me sentais impuissante, étrangère dans ma propre vie.

Ce n’était pas une guerre que nous menions contre d’autres. C’était la nôtre, une guerre intérieure, menée avec des mots que l’on oublie de dire et des gestes que l’on ne fait plus. Je savais que quelque chose s’était brisé, mais je ne savais pas quoi. Et lui, il semblait porter ce fardeau dans un silence glacial, dans une distance qui grandissait chaque jour. C’était comme si, au fil du temps, la guerre froide avait gelé nos cœurs, et tout ce que j’avais connu, tout ce que j’avais cru solide, s’effritait lentement sous mes yeux.

Les journées passaient, monotones et sans vie. Je me demandais souvent si c’était moi qui devenais trop sensible, trop accrochée à des souvenirs déformés par le temps, ou si c’était lui qui s’éloignait définitivement. Il n’était plus celui que j’avais connu, et pourtant, il restait là, figé dans un entre-deux étrange, où je le reconnaissais, mais il me paraissait presque irréel.

Je me suis surprise à me demander s’il m’avait oubliée. Si, en choisissant de se retirer, il avait trouvé une paix qui me semblait hors de portée. Peut-être que la guerre froide n’était pas seulement entre nous, mais aussi en lui, un combat qu’il menait contre ses propres démons. Mais que pouvions-nous encore faire, une fois que les mots s’étaient tus et que l’amour semblait s’être dissipé dans l’air froid de l’indifférence ?

C’était étrange, mais je commençais à comprendre qu’il ne s’agissait pas seulement de la fin d’une relation. C’était la fin d’un monde. Un monde où l’amour, tout puissant, pouvait transcender tout. Mais ce monde-là, je l’avais perdu. Et je me retrouvais face à un vide que je ne savais pas comment combler.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Remise_off ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0